Frédéric Barbier : « Quand je me suis présenté, j’ai dit ce que je garderai ou pas »

Sur le site de l'Assemblée nationale, vous avez quatre mandats !
« Il y a les mandats, le cumul, les délégations et les représentations... Depuis que je suis député, je ne suis plus président du Pays du Lomont, ni conseiller communautaire, ni conseiller municipal de Pont-de-Roide. Je suis en congé sans solde d'ERDF. Je ne suis plus que député et conseiller général. Je suis suppléant de Pierre Moscovici qui a l'assurance de redevenir député s'il n'est plus ministre. Si j'abandonne mon mandat de conseiller général, la loi ne prévoit pas que ma suppléante me laisse sa place... »

Comment faites-vous ? Vous jonglez ?
Je passe le lundi au Conseil général : présidence de commission et bureau. On commence parfois à siéger le lundi à 21 h 30 à l'Assemblée nationale, jusqu'au jeudi matin. Parfois, je fais deux aller-retour dans la semaine. Le plus dur, dans le mandat de député, ce sont les séances de nuit, parfois jusqu'à 3 ou 4 heures. On est aussi parfois de permanence à l'Assemblée, c'est pour rester majoritaire ! C'est plus facile d'être dans l'opposition. Dans la majorité, il faut convaincre... Je passe le jeudi après-midi au Conseil général, puis du vendredi au dimanche en permanence, dans ma circonscription ».

Et la famille, les loisirs, la détente ?
« L'Assemblée nationale ferme de temps en temps ! J'ai deux petites semaines à Noël... Cela fait 20 ans que je fais de la politique, il faut aimer les repas-concerts. Si on n'aime pas, il ne faut pas faire ! Que font les gens du monde associatif ?

Si vous aviez quatre mandats ?
J(aurais du mal. Il faut bien faire ou ne pas faire. Tout dépend aussi de la façon de travailler. Je préside la commission des finances du Conseil général, il ne me viendrait pas à l'idée que c'est la plus prestigieuse...

A quoi sert d'être dans un groupe d'études à l'Assemblée nationale ?
On y va par affinité, par exemple pour l'énergie ou les TPE. Pour les gaz de schiste, j'avoue ne pas connaître le sujet. J'ai vu que les Québécois étaient très remontés contre, que des Danois ont trouvé des systèmes non polluants. C'est à vérifier. J'aime bien comprendre : que se passe-t-il avec la fracturation hydraulique ? Sur l'énergie ou l'automobile, j'ai des choses à dire... On se voit plus souvent en commission - une fois par semaine - qu'en groupe d'étude. Et beaucoup de gens cherchent à rencontrer un député sur tel ou tel sujet... 

Vous êtes dans le groupe d'amitié avec la Suisse...
On ne peut pas me reprocher d'avoir voulu faire des voyages lointains ! C'est nécessaire pour nous. C'est important d'échanger sur les formations, la protection sociale, les transports... Le gros du travail de député, c'est en commission, puis deux fois par semaine avec le groupe PS, le mardi et le mercredi de 11 h à 12 h. Si quelqu'un a toute liberté de parole, c'est bien le député. Ce n'est pas de gaité de coeur qu'ils ont lavé leur linge sale en public à l'UMP. De mon côté, je n'ai pas eu de remontrance quand j'ai signé contre la procréation médicale assistée. Je pense que ça n'avait rien à faire dans le mariage pour tous...

Et le projet anti-cumul ?
Ce n'est pas simple. Une loi existe. Quand je me suis présenté, j'ai dit ce que je garderai ou pas. 

Pensez-vous qu'un parlementaire sans mandat local peut voter des conneries, comme on l'a entendu dire ?
Un ancrage local est souhaitable. Les gens qui ont trop de choses, c'est plutôt sur les représentations ou les délégations : il faudrait vérifier si le travail est fait ou pas. Le système de contrôle, aujourd'hui, n'est pas terrible. Un élu peut venir cinq minutes, parler beaucoup en séance, sans aller en commission. En général, les députés, de droite et de gauche, sont des bosseurs.

 

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