Compagnons de la raquette

Le grand public connaît peu la profession d'accompagnateur en moyenne montagne. Diplômés d'alpinisme comme les guides de haute montagne, leur terrain d'exercice est moins prestigieux mais pas moins aventureux : ils n'emmènent personne sur une abrupte paroi d'altitude ou un glacier, mais dans de grandes étendues parfois sauvages.

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Le congrès 2012 du Syndicat national des accompagnateurs en montagne (SNAM), à Bellefontaine, a été l'occasion de débattre de la définition de la « zone montagne au regard des activités physiques et sportives de pleine nature qui s'y déroulent ». Les discussions techniques masquent quelques détails diaboliques.

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Le grand public connaît la profession mythique de guide haute montagne. La figure du moniteur de ski ne lui est pas inconnue. Et s'il connaît moins celle d'accompagnateur en moyenne montagne, on le comprend. Les AMM sont certes plus nombreux que les guides, 4 000 contre 1500, et avoir comme eux un diplôme d'Etat d'alpinisme, leur terrain d'exercice est moins prestigieux : ils n'emmènent personne sur une abrupte paroi d'altitude ou un glacier, ce n'est pas dans leurs attributions.
N'empêche, ils peuvent faire eux aussi dans le spectaculaire tant les montagnes sont belles. Surtout, ils sont de vrais cadors en matière d'orientation. Alors, quand ils vous conduisent sur un itinéraire de raquette à neige qu'ils ont repéré et construit pour ses merveilles, leur savoir-faire est un véritable sauf-conduit. Quiconque est malhabile avec une boussole ou se fie un peu trop à son GPS à pile quand tombe le brouillard sur les pentes débonnaires du massif jurassien aura compris que l'aventure à un prix, celui de la préparation et de l'expérience. Ils savent aussi construire un igloo ou un abri dans la neige, interpréter les traces d'animaux, raconter l'histoire géologique, prévoir la météo en regardant le ciel...
Du coup, les AMM sont estampillés moniteurs et/ou guides de raquette. Leur syndicat professionnel l'a d'ailleurs bien compris en organisant chaque année la journée nationale de la raquette. Conçue comme une grande opération promotionnelle, elle permet la découverte à petit prix d'une activité qui rencontre vite ses limites si l'on se cantonne aux pistes balisées. Voire aux pistes damées où mieux vaut souvent progresser en simples bonnes chaussures de marche !

Premier congrès dans le massif du Jura

L'an dernier aux Fourgs, la journée de la raquette avait dû, pour cause de pluie, être transférée sur le versant nord-est du Chasseron encore enneigé, en Suisse voisine. Cette année, la onzième édition se tient à Morbier, le 15 janvier.
A deux pas de Bellefontaine qui a accueilli il y a peu le congrès du syndicat national des accompagnateurs, le SNAM, pour la première fois dans le Jura. « Cela fait six ans qu'on le demandait, on l'a fait pour les 30 ans de la section Jura », dit Pierre-Paul Monneron, président de la section du massif où exercent 130 AMM pour près de 200 diplômés. Beaucoup sont pluriactifs car accompagnateur est une activité saisonnière. Les uns sont moniteurs de ski ou pisteurs, d'autres sont paysans, profs, médecins, animateurs nature, bûcherons... Ils travaillent en solo ou mutualisent les moyens d'un bureau : la Boîte-à-Montagne aux Rousses, Horizons-Jura sur le Haut-Doubs, C'est-par-là à Besançon...
Bon à savoir, engager un AMM revient à environ 180 euros par jour. Par soucis de sécurité et de confort, la taille des groupes est souvent limitée, de huit à douze participants selon les conditions.

 

 

 

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