Un an tout juste après le deuxième tour de l'élection présidentielle, la formation menée par Jean-Luc Mélenchon sera dans la capitale de Bastille à Nation. Elle formule le voeu d'une Assemblée constituante. A Besançon, en conférence de presse lundi matin, ses représentants espèrent mobiliser jusque dans les rangs des formations de la majorité gouvernementale. «Eva Joly participera à la marche. Pourquoi pas Marie-Noëlle Lienemann et Barbara Romagnan ?»
Les quatre composantes bisontines du Front de Gauche (Parti de Gauche, Parti Communiste Français, Alternatifs et Gauche Anticapitaliste) et les représentants des treize comités locaux (sans autre appartenance) organisent la participation locale à la Marche citoyenne pour la 6ème République à Paris le 5 mai. Benoît Maillard-Salin du Parti de Gauche, en charge de la logistique, fait déjà état de 150 inscrits et de 3 bus au départ du parking Battant à 7h. Georges Ubbiali de la Gauche anticapitaliste précise : «des véhicules en co-voiturage iront aussi à la manif et d'autres départs de bus se feront à Dole, Lons, Héricourt et Vesoul».
«La marche à laquelle nous appelons se veut l'expression de tous ceux qui ont espéré le changement il y a un an quand François Hollande a remplacé Nicolas Sarkozy. Il faut remplacer ce régime présidentiel, quasi-monarchique, où la souveraineté populaire s'exerce insuffisamment», reprend Evelyne Ternant du PCF, « la politique d'austérité, le carcan européen et la toute-puissance de la finance sont les autres raisons d'établir un rapport de force vraiment à gauche ».
« La crise politique, problème numéro 1 »
«On n'est plus en 1958, poursuit Emmanuel Girod, porte-parole du Parti de Gauche, l'affaire Cahuzac met en lumière la dérive oligarchique, la collusion entre les hautes sphères financières et l'Etat. L'accord dit de flexi-sécurité est à la fois un recul social et une caricature de démocratie quand Michel Sapin met au pas les élus comme il vient de le faire au Sénat. La 6ème république élargira le socle des droits, favorisera la démocratie sociale et étendra la souveraineté populaire». Les membres du Front de Gauche s'accordent à dire que François Hollande se retrouve finalement être «un président normal pour la 5ème République». Ils rappellent leur programme des élections passées, insistent sur l'éco-socialisme et la participation citoyenne au débat politique. Déçus de la mobilisation contre l'ANI, ils s'inquiètent de la vigueur que semble trouver l'extrême droite dans l'opinion. Georges Ubbiali voit dans la situation actuelle «le cadre d'un affrontement de grande ampleur où une réelle alternative à gauche doit pouvoir faire face à une menace de type fasciste». Pour Thibaut Bize, nommé récemment secrétaire départemental du PCF, «l'abstention est aussi un indicateur de la crise politique dans laquelle nous sommes, c'est certainement le problème numéro 1». Joseph Gosset «représente les non-encartés» des comités. Il craint ce «moment de décomposition sociale et politique». Les 13 comités locaux du Front de Gauche poursuivent leur travail d'échanges et de débats depuis un mois. Ils préparent les Assises pour une refondation sociale et démocratique le 16 juin à Paris, pour prolonger la marche du 5 mai. Europe Ecologie Les Verts a annoncé sa participation aux Assises.
« Une liste Front de Gauche à Besançon »
S'agissant des futures élections municipales à Besançon et de la constitution d'une liste autonome rassemblant toutes les composantes du Front de Gauche, «le débat est en cours et se poursuit au sein de chaque formation». Pour Georges Ubbiali «le Front de Gauche sera présent en tous cas et tout dépend des propositions qui seront faites». A la fin du mois de mai, une assemblée générale se tiendra sur ce sujet. Parti de Gauche, Alternatifs et Gauche Anticapitaliste ont déjà dit leur préférence pour une liste autonome. Toutefois le PCF ne devrait se prononcer qu'en octobre. D'ici là, une fête régionale du Front de Gauche sera organisée, un deuxième journal des comités publié.
