Continuité budgétaire annoncée à Besançon…

Le débat d'orientation budgétaire se tient ce jeudi soir au conseil municipal avec autant d'investissements prévus cette année qu'en 2016 (32 millions), le maintien de la subvention au CCAS malgré l'augmentation de la pauvreté, des taux d'imposition inchangés... Les élections présidentielle et législatives ne devraient impacter que les budgets 2018 et suivants...

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« On garde le cap, on n'augmente pas la fiscalité, les difficultés me dopent... » Lors d'une conférence de presse de présentation des éléments du débat d'orientation budgétaire que le conseil municipal doit avoir ce jeudi 9 mars à 17 heures, Jean-Louis Fousseret est dans une situation qu'il affectionne. Les journalistes qui n'ont pas encore étudié le dossier sont forcément moins pugnaces que l'opposition en séance.

Alors il déroule. Il annonce « le maintien d'un niveau d'investissement dynamique et équivalent à 2016 » à 32 millions d'euros, le renfort de « l'intégration communautaire », la « confirmation des priorités politiques »... Il embauchera seize policiers municipaux de plus, poursuivra l'installation de la vidéo-surveillance qu'il n'appelle plus vidéo-protection (l'attentat de Nice est passé par là, conformant que les caméras ne protègent rien), mettra 4,3 millions dans la piscine de Chalezeule, 5 millions dans l'école Durer, 10 millions dans l'ANRU... La subvention au CCAS sera « maintenue ».

Tout ça sera possible parce que « la situation financière de la ville est saine ». Le dossier de presse présente une relative stabilité des ratios d'épargne, une capacité de désendettement contenue à moins de cinq ans quand on considère qu'il ne faut pas dépasser huit ans... Au global, il devrait présenter lors de la séance suivante, le 6 avril, un budget consolidé de 213 millions d'euros dont 186 pour le budget principal.

« Emmanuel Macron n'est pas encore président... S'il l'est, on en reparlera...»

Les journalistes ont quand même quelques questions. Factuel commence : s'est-on préparé aux diverses hypothèses présidentielles, notamment celle d'un candidat (Macron) annonçant la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des habitants ? Jean-Louis Fousseret se sent interpellé : « c'est le maire qui parle, pas le soutien d'Emmanuel Macron... » On insiste : comment se prépare-t-on aux hypothèses de changement ? L'élu répond : « Emmanuel Macron n'est pas encore président... S'il l'est, on en reparlera... On a tellement dit qu'il n'avait pas de programme, mais il en a un, je l'ai d'ailleurs amené avec moi ». Il sort une liasse de ses dossiers... Et poursuit : « j'appliquerai strictement jusqu'à la fin du mandat les orientations de mon équipe... »

C'est Michel Loyat, l'adjoint aux finances, qui complète la réponse en l'adaptant un peu : « il y a des incertitudes pour au-delà de la présidentielle, mais ça va concerner essentiellement les orientations budgétaires pour 2018 et les années suivantes. Nous n'avons pas de plan de l'Etat pour les années à venir... » Fousseret ajoutera en fin de conférence de presse : « les nouvelles orientations gouvernementales n'arriveront que lorsque nous préparerons le budget 2018... »

Une autre question délicate porte sur la politique sociale, traditionnellement solide à Besançon. C'est également Factuel qui la pose : le maintien de la subvention au CCAS, alors que la population concernée par les difficultés est en augmentation, ne correspond-elle pas à une diminution des aides si on les individualise ? « Vous avez raison, mais nous arrivons maintenir la subvention dans le contexte d'une augmentation de la pauvreté et de baisse des dotations de l'Etat », répond Michel Loyat. « C'est vrai qu'il y a de plus en plus de gens en difficulté », confirme le maire.

La droite se partagera entre suivre le conseil et écouter Fillon...

Notre confrère de La Presse bisontine pose une question pertinente : y aura-t-il des opérations reportées sur le plan pluriannuel d'investissements (PPI) ? Bonne pioche : « il y aura quelques modifications de planning et le PPI sera rééquilibré », dit Jean-Louis Fousseret. Il cite en exemple le report à 2021 de l'intervention sur la Maison Colette : « entre cette maison et l'école Durer, il faut choisir », explique-t-il en rappelant que la Maison Colette a été achetée par la ville en 2001 « pour éviter qu'on construise des immeubles » alentour. Et il croit bon d'ajouter : « c'est comme aux Vaîtes dont l'achat a commencé sous Jean Minjoz dans les années 1960... »

Jean-Louis Fousseret précise également qu'il a demandé à la préfète de région d'accélérer le déblocage de crédits d'études pour l'opération Saint-Jacques, et souligne qu'il est « important qu'on ne reporte plus les travaux de démolition aux 408 qui auront lieu en fin d'année ».

Malgré le meeting de François Fillon programmé à 19 h, la droite a prévu de ne pas déserter le débat : « On va se partager le travail, certains d'entre nous irons écouter Fillon, d'autres resteront au conseil municipal », nous a indiqué par ailleurs Ludovic Fagaut qui, évidemment, n'assiste pas aux conférences de presse du maire ! 

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