« J’ai découvert l’envers du décor de la politique »

Séduit par Nicolas Sarkozy prenant l'UMP en 2005, Baptiste Séréna a rapidement grimpé dans la hiérarchie interne des Jeunes populaires du Doubs. Pressenti pour figurer sur la liste des élections européennes, sa préférence pour François Fillon lors du duel avec Jean-François Copé aura entraîné sa disgrâce... Il tente de rebondir avec une association créée en octobre dernier.

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Grand jeune homme de bientôt 28 ans, Baptiste Séréna est un passionné de politique. Responsable des Jeunes populaires de la 2e circonscription du Doubs après la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, puis responsable départemental adjoint, il a rompu avec le mouvement après avoir été un temps pressenti pour figurer sur la liste UMP du Grand Est aux élections européennes de 2014. Il a créé à l'automne l'Union des citoyens pour l'avenir, une association qui se veut un espace de réflexion. Au service de ses ambitions politiques ? Il balaie la question d'un sourire et préfère avancer sa dernière proposition : une méthode pour réellement prendre en compte le vote blanc. Entretien.

Que faites-vous professionnellement ?

Je suis conducteur de ligne de conditionnement en biscuiterie. Pour résumer, je fais de la programmation en fonction des expéditions ou de la demande des clients. J'ai un CAP de pâtissier, un BEP de travaux paysagers, un bac sciences et technologies de l'agronomie et du vivant préparé au lycée agricole de Dannemarie-sur-Crête. J'ai travaillé quatre ans chez Belot, et je suis chez Cornu depuis deux ans.

Qu'est-ce qui vous a conduit à la politique, à l'engagement ?

Je me suis engagé à 12 ans dans la Croix Rouge pendant la guerre du Kosovo. J'étais en courses avec ma mère et des bénévoles faisaient une collecte, ça m'a intéressé, ils m'ont répondu qu'ils avaient besoin de jeunes... Je me suis ensuite engagé dans l'association Bigard Show...

Il vous fait rire ?

Non, mais son association récoltait des bouchons de bouteilles en plastique ou de lait et les revendait à la filière recyclage. Les bénéfices étaient reversés à une association pour financer des fauteuils pour des personnes handicapées ou adapter leur logement...

Que disaient vos parents ?

Ils me laissaient faire... Un jour, j'ai vu une annonce sur un bus pour rejoindre le Conseil régional des jeunes. J'ai écrit, ai reçu une convocation et j'ai fait un mandat de deux ans, la dernière année de la présidence de Jean-François Humbert et la première de Raymond Forni. C'était une belle expérience. Plus tard, j'ai retrouvé d'anciens membres à l'UMP...

Qu'avez-vous appris ?

A travailler en groupe sur un projet, du début à sa concrétisation.

Vous êtes un enfant de la démocratie participative...

Oui... Ensuite, j'ai regardé du côté du parlement européen des jeunes, allant à Strasbourg, Bruxelles, Paris...

A quels projets avez-vous participé ?

Au Conseil régional des jeunes, j'étais dans la commission commerce équitable. Je suis parti du Parlement européen des jeunes parce que je trouvais qu'on ne faisait rien de concret...

Que lisez-vous ? Avez-vous une formation politique théorique, idéologique ?

Quand je lis ou quand je vais au cinéma, il faut que cela traite d'une histoire vraie. Le comique ou la science fiction, ce n'est pas ma tasse de thé...

La science fiction peut explorer des futurs possibles...

Ce n'est pas concret tout de suite. C'est peut-être de l'impatience, mais j'ai du mal à me projeter. Parfois, la réalité dépasse la science-fiction. Je n'ai jamais eu de jeux vidéo.

Vous intéressez-vous à l'histoire ?

Je ne vais pas acheter des livres d'histoire dans les librairies, mais écouter les gens qui l'ont vécue, comme mes grands pères... Il y a le ressenti... Quand mon grand-père me parle de Besançon quand il était apprenti pâtissier, c'est passionnant...

Et votre famille ?

J'ai engagé mon autre grand-père dans la vie associative, il a été président de la Maison des chômeurs... Mes parents étaient réticents vis à vis de l'engagement politique. Ma mère m'a dit : c'est un peu une secte où on applaudit le gourou, mais elle ne s'y est pas opposée...

Comment et quand arrivez-vous à l'UMP ?

Fin 2005, à la suite de la première élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP. Je suis d'une famille de droite. C'est Nicolas Sarkozy qui m'a donné envie de m'engager et de faire de la politique...

Vous devenez vite responsable des jeunes...

L'ancien responsable des jeunes, Cédric Caron, m'avait invité à discuter en 2006 à la piscine après son service de maître nageur... Je suis allé à l'université d'été à Marseille. C'était un grand moment, on rencontre des élus, des ministres qu'on ne voit qu'à la télé... Je suis devenu responsable des Jeunes populaires de la 2e circonscription du Doubs peu après la présidentielle de 2007. Puis peu après responsable départemental adjoint. En 2010, pendant la campagne des régionales, j'ai été responsable des jeunes...

Qu'aviez-vous à l'esprit ?

Pour moi, c'était une grande mission, animer une équipe, recruter. J'ai aimé ça, je me suis dit que c'était ce que je voulais faire.

Vous visiez un mandat d'élu ?

Pas forcément au début. Je me suis engagé pour défendre des idées.

Lesquelles ?

D'abord le respect de la France quand je vois que beaucoup de jeunes critiquent le pays. Et puis le mérite, le travail. Dans mon entreprise, on cherche des gens mais on n'en trouve pas car il faut travailler la nuit, en trois-huit...

Cela peut causer des problèmes de santé ?

C'est un rythme à prendre, j'aime bien...

C'est quoi le mérite, le travail, pour vous ?

L'effort suivi de la récompense : on s'investit et on le résultat vient après. Faire de la politique, c'est toucher tous les sujets. Parler de tout, sans tabou. Mais en 9 ans, j'ai appris qu'on ne peut pas parler de tout.

Vous avez failli être candidat aux élections européennes... Que s'est-il passé ?

Après la défaite de 2012, je me suis engagé avec François Fillon avec plusieurs jeunes. Ça n'a pas plus à Jacques Grosperrin qui a tenté de me convaincre, pendant une heure dans un café, de suivre Jean-François Copé. Il m'a dit : s'il arrive au pouvoir, je te protégerai.

Il y a eu une fracture politique ?

On parle de ce qui se passe à Paris, mais dans les fédérations, c'est pire. Jacques Grosperrin voulait me protéger ! Mais je n'ai pas besoin d'être protégé ! Le jour de l'élection [de Copé à la tête de l'UMP], à la permanence, c'était une mascarade entre d'une part Jacques Grosperrin et Ludovic Fagaut pro-Copé, et d'autre part Michel Vienet, qui en tant que secrétaire départemental ne soutenait personne, mais en sous-main défendait Fillon... Après, en bon soldat, il a soutenu Copé... J'ai continué à soutenir Fillon, Wauquiez et Pécresse, et ça n'a pas plu. Ils ont tout fait pour me mettre des bâtons dans les roues. Ils ont même dit que j'avais agressé la collaboratrice du groupe à la ville. Michel Vienet m'a proposé de démissionner. J'ai proposé d'animer la campagne européenne, il a accepté. Mais après les municipales, il a envoyé une convocation par mail pour préparer les européennes. Je n'en étais pas destinataire, mais je l'ai eu quand même... En même temps, j'avais fait acte de candidature pour être sur la liste européenne, directement à Paris. Des amis parisiens m'ont dit plus tard que j'étais sixième sur la liste du Grand Est. Je n'ai rien dit, mais Michel Vienet a œuvré pour que je n'y sois pas. Lucie Jeanblanc, adjointe à Marie-Noëlle Biguinet à Montbéliard, m'a dit que Michel Vienet lui avait proposé la sixième place, elle a refusé. C'est Cédric Bole, de Morteau, qui a été candidat. Quand j'ai appris ça, j'ai quitté l'UMP. Au même moment, le 18 juin 2014, Michel Vienet m'a exclu de manière non statutaire, c'est-à-dire seul, alors que j'aurais dû être convoqué devant le bureau départemental... Durant la campagne municipale, Jacques Grosperrin ne me disait plus bonjour quand il me croisait dans la rue, alors qu'il était venu à mon anniversaire, chez mes parents, en 2007. J'ai découvert l'envers du décor de la politique.

Vous en êtes vacciné ?

Non, j'ai envie de continuer d'une autre manière. Ils ont essayé de m'assassiner politiquement, mais n'ont pas réussi...

Assassiné ! ?

Ils ont essayé de me faire une sale réputation. Ils m'ont utilisé et jeté. Ils l'ont fait avec Jean-François Longeot qui a contribué à l'élection de Jacques Grosperrin comme député en 2007. Michel Vienet m'a dit un jour : « tu es trop honnête et franc pour faire de la politique ». Pour moi, la mentalité RPR, c'est fini.

C'est quoi la mentalité RPR ?

Le complot. On est ami ou ennemi. Françoise Branget et Michel Vienet étaient ennemis, puis ils ont été amis le temps de l'élection départementale. Après leur élection, j'ai envoyé un SMS de soutien personnel à Françoise Branget... On m'a aussi demandé pourquoi j'avais soutenu des gens de gauche... Si Michel Vienet travaille au département comme à la mairie, c'est un élu fantôme. Au conseil municipal, il ne dit rien...

Que lui reprochez-vous ?

Il était responsable des jeunes RPR, puis du RPR, il a les mêmes fonctions à l'UMP. Jamais je ne l'ai entendu parler politique, des retraites ou d'autre chose. On ne sait pas ce qu'il pense. Il m'a dit une fois être le préfet de l'UMP... Un cerveau pour 30.000 adhérents, ce n'est pas assez. C'est choquant qu'on souhaite son anniversaire à Nicolas Sarkozy ! C'est un homme politique, pas une rock star !

Cela vous dérange que la politique soit un spectacle ?

Oui. Quand Jacques Grosperrin défile aux flambeaux à la Citadelle pour les municipales, c'est ridicule, ce n'est pas ça la politique. Quand il a été élu sénateur, le GP de l'UMP, le groupe de protection, faisait la sécurité devant chez lui. Il n'est quand même pas président de la République ! Ce qui m'a choqué dans ce parti, c'est que les seuls débats étaient organisés par les jeunes. On en a fait un sur l'égalité des chances entre jeunes ruraux et jeunes urbains avec Jacques Grosperrin, un autre sur la lutte contre les drogues avec Françoise Branget. Il fallait faire un coup avec l'un, un coup avec l'autre. Sur les photos, c'est le grand amour, l'union, mais en coulisses... Les jeunes font la claque, mettent des tee-shirts... Dans d'autres départements de la région, certains sont conseillers départementaux, dans le Doubs, il n'y a même pas eu un suppléant...

Vous avez créé en octobre 2014 l'Union des citoyens pour l'avenir. Pour qui, pourquoi, avec qui ?

Pour les citoyens ! La gauche est désorientée, la droite déboussolée. Je ne veux pas dire que gauche et droite se valent, mais on fait de la politique comme sous Mitterrand, Chirac ou Pasqua. J'entends que Macron est trop à droite, mais on s'en fout. Il travaille pour l'intérêt général, pour la France.

Une précision de Blandine Girerd
Mme Girerd a souhaité apporter la précision suivante le 15 avril : « S'il est exact qu'elle​ a largement participé aux projets culturels ​de l'UDI ​pour la campagne municipale de 2014​ et ​n'a pas été mise en avant​ pour cela​​ après la fusion des projets avec l'UMP,  ce n'est en aucun cas ​l'origine de sa décision de rejoindre l'UCA.​
Elle a accepté ​le poste de secrétaire générale​ ​ :
- du fait que ​la citoyenneté ​l'intéresse, ​en dehors des partis politiques​,​ et avec l'objectif de rassembler justement au-delà des querelles ou des intérêts partisans,
- et ​pour aider​ Baptiste Serena​, en remerciement​ de ​son​ soutien ​électoral lors des départementales et parce qu'il est sincère dans ses choix, à développer cette association.​
​ ​Blandine Girerd n'a pas pour habitude de se servir des gens et de leur tourner le dos ensuite pour servir ses intérêts personnels. »

Blandine Girerd est secrétaire de l'UCA...

Elle a proposé des choses à l'UMP sans qu'on reconnaisse que ça venait d'elle, par exemple l'idée de port Citadelle sur laquelle elle a travaillé. On utilise les gens sans respect...

Ceux dont vous parlez, Vienet, Grosperrin ou Fagaut, ont quand même fait basculer le département à droite en gagnant quatre cantons bisontins !

Heureusement ! Car quand ce clan s'est occupé de Besançon, il a perdu. Il ne s'est pas occupé de Montbéliard où on a gagné. Ils ont désigné Charles Demouge à la législative, elle a été perdue, la première fois que l'UMP est éliminée dès le premier tour. S'ils sont passés dans le Doubs, c'est parce qu'il y a une vague anti Hollande. Dans six ans, les cantons qu'ils ont gagnés seront perdus au premier tour ! Ils sont là pour les places. Ludovic Fagaut ne travaille ni dans la ville ni dans son canton. Marie-Laure Dalphin et Philippe Gonon n'habitent pas sur mon canton ! On a présenté Fagaut pour qu'il soit député et dégagé Pascal Bonnet qui souhaitait être candidat sur le canton où il habite.

N'ont-ils pas gagné le département grâce à ces victoires ?

Le département va faire des choses, mais ce ne sera pas grâce aux conseillers départementaux de Besançon. Les binômes ne se sont pas choisis. Odile Faivre-Petitjean est là parce que MoDem et femme... Et peut-on dire que le département était mal géré ? Avant 2004, Claude Girard l'avait bien géré, mais il n'avait rien fait. Les tracts UMP parlaient surtout du gouvernement, comme ceux du FN. En fait, ils ont gagné le référendum anti Hollande. J'aimerais leur demander ce qu'ils veulent faire du département. Mais des gens le connaissent, comme Annick Jacquemet ou Alain Marguet.

Vous êtes sévère !

Oui, mais je les ai vus à l'oeuvre. Je pense que le binôme de Pontarlier va travailler.

L'UCA est-elle au service de votre ambition ?

Je ne sais pas si j'ai de l'ambition, mais faire des propositions, oui.

Et si le vote blanc avait été compté parmi les exprimés...

Un examen de la participation, des votes blancs et nuls lors des confrontations directes entre le FN et des candidats de droite ou de gauche lors des élections départementales, permet de faire quelques constats intéressants. Ce type de duels provoque généralement davantage d'abstention ou de votes blancs ou nuls qu'une classique opposition droite-gauche.
Sur les vingt seconds tours où le FN est dans un duel, les votes blancs et nuls dépassent 10% des votants seize fois. Il atteint même 15,04% des votants dans le canton de Poligny.
Si le vote blanc était comptabilisé parmi les suffrages exprimés, il aurait obtenu 13,64% à Poligny, 10,59% à Saint-Lupicin et 10,53% à Vesoul-1. Cela n'aurait pas fait passer les élus sous les 50% des votants dans ces trois cantons où ils ont nettement dominé leur adversaire d'extrême droite.
En revanche, la comptabilisation des votes blancs parmi les exprimés, aurait fait passer sous la barre des 50% des exprimés deux des douze binomes de gauche dont sept n'ont pas dépassé la majorité absolue des votants. Aucun des binomes de droite n'est face à cette situation. Les plus mal élus à droite face au FN obtiennent 66,38% des exprimés et 57,52% des votants. Les plus mal élus à gauche face au FN obtiennent 52,33% des exprimés et 46,96% des votants.
Si l'on considère le résultat en part des électeurs inscrits, la droite s'en sort là aussi mieux que la gauche : à Belfort-1, ses candidats sont certes élus avec 62,66% des exprimés, mais seulement 24,38% des inscrits, à peine mieux que les 23,85% des vainqueurs d'Audincourt (23,85%).
Les candidats de gauche mobilsant le plus sont à Lure-2 (29,95% des inscrits) alors que la droite gagne en mobilisant le moins à Pontarlier (29,25% des inscrits). Ses candidats font en général plus de 30% des inscrits, mais ne dépassent pas 37,7%.
Peut-on en conclure que la droite est un meilleur rempart contre l'extrême-droite en Franche-Comté ? Pour l'heure, ce serait aller un peu vite en besogne car le FN n'a rien gagné. Reste une impression : une plus grande proportion d'électeurs de gauche sont disposés à voter à droite pour contrer le FN que la part des électeurs de droite votant à gauche pour le même objectif.

Comme sur le vote blanc ?

Aujourd'hui, les votes blancs sont comptés mais pas pris en compte.

Vous proposez qu'on revote si le candidat arrivé en tête n'atteint pas 50% des exprimés ajoutés aux votes blancs...

C'est qu'il ne mérite pas d'être élu. On refait alors une élection trois mois plus tard.

La participation d'une partielle risque d'être encore plus faible...

Ou pas ! Il faut faire de la politique autrement. Le vote blanc est une expression. Il y en a qui votent à l'extrême. On pourrait aussi voter blanc pour protester.

C'est quoi faire de la politique autrement ?

Être constructif. Lors des débat de France 3, les têtes de liste se répondaient entre eux, mais où est l'électeur ? Quand Leuba répond à Grosperrin, j'ai envie de dire : vous n'en avez pas marre de parler entre vous ?

Que dire aux électeurs ?

Leur parler, ce n'est pas forcément dire ce qu'ils ont envie d'entendre. Des candidats parlent emploi, mais beaucoup ne savent pas ce que c'est. Quand Valls dit « les Français pensent ça », mais qu'en sait-il ? Il va de son bureau à sa voiture entre ses gardes du corps...

Sarkozy envisage d'appeler le parti Les Républicains...

Tous les non UMP ne seraient pas républicains ?

Comment voyez vous le FN ?

Je combats ses idées.

Il y a des fachos au FN !

Dans d'autres partis aussi ! J'en connais dans d'autres partis qui votent FN au premier tour. Le FN inspire une peur sotte. Il ne faut pas dire, comme Joyandet, que voter FN empêche d'être élu, mais parler des idées.

Quels sont les autres projets de l'UCA ?

Rassembler des citoyens quel que soit leur métier, leur âge... Que les idées viennent des citoyens, des vrais gens. Ne pas aller une fois à Rungis avec son top-model pour dire ensuite « je connais les gens »...

Vous visez Sarkozy. Vous êtes déçu ?

Oui, il m'a déçu. Il a fait de beaux discours de campagne, mais en fait il décide seul, les militants sont des objets.

Votre propos sur les citoyens ressemble par certains aspects au processus de Majorité citoyenne dans le Jura, initié par des gens à gauche du PS...

L'idée est bonne mais je ne pense pas que citoyen signifie être de gauche.

Que faites-vous des conflits ?

Il ne faut pas voir si les idées sont bonnes, mais voir les résultats, peser le pour et le contre. Dans une famille, on peut avoir des idées différentes, j'ai même une tante délégués CGT ! J'ai critiqué le tram. Il y a peu, j'y ai croisé Emmanuel Dumont (conseiller municipal PS) qui m'a dit : « ça fait plaisir de t'y voir ». Je reconnais aujourd'hui que le tram est bien, je fais mon mea-culpa. A quand la troisième ligne ? Mon association est transpartisane.

Vous défendez d'autres processus de décisions ?

Je défends le contraire d'un cerveau pour 30.000 personnes, plutôt 30.000 cerveaux pour une idée... Dans une formation interne à l'UMP, un militant de l'Essonne avait analysé le budget de Besançon et expliqué : il n'y a rien à critiquer, c'est bien géré. Jamais Jacques Grosperrin ne le reconnaîtra.

Que pensez-vous de la dette, de la fraude et de l'évasion fiscales ?

Tous les gouvernements en parlent, mais j'ai l'impression que la lutte passe après. Il n'y a pas que les hommes politiques concernés, aussi des particuliers, des grands... Quand ils veulent se donner les moyens d'agir, ils peuvent.

Voulez-vous dire que c'est l'économie qui a le pouvoir politique ?

Complètement. C'est ceux qui ont l'argent, une bonne situation, qui sont candidats et ont les mandats.

Vous préparez les élections ?

Avant cinq ans ! Pas pour un scrutin de liste, mais personnel.

Les législatives de 2017 ?

Je ne m'interdis rien. Mais l'UCA est une étape, pas un outil à mon service. J'étudie les propositions de qui me proposera de travailler avec lui.

 

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