Eddy Lacroix : « je ne donne jamais de chiffres précis »

Le premier secrétaire de la fédération socialiste du Jura soutenait la motion A, elle a été devancée par la motion D emmenée dans le département par Marc-Henri Duvernet qui se présente contre lui pour le dernier tour du congrès. Les militants votent une dernière fois jeudi 11 juin.

 Eddy Lacroix sera-t-il toujours premier secrétaire fédéral du PS du Jura jeudi soir ? C'est l'une des questions posées par les scrutins internes d'avant-congrès. Le deuxième adjoint au maire de Plainoiseau, village du Revermont à quelques kilomètres de Lons-le-Saunier, sera confronté à Jean-Marc Gardère qui soutient la motion B des « frondeurs », et a un rude concurrent, le chef de file de l'opposition lédonienne à Jacques Pélissard, Marc-Henri Duvernet qui avait été élu conseiller général en 2011 à 23 ans. Un petit exploit tant cette élection nécessite d'implantation personnelle, et donc un minimum d'expérience. Quoi qu'il en soit, nous avons enfin eu un contact avec Eddy Lacroix

Nous avons publié les résultats du vote sur les motions, en pourcentage. Quels sont les résultats complets des différents votes des adhérents jurassiens du PS, notamment celui relatif à l'élection du premier secrétaire, ainsi que le nombre d'inscrits ?

Jean-Christophe Cambadelis a obtenu 70,1% et Christian Paul 29,9% avec 51% de votants...

Sur combien d'adhérents inscrits ?

Nous avons publié les résultats détaillés des votes des militants socialistes dans les trois autres fédérations de Franche-Comté. Voir ici.

Plus de 300. Je ne donne jamais de chiffres précis, je ne fonctionne pas comme ça. Et si je me succède à moi-même comme premier fédéral, je ne les donnerai pas.

Pourquoi la motion D est arrivée en tête devant la motion A que vous souteniez ?

Marc-Henri Duvernet, le mandataire de Karine Berger dans le Jura, a fait du phoning... Il y a eu des gens sur sa liste non signataires. Il y a eu du forcing pour le leader ship.

C'est une bataille ?

Je me bats pour des idées. Je ne vis pas de la politique.

Vous parlez-vous avec Marc-Henri Duvernet ?

Nous communiquons. Je ne suis pas sur la même signe politique que lui...

Karine Berger a appelé à voter Cambadelis...

Elle n'avait pas d'autre choix si elle voulait exister politiquement.

Exister politiquement et les idées c'est si différent ?

80% des soutiens de la motion D sont proches de la motion A. C'est une manière de se compter. Des gens sont là par opportunisme politique pour exister au niveau national.

Marc-Henri Duvernet ira au secrétariat national...

Parce que Karine Berger en a fait un de ses porte-parole...

Il y a eu dans le Jura 61% de participation sur le vote des motions et 51% sur le vote du premier secrétaire... Ce n'est pas terrible.

Pour le premier secrétaire, les jeux étaient faits. Il n'y avait pas nécessité de conforter les tendances si on ramène le congrès à l'échelon fédéral.

La politique du gouvernement n'explique-t-elle pas cette faible participation ?

Nous n'avons perdu que 32% des adhérents depuis 2012 au niveau départemental. Certaines fédérations, comme la Saône-et-Loire, sont à moins 60%... Quand on est un parti au pouvoir, on est forcément en situation d'être décrié.

D'accord, mais c'est dur de retrouver dans la politique menée le « mon adversaire c'est la finance » du discours du Bourget...

Le discours de 2012 disait que le plus dur était devant nous, il y a différents moyens de combattre un adversaire. François Hollande a bataillé au niveau de l'Union européenne, de la Banque européenne d'investissement... On n'a pas assez évoqué la situation financière qu'on a trouvé après Sarkozy...

On pourrait dire la même chose avec le Département du Jura et la grosse ardoise - on parle de 20 millions d'euros - laissée aux communes et communautés de communes...

Je n'ai pas encore le résultat de l'audit...

 

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