Le président de la Côte d'Or, François Sauvadet, est tout sourire, ce vendredi 2 octobre devant la presse régionale à qui il annonce, avec les cinq autres présidents de départements de droite, que s'il est élu président de la grande région Bourgogne-Franche-Comté, le « conseil des présidents des conseils départementaux » qui vient de se tenir au Département du Jura, sera désormais « institutionnalisé, quoi qu'il advienne ». Et s'ils ne sont que six, ce n'est qu'un début : « ça ne veut pas dire qu'on exclut les deux autres, mais voilà, comme nous sommes en campagne électorale, ils nous rejoindront plus tard, enfin je l'espère... » Yves Krattinger, le président PS de la Haute-Saône y serait « allé avec plaisir », mais assure ne « pas avoir été invité ».
Cette « conférence des présidents », déjà engagée par les présidents de droite, est pour l'heure un outil de la campagne électorale. D'ailleurs, la conférence de presse initialement convoquée dans la salle de réunion du président du Départemental du Jura, Clément Pernot, s'est finalement tenue dans le salon d'un hôtel de Lons-le-Saunier « pour des raisons de proximité avec les élections régionales, et afin de ne pas prêter à confusion ». Pas question de se faire reprocher d'utiliser les moyens de la République pour faire campagne ! N'empêche, ce conseil a d'ores et déjà « pris des décisions », assure le chef de file de l'alliance LR-UDI : « nous nous mettrons ensemble pour commercialiser la fibre optique, nous avons engagé à six ce que les régions auraient pu faire ».
Un emprunt de longue durée pour la fibre optique
A l'entendre, la méthode a déjà empêché d'intégrer le MoDem à une union gagnante aux municipales et aux départementales : « C'est difficile à accepter, on n'a pas encore de projet, ça commence à bien faire. On ne peut pas ignorer 40% de l'UDI dans le Doubs. A Besançon, on est un noyau de bâtisseurs, des gens d'entreprise, des constructeurs plutôt que des magouilleurs ».
Ejecté de l'union UDI-LR, le chef de file du MoDem Christophe Grudler a pour sa part rencontré trois anciens vice-présidents PS de la région Bourgogne dont Safia Otokoré... Vont-ils faire liste commune ? Et si oui pour quelle alliance de second tour ? Imposer une fusion à Sauvadet ?
L'outil juridique envisagé est une société publique locale commune aux départements et à la grande région, dont l'objectif serait d'accélérer le développement de la fibre, plus particulièrement dans les zones rurales délaissées par les opérateurs privés. Ce sera « un des plus gros chantiers », explique André Accary, le président de la Saône-et-Loire. Chaque département a son plan pour combler cette inégalité des territoires en lien avec les communautés de communes, les régions s'étant engagées dans des SCORAN
François Sauvadet entend aller plus loin, parle de « région fédérale » ou de « fédération de départements ». Il propose de « contribuer à parité de de ce que mettent les départements sur le très haut débit ». Il estime que les 40 millions mis par chacune des deux régions actuelles sont insuffisants quand certains départements s'engagent pour 150 à 200 millions. « S'il le faut, on fera un emprunt de très longue durée », dit le candidat, « si on ne le fait pas, on accélérera la fracture numérique ». De quelle hauteur ? Il hésite à répondre puis lâche « autour de 100 millions », soit une vingtaine de plus que ce qui est aujourd'hui prévu.
Gratuité des transports scolaires
Le leader de la droite s'est également engagé sur la gratuité des transports scolaires. C'est actuellement la règle dans six départements, les deux autres étant la Haute-Saône et de l'Yonne. On sait que la réforme territoriale confie aux régions cette compétence à compter de la rentrée de septembre 2017. François Sauvadet entend « harmoniser » les choses et assurer la gratuité sur toute la grande région, tout déléguant aux départements la compétence qu'ils auront perdue.
La mutualisation des moyens, des achats, des ressources humaines est lancée comme piste d'économies. « Nous sommes obligés de rationaliser nos dépenses de fonctionnement », explique Christine Bouqin, la présidente du Doubs qui se « pose des questions sur les CDT