Fusion des régions : la CGT institue des groupes de travail mixtes

Les délégués des deux régions et de huit départements se sont réunis pour mettre à plat les diverses réalités et anticiper sur les futures négociations sur le régime indemnitaire ou les mobilités.

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La fusion à la hussarde des régions n'inquiète pas seulement les irréductibles comtois, ceux qui trouvent bâclée la réforme territoriale, ceux qui auraient souhaité un référendum. Les quelque 4.200 fonctionnaires territoriaux - 1900 en Franche-Comté, 2300 en Bourgogne - se posent aussi des questions : vont-ils conserver leur poste ? comment seront-ils traités en cas de fusion de lycées ? comment se passera la mobilité ? comment se résoudront les différences des régimes indemnitaires des deux régions ? 

Quand on demande aux délégués CGT des deux conseils régionaux, réunis vendredi 30 janvier avec leurs camarades des huit conseils généraux, quel est le régime le plus avantageux, ils n'hésitent pas. « Si on s'aligne sur la Franche-Comté, on gagnera un peu de prime, environ 30 euros par mois », explique la Bourguignonne Christine Martin. « Quand on entend Marie-Guite Dufay en parler, elle dit qu'on va nous aligner sur le régime bourguignon qui est meilleur », note sa collègue franc-comtoise Catherine Salvadori.

« C'est rare qu'on fasse comme ça, on est souvent à la traîne »

Pour traiter ces questions qui ne manqueront pas de s'inscrire dans le chapitre dialogue social de la fusion, la CGT a donc décidé de prendre les devants : « même si on nous force la main avec la fusion, on anticipe : c'est rare qu'on fasse comme ça, on est souvent à la traîne », dit Michel Faivre-Picon, le secrétaire du comité régional CGT. Quatre thématiques débouchent sur autant de groupes de travail destinés à mettre en commun expériences, réflexions et... revendications : temps de travail, régime indemnitaire, mobilité et suppression de postes, maintien d'un service public de qualité pour les usagers.

Quelques exemples sont déjà sous la main avec les fusions d'établissements internes à la région, comme les lycées Bauregard et Lumière à Bavilliers : « un agent-chef a perdu sa mission et sa prime, ça fait environ 60 euros de moins chaque mois. Quand on est à 1500 euros en fin de carrière, ça compte », explique Catherine Salvadori. Elle parle aussi de « la catastrophe pour les agents d'accueil en Franche-Comté : ils avaient été obligés de prendre un logement de fonction pour avoir leur poste, mais aujourd'hui qu'il n'y a plus d'accueil, ils perdent leur logement et la bonification indiciaire. La lingère de Dole n'a toujours pas de poste... Il y a des situations de mal-être au travail ».

« Le budget 2015 pour les remplacements a chuté de 10% en Franche-Comté »

Les inquiétudes se font également jour en Bourgogne, mais aussi à la frontière des deux régions : « il y a un plan lycée en Franche-Comté, mais en Bourgogne il est dans un tiroir », dit le Dijonnais Thierry Arnaud. Comme ces plans se font parallèlement aux cartes des formations, que celles-ci ne feront plus qu'une après la fusion, les regards se tournent vers quelques pôles comme Dole et Auxonne, Lons-le-Saunier et Cuiseaux, voire Gray et la proche Côte d'Or. Le rapprochement des CFA et des lycées est également redouté, comme la mutualisation des cantines entre collèges et lycées d'une même ville.

Qu'est-ce qui met la puce à l'oreille des syndicalistes ? « Le budget 2015 pour les remplacements a chuté de 10% en Franche-Comté, soit 555 millions de moins dont 380 pour les lycées », souligne Catherine Salvadori. Tous opinent quand Thierry Arnaud relève que les dirigeants politiques régionaux et les responsables du personnel « ne parlent plus d'économies mais d'efficacité ». L'économie, c'était pourtant l'un des meilleurs arguments de vente de la réforme...

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