Communiqué.- Depuis quelques semaines, un mouvement de protestation contre l'augmentation des taxes sur les carburants a émergé, avec la perspective d'une journée de mobilisation le 17 novembre. Ce mouvement exprime un rejet profond de la politique menée par Macron et son gouvernement.
Même si nous condamnons à la fois la tentative de récupération politique menée par la droite et l’extrême droite ainsi que leurs réponses démagogiques, cette colère est, pour nous, légitime car elle renvoie aux questions primordiales de mobilité, de pouvoir d’achat et d’écologie.
Sur ces sujets, nos organisations ont des choses à dire :
- L’argument écologique qui justifierait l’augmentation des taxes sur le pétrole ne tient pas. Moins de 1 % de ces taxes est consacré à l’écologie et à la lutte contre le dérèglement climatique. On ne peut pas compter seulement sur la hausse des prix pour changer les comportements et les modes de vies.
- Il serait plus conséquent de valoriser la proximité et la relocalisation et d’arrêter de fermer les services publics : écoles, hôpitaux, tribunaux, poste, services fiscaux, gares, ligne de chemin de fer... Cela éviterait à la population de faire des kilomètres en voiture face à la désertification des zones péri-urbaines et rurales.
- En matière de transport et d'écologie, il serait aussi plus utile de favoriser le ferroutage pour diminuer le nombre de poids lourds sur les routes et ainsi d’éviter de brûler du diesel. Macron, écologiste de façade, fait l'inverse : promotion des bus Macron et fermeture des petites gares. Il serait également plus judicieux de mettre en place la gratuité dans les transports en commun. Si des taxes doivent exister, qu’elles s’appliquent d’abord au kérosène des avions et au fioul lourd des bateaux de croisière et autres porte-conteneurs. Faisons payer aussi le pétrolier Total qui reverse 0 impôts malgré ses 10 milliards de profit.
- Si le prix du carburant est trop cher, c'est aussi la vie qui l'est : faire ses courses, payer son loyer, se soigner, pratiquer des loisirs ... De conséquentes augmentations de salaires sont donc un préalable indispensable. Il faut remettre de la justice sociale au cœur de la lutte contre le changement climatique et éviter que ceux qui sont les moins responsables de ce changement en subissent les conséquences les plus graves.
Nos organisations suivront donc avec intérêt le développement des initiatives prises le 17 novembre et s’inscriront dans toutes celles qui favoriseront l’unité et la lutte déterminée de la population contre la politique anti-pauvres et anti-écologiques de Macron et son gouvernement.
L'analyse de la CGT du Jura
L'union locale lie à la problématique du coût des carburants « pouvoir d’achat, salaires, services publics, fiscalité et protection sociale » et « milite pour une juste répartition des richesses créées »
Communiqué.- Les salaires doivent pouvoir répondre à l’ensemble des besoins des salarié-es. C’est pourquoi, au-delà du salaire net, la CGT revendique le paiement du salaire socialisé, que sont les cotisations sociales. Ces cotisations sociales permettent de remplir le pot commun de la protection sociale (assurance maladie, retraite, famille...): sans ce reversement (par la suppression des cotisations sociales sur les paies), c’est notre modèle social solidaire qui va s’effondrer pour permettre au patronat de ne plus payer son dû et aux banquiers et assureurs de mettre la main sur une manne financière considérable. C’est la porte ouverte au démantèlement de la sécurité sociale et l’appauvrissement assuré du plus grand nombre, la fin de l’accès aux soins pour tous-tes. En bref, les cotisations sociales ne sont pas de l’impôt et, patronat et gouvernement, s’accorde pour que cela le devienne.
L’impôt, quand a lui, il revêt plusieurs caractères.
• L’un est redistributif et c’est le plus juste : il s’agit de l’impôt sur le revenu. Toutefois, il y a nécessité de revoir l’assiette des recouvrements, qui n’est pas suffisamment assise sur la solidarité et exonère de plus en plus, les plus riches. L’impôt sur la fortune est en cela une nécessité et doit-être rétabli.
• L’autre est foncièrement injuste, sous forme de taxes : il s’agit, entre autres, de la TVA, des taxes diverses sur l’Electricité, de la TICPE (taxe sur les produits pétroliers), etc... Cet impôt est appliqué de manière uniforme, que vous soyez pauvre ou ultra- riche.
• On peut aussi ajouter une forme d’imposition qui n’en porte pas le nom, il s’agit des revenus collectés par la mise en place de moyens répressifs, comme les radars, la réduction de la vitesse à 80 km/h, qui a engendré une augmentation des contraventions (sans impact sur les comportements dangereux sur les routes), dont une infime partie est réinjectée sur les mesures de préventions qui ne sont pas à la hauteur (points noirs sur les routes, routes dégradées...), d’autres moyens sont utilisés comme le déplafonnement des prix de stationnements pour les collectivités, qui ont induit une explosion de ceux-ci .
Alors que certains fustigent l’ensemble des impôts, créant la confusion sur leur justesse ou pas, la question, des services publics, bien commun et solidaire, est posée : sans financement, aucun service public et donc, moins d’enseignants, moins d’écoles, de lycées, des hôpitaux éloignés ou fermés, des maternités, des services des routes, des lignes SNCF fermées, dépannage de gaz/électricité dégradés, les interventions d’urgences des pompiers, du SMUR, des forces de l’ordre, largement dégradées.
Dans le Jura, département rural, on sait ce que cela signifie.
La question de l’augmentation du coût des carburants, contre lequel un mécontentement se fait grandissant, ne saurait être réglée indépendamment des autres questions qui touchent la vie des citoyens.
Chacun ne revendique pas la même chose en termes de solutions, à ces enjeux d’égalité entre les citoyens.
La CGT a des propositions à faire et pour une bonne part d’entre elles, ces revendications sont à cent lieux de celles du Gouvernement ou des mouvements populistes , comme celles d’employeurs et du patronat qui sont pour une bonne part, les fers de lance de l’appel du 17 novembre. On voit aussi des « Leclerc » qui se présentent comme les défenseurs du pouvoir d’achat des salariés et des citoyens et dont les méthodes managériales et l’attitude envers les syndicalistes au sein de leur magasin se révèlent être d’un autre temps.
Les réponses que pourrait apporter le Gouvernement, risquent bien de ne contenter qu’une part infime des citoyens et les derniers discours du Président de la République semblent le démontrer. C’est un choix de société qui s’oriente vers moins de solidarité et plus d’individualisme. Au bout du compte, ce serait la grande majorité de la population qui sortirait perdante de ce qui pourrait bien n’être qu’un marché de dupes.
La CGT reste résolument du coté des salarié-es et à leur disposition pour porter et gagner, sur leurs revendications.
C’est avec les salarié-es qu’elle entend travailler et non au côté de ses adversaires de classe ou du patronat.