François Hollande se ressource à Mamirolle et Avoudrey

Pourquoi le président de la République est-il venu dans le Doubs sans passer par Sochaux ? Certains au PS se posent la question alors que 800 intérimaires sont remerciés par PSA. Certes, il a une nouvelle fois dit vouloir «gagner la bataille de l'emploi», a parlé des «réformes structurelles» et il «sait le scepticisme»...

François Hollande

Pourquoi François Hollande est-il venu vendredi 3 mai dans le Doubs sans passer par Sochaux ? Certains au PS se posent la question alors que 800 intérimaires sont remerciés par PSA. Certes, il a une nouvelle fois dit vouloir «gagner la bataille de l'emploi», a parlé des «réformes structurelles», a signé des conventions avec le groupement d'employeurs du monde rural, a visité «deux belles entreprises» (Amiotte et SIS à Avoudrey)... Il a annoncé que la Commission européenne donnait deux ans à la France pour réduire son déficit et a paru soulagé : «on le demande depuis un an». Il dit qu'il «sait le scepticisme», qu'il n'y aura «pas de croissance en 2013» et que «nous devons préparer la reprise». Il parle des «enjeux numériques», exhorte à «avoir confiance en nous-mêmes»... 

Voir le président une fois !

Une soixantaine de manifestants anti-mariage gay l'attendaient à Avoudrey. A Mamirolle, des militants FO et CGT avaient été confinés vers la mairie, à 50 m de l'entrée de l'ENIL située à l'opposé de celle par lequel le cortège est arrivé. Ils ont eu droit à une rencontre avec un conseiller. Sous la pluie également mais dans l'enceinte de l'établissement, des étudiants l'attendaient. «C'est exceptionnel, c'est peut-être la seule fois de notre vie qu'on voit le président», dit Léo. «C'est original qu'il vienne à la rencontre d'élèves d'une école un peu paumée, euh... réputée», dit une étudiante en BTS agrobiotec. Seul élu ceint de tricolore, le maire Daniel Huot est tout ému : «C'est un honneur pour l'ENIL qui avait déjà vu Mitterrand, on y prépare à des activités non délocalisables...»

Avec les industriels des intrants

Aux côtés des représentants des organisations professionnelles des industries des intrants (semenciers, équipementiers, pesticides...), le gratin du syndicalisme agricole s'était déplacé. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, souligne que le président est « assez à l'aise dans le milieu agricole, s'est battu sur le budget de la PAC à Bruxelles et a montré que l'agriculture n'était pas anecdotique. Il a aussi pris conscience que quand on parle entreprises et territoires, derrière la production agricole, il y a l'amont, l'aval, des services...» Daniel Prieur, président de la chambre d'agriculture du Doubs et secrétaire général adjoint de la FNSEA, croit savoir que le salaisonnier Amiotte a été choisi «à la suite de la visite des chefs d'entreprises à l'Elysée car elle met en avant la formation, l'égalité hommes-femmes, la participation». Richard Paget, le patron d'Amiotte, confirme : «On investit beaucoup dans la formation, on a produit  14% de plus en 2012, on en est à +9% pour 2013...»

Pouvoir partir en vacances...

François Hollande est aussi venu faire une belle opération de communication, en compagnie de trois ministres sociaux-démocrates qui lui sont politiquement proches : Stéphane Le Foll, Michel Sapin et Pierre Moscovici. Quelques jeunes gens présentent leurs parcours et leurs projets sous les applaudissements. Ce sont eux qui sont visés par les conventions, reprenant tous les dispositifs d'aide, que le président est venu signer. Il n'a pas perdu son humour. A Lucile qui a intégré la coopérative d'insémination de Roulans, il répond : «j'ai longtemps soutenu l'amélioration des limousines, maintenant je le fais sur tout le territoire». Il parle évidemment des vaches, des montbéliardes... A un stagiaire en service de remplacement, il dit : «c'est très important que les agriculteurs puissent partir en vacances».
Le monde paysan n'est pas vraiment de son bord, mais on le sent bien, il n'y a pas d'incompatibilité. Surtout avec un socialiste apprécié de la star politique des agriculteurs, Jacques Chirac...
Pourquoi François Hollande est-il venu dans le Doubs sans passer par Sochaux ? Sans doute parce que son plateau a quelque chose qui ressemble à la Corrèze...   

 

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