Course à l’échalotte sécuritaire à Besançon

Pas un conseil municipal sans que l'armement des policiers municipaux ne soit abordé. On avait failli y échapper, mais un amendement, rejeté, de Laurent Croizier (MoDem) visant à créer une bridage de nuit a conduit à en parler quand même...

croizier

« Encore et toujours la sécurité... » C'est Jean-Louis Fousseret lui-même qui prononce ces mots dans son propos introductif au conseil municipal du 9 avril. Une fois de plus, en effet, le maire de Besançon aborde la question, collant au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui lui a promis des renforts pour les effectifs de la police nationale. Cette fois, il loue « l'efficacité et la réactivité » du GLTD, le groupe local de traitement de la délinquance qui réunit les acteurs institutionnels préfecture, police, parquet, ville...

Dans le collimateur, « parce qu'on a entendu l'appel des habitants qui demandent à être protégés », les halls d'immeubles squattés et les rodéos, « ce fléau qui va réapparaître avec le printemps... » Mais aussi la lutte contre l'absentéisme scolaire, « en lien avec les partenaires du GLTD, l'Éducation nationale et le Conseil départemental pour les collèges... »

Du coup, la droite est quasi muette sur le sujet. Jacques Grosperrin cite seulement une conversation avec son collègue sénateur, le socialiste Martial Bourquin, maire d'Audincourt, qui lui aurait dit qu'il n'est « pas concevable de ne pas armer la police municipale ». Car si Fousseret parle sécurité à chaque conseil, les oppositions rétorquent systématiquement par l'armement des municipaux, même brièvement... 

Brièvement ? Même pas ! Un amendement visant à instaurer une brigade de nuit de huit policiers municipaux, proposé par Laurent Croizier (MoDem) qui entend financer les 320.000 euros nécessaires sur les dépenses imprévues, permet au sujet de ressurgir. « Huit policiers municipaux de nuit non armés, c'est une ineptie », dit l'ancien gendarme Philippe Mougin (Les Patriotes) qui pointe aussi l'impossibilité d'assurer le service toute l'année : « A trois par patrouille, cinq nuits par semaines, avec les vacances, les repos, les récupérations, ce n'est pas possible, il faudrait au moins le double... » 

Jacques Grosperrin qui « découvre » l'amendement le considère « intéressant », mais estime lui aussi que « huit, c'est insuffisant » et soulève également « le problème de l'armement ». Que voter ? Dilemme ! Par « amitié pour Croizier », la droite ne participera pas au vote.

L'élu centriste se défend cependant : « j'ai consulté pour chiffrer mon amendement les responsables syndicaux de la police municipale, ils n'ont rien trouvé de choquant... Quant à l'armement, je prévois 15.000 euros d'équipement... »

Fousseret se range à l'analyse ressources humaines de Mougin. Il estime aussi que prendre sur le million d'euros de dépenses imprévues n'est « pas raisonnable... Que ferait-on en cas d'incendie de l'hôtel de ville ? »

Sans surprise, l'amendement n'obtient que deux voix et est repoussé par la majorité municipale PS-LREM-EELV-PCF et les Patriotes...

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !