Des camarades comme ça, on en redemande !

L'ex-premier secrétaire fédéral du PS du Jura avait appris le projet de fermeture du lycée Le Corbusier, non par sa camarade de parti Sylvie Laroche, en charge des lycées au Conseil régional, mais par son syndicat. Quant au projet de Center parcs de Poligny, il en a appris l'existence moins d'une heure avant sa présentation à la presse...

Quel métier ! Bien qu'il revendique ne pas vivre de la politique, encore moins de son mandat de deuxième adjoint du village de Plainoiseau, 556 habitants, Eddy Lacroix a expérimenté les difficultés du « métier » de premier secrétaire fédéral du PS du Jura. En fait, cette fonction militante est harassante et l'a conduit à avaler quelques couleuvres. 

L'une d'elle est d'avoir appris le projet de Center parcs de Poligny de la bouche même de Christophe Perny, alors président PS du conseil général, trois quarts d'heure avant sa présentation à la presse. Aujourd'hui encore, il estime que le projet est « un bon projet économique » même s'il reconnaît que Pierre & Vacances « prend peu de risques ». L'ex premier fédéral reste cependant prudent : « s'il y a le moindre risque environnemental, ma position peut évoluer »...

Deux couleuvres sinon rien

Une autre couleuvre est de s'être fait reprocher de « ne pas faire débattre les militants » par Sylvie Laroche, vice-présidente de la Région en charge des lycées. Or, s'indigne Eddy Lacroix, « on a débattu du plan lycée à 20 h 30 la veille du vote du Conseil régional, et on a... découvert des choses ». En fait, c'est grâce à son responsable syndical (UNSA) qu'Eddy Lacroix a réalisé que son propre établissement, le lycée professionnel Le Corbusier de Lons-le-Saunier où il siège au conseil d'administration comme représentant des personnels, était sur la liste des établissements à fermer ! Merci qui ? Évidemment pas Sylvie Laroche, mais pas non plus Denis Vuillermoz, son « conseiller politique », lui aussi conseiller régional jurassien... 

Comment s'étonner de l'ambiance exécrable régnant au sein du parti ? Elle n'est déjà pas terrible entre élus. Mais que dire des relations entre grands élus et militants de base, fussent-ils « petits » élus municipaux. Faut-il rappeler que ceux-ci votent aux sénatoriales ? Qu'à cela ne tienne, changeons le corps électoral du Sénat !

Intolérable humiliation

L'ambiance et les relations politiques étant ce qu'elles sont, aux élections départementales, Eddy Lacroix a apporté son soutien, non aux candidats de son parti, mais à ceux de Majorité citoyenne dans le canton de Poligny, notamment la sortante écologiste Marie-Odile Mainguet : « Je soutiens des humains ! Je l'apprécie, elle portait le bon bilan d'André Lamy (PCF, décédé en cours de mandat) et elle s'était humilier en séance publique du Conseil général par Christophe Perny, c'est intolérable ».

Pourquoi le PS a-t-il présenté le maire de Conliège, Roger Rey, contre elle qui a été éliminée de peu du second tour ? « C'est Perny qui a voulu quelqu'un dans le canton. Le national m'avait demandé d'y aller, mais j'ai dit non car Marie-Odile Mainguet était dans la majorité ». Elle n'avait pas voté contre le projet, mais s'était abstenue car étant dans la majorité, mais elle ne s'y sentait plus très bien. Perny voulait-il la faire chuter ? « C'est évident ».

Après toutes ces avanies, on se demande pourquoi l'adjoint de Plainoiseau est toujours au PS. Heureusement pour lui, il y a encore des proches, par exemple l'ancienne première vice-présidente du Conseil général, l'une des rares rescapés de la débâcle de mars, Danièle Brûlebois qui le soutient sur le dossier du lycée Le Corbusier. Il en veut aussi davantage à Marie-Guite Dufay qu'à Sylvie Laroche : « il y avait autre chose à faire que se mettre à dos l'ensemble des syndicats enseignants, les chefs d'entreprises et de nombreux militants socialistes ».

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !