François Sauvadet veut « renvoyer Madame Dufay chez elle »

L'ultime meeting de premier tour du candidat UDI-LR à la présidence de la région a réuni 500 personnes à Besançon. Revue des arguments qui font mouche auprès des militants.

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Une semaine après une quatrième conférence des présidents des six conseils départementaux LR et UDI qui aura été sa marque de fabrique durant la campagne du premier tour, François Sauvadet a tenu un meeting devant quelque 500 personnes, jeudi 3 décembre à Besançon. 

Dans le morne hangar de Micropolis, transformé en salle de réunion, le public composé essentiellement d’élus et de militants chevronnés, a d’abord réagi mollement à la présentation, selon le mode de certains jeux télévisés, des candidats appelés à rejoindre la tribune.

Consacrée à l'économie, la conférence des présidents de départements de Besançon a précédé un cinquième rendez-vous annoncé pour le 21 décembre en Saône-et-Loire. « On dit que les départements ne peuvent plus rien faire, mais on pourra faire davantage en complémentarité avec la région », avait souligné Christine Bouquin le 26 novembre lors de la conférence de presse qui avait suivi les deux heures et demi de réunion.
Qu'en est-il sorti ? Rien de bien palpable, sinon la mise à plat des dispositifs. André Accary a mis ainsi en avant l'exemple d'un kit créateur d'emploi destiné aux collectivités locales de moins de 2000 habitants expérimenté en Saône-et-Loire, le département qu'il préside.

Un clip de campagne, touristico-promotionnel, à la gloire de la région Bourgogne Franche Comté a servi d’introduction avant que neuf orateurs se succèdent à la tribune. Autant de déclarations d’animosité à l’égard d’un parti socialiste, coupable du déclin de Besançon et de la Franche-Comté (Jacques Grosperrin), de Marie Guite Dufay, «  la chienlit et le désordre » (Alain Joyandet) et de tous ceux et celles, notamment les « verts » et les « rouges », qui au soir du premier tour feront peser des exigences telles sur la candidate socialiste que toute gouvernance de la région, en cas de victoire, releverait de l’irresponsabilité.

Autorité et responsabilité

Rien de bien nouveau dans un argumentaire rôdé et destiné à réveiller un public de convaincus.

Discours de même tonalité chez les élues invitées à s’exprimer : « le PS a abandonné les territoires ruraux et la montagne et il importe de veiller dans les familles à ce que le 6 décembre les plus jeunes n’aillent pas butiner sur d’autres listes » (Annie Genevard) ; « Marie Guite Dufay n’est pas crédible et le prouve en n’honorant pas les rendez vous qu’elle fixe avec d’éventuels repreneurs du village vacances de Lamoura » (Hélène Pelissard) ; « Seul Sauvadet saura défendre les valeurs d’autorité et de responsabilité qui sont les nôtres » (Christine Bouquin)...

Après cet intermède féminin, la parole fut à nouveau donnée aux hommes. ADaniel Prieur (responsable agricole) pour un court hymne à l’agriculture et un hommage à Sauvadet, au « cœur énorme et ayant envie de donner ». A Patrick Genre qui, revêtant l’habit du rugbyman qu’il fut, s’efforça de démontrer que tout l’ingrédient de la réussite était réuni dans une liste comprenant, comme « dans les équipes sportives qui gagnent, des joueurs, un entraîneur, un capitaine, des supporters ».

Danjean, champion à l’applaudimètre

A Arnaud Danjean, élu de Saône et Loire, parlementaire européen, rappelant que Sophie Montel fit partie de ces élus qui le 8 Juillet de cette année firent au parlement européen une standing ovation à Tsipras , «  gauchiste grec ayant mené son pays à la ruine ». Le public apprécia et, à l’applaudimètre, Danjean fut incontestablement le champion.

Il était déjà tard quand François Sauvadet prit la parole. Déclarant son amour pour la Franche Comté, la tête de liste, sur un ton empreint de bonhomie, déclina son programme, tout en réservant à François Patriat le qualificatif de « socialiste raisonnable », à l’opposé de Marie Guite Dufay, qu’il importe de « renvoyer définitivement chez elle ».

Le dramatique contexte issu des attentats fut à peine évoqué par le candidat qui se borna à souligner que nous avions affaire à une guerre de civilisation et que l’unité nationale n’équivalait pas à un «  silence dans les rangs ».

 

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