Christophe Perny : « les gens sont dans le concret »

Le président socialiste du Conseil général du Jura tente de conserver son siège à Lons et la majorité départementale conquise en 2011. Il minimise la concurrence de Majorité citoyenne à sa gauche, et pointe le caractère fantômatique des candidats d'extrême droite.

Christophe Perny : «  je suis toujours socialiste, c'est pour ça que je suis dur avec Valls ». Photo d'archives DB

Le président sortant du Conseil général du Jura est en campagne pour sa réélection à Lons-le-Saunier. Entre porte-à-porte, distribution de tracts et réunions dans son canton, il va aussi soutenir des candidats de son camp et en profite pour développer des thématiques.

Comment sentez-vous la campagne ?

On est bien reçu. Certains sont indifférents. Beaucoup ne savent pas qu'il y a une élection. Il y a une grande défiance vis-à-vis de la politique. Mais je le sens plutôt bien...

Vos propos critiques sur Manuel Valls ont-ils une influence ?

On ne m'a posé qu'une fois la question. Un homme m'a demandé si j'étais socialiste. J'ai répondu : je le suis toujours, c'est pour ça que je suis dur avec Valls. Mais les gens me parlent plutôt de l'aéroport, des Déboussolades, du logement... Ils sont plutôt dans le concret.

Voir aussi le site de campagne de la Majorité départementale PS-divers gauche ici, et son Facebook .

N'est-ce pas dur de faire campagne quand les compétences ne sont pas complètement définies ?

Il y a eu le vote en première lecture...

Les conseils départementaux vont perdre la compétence transport scolaire. Ne craignez-vous pas un gigantesque marché public loin du terrain ?

Ce n'est pas comme ça que ce sera traité. Si c'est confié à la grande région, ce sera un gâchis, on ne sera plus dans le détail comme aujourd'hui. Je le dis d'autant plus facilement que dans le Jura, le système a été inventé par nos prédécesseurs. En fait, ce qui est envisagé, c'est une convention entre la région et les départements ! Dans la campagne, les élus posent ces questions...

Comment ça se passe avec Majorité citoyenne ?

Ça ne se passe pas... Ils sont un magma d'un peu tout. Tous seuls, ils n'auraient pas su faire, alors ils se sont regroupés pour y arriver. Les gens ne les connaissent pas. Ils se prennent pour Syriza, mais c'est un rêve !

Ils veulent votre peau !

Comme la droite. Peut-être qu'ils l'auront, mais ils n'auront pas d'élus. Leur influence est limitée.

Pourquoi n'êtes-vous pas présent sur les cantons de Champagnole et Morez où vous soutenez les candidats de Majorité citoyenne ?

Ce sont des secteurs où ça a toujours été aride pour le PS et la gauche...

Comment voyez-vous le FN ?

Ils feront un gros score, mais n'auront pas d'élu. On ne les a pas ciblés : si on n'en parle pas, ils n'existent pas. On ne les voit pas sur le terrain, ils sont quasiment tous des candidats fantômes.

Maire depuis 2014 de Froideville, village de Bresse jurassienne de 73 habitants, Alain Pernot, directeur du satirique Didon enchaîné, vient de publier un petit livre sur Christophe Perny : Le Mépris permanent.
En mars 2011, il lui avait consacré un long portrait au vitriol, à lire ici.

Avez-vous lu le petit livre d'Alain Pernot qui vous règle votre compte ?

Non, on l'a lu pour moi. Ça tient de la pathologie : il m'a traité de voyou dans la presse. On cogne fort sur ce qu'on aurait aimé être. Il s'est présenté en 2008 et a eu 4%, il se cache derrière son ordinateur. Il est piloté par la droite et l'équipe Pélissard.

Il est quand même maire...

D'un village de 50 habitants...

Les gros dossiers comme l'aéroport ou le center parcs vont-ils influencer l'élection ?

Ces sujets alimentent peu la controverse. Sur l'aéroport, il y a eu 22 délibérations en quatre ans dont 21 à l'unanimité sauf Hélène Pélissard (UMP) et Marie-Odile Mainguet (EELV)...

Il n'y a pas tant d'unanimité : sur l'aéroport, il y a eu unanimité des votes publics, mais pas du tout au sein de votre groupe.

C'est le cas pour 25 sujets adoptés à l'unanimité en séance avec des désaccords dans le groupe, ça m'est même arrivé d'être minoritaire.

Par exemple ?

Sur les routes. Mais il y a des décisions collectives auxquelles je me soumets. Au sein du groupe majoritaire, on débat, on échange, et si besoin on vote...

Le center parcs ?

Tout le monde est pour ! On va voir le poids de ceux qui sont contre.

La commission nationale du débat public peut-elle changer la donne ?

Pourquoi ? Tout a été étudié sérieusement.

Parmi ceux qui doutent, notamment du montage financier, il y a la présidente du Conseil régional...

Oui, elle doute souvent, beaucoup...

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !