« Ça fait de l’argent en moins dans l’économie »

Après la communauté d'agglomération, la ville de Besançon est contrainte de réduire son budget 2015. La section d'investissement passerait de 40 millions l'an dernier à 32 millions. A terme, « il n'est pas impossible qu'on prenne des mesures radicales », dit Jean-Louis Fousseret.

fousseret_curie

Pour la seconde année de suite, le budget de la ville de Besançon, comme celui de nombreuses collectivités, est en baisse. On devrait écrire sera en baisse car l'on n'en est qu'au stade du débat d'orientation budgétaire, sans vote, qui doit se tenir jeudi 19 février. Mais cela ne devrait pas changer grand chose au vote du budget proprement dit qui doit intervenir lundi 30 mars.

Le contexte est connu, c'est celui de la baisse des dotations de l'Etat : 3,5 millions en moins pour 2015 qui s'ajoutent à la baisse de 1,5 million intervenue en 2014. Afin de ne pas se dédire par rapport à ses engagements de campagne, Jean-Louis Fousseret confirme ne pas envisager d'augmenter les taux des impôts locaux... prélevés par la Ville, alors qu'ils vont légèrement augmenter à l'agglomération. Reste que les bases devraient être augmentées par l'Etat, peut-être de 0,9%.

Moins d'investissements que sur la période 2001-2008

Le budget 2015 est annoncé à hauteur de 195,6 millions d'euros, il était de 211,4 millions l'an dernier. Il n'intègre pas une trentaine de millions inscrits dans les budgets annexes du chauffage urbain, de l'eau et de l'assainissement. La section d'investissement passe de 40 millions en 2015 à 32 millions cette année dont un tiers doit être consacré aux opérations dites de proximité : mises aux normes et entretien de parcs, voiries, aires de jeux... Les principaux autres financements allant sur le musée des Beaux arts, la fin des opérations des Passages pasteur, de la place des Tilleuls (Palente), du pôle Viotte, du renouvellement urbain à Planoise.

L'adjoint Nicolas Bodin fait remarquer que les trois dernières années ont eu des niveaux d'investissements plus élevés que la période 2001-2008 où l'on était autour de 36 à 37 millions. Ça ne minimise pas la baisse, ça la nuance...

Maintien des moyens du CCAS

L'exécutif municipal a aussi décidé de tailler dans les dépenses de fonctionnement qui baissent de 5%. Jean-Louis Fousseret assure qu'il entend lui-même « donner l'exemple » en rabotant les frais de communication de 200.000 euros et de 80.000 euros les dépenses de son cabinet. Les crédits d'exploitation des services (espaces verts, fournitures, voirie, informatique...) doivent fondre de 8% à 14 millions d'euros, et l'on essayera même d'atteindre 10%... Les subventions devraient être diminuées (moins 4%) ainsi que les dotations aux établissements municipaux tels que Citadelle ou Institut supérieur des Beaux-Arts (moins 6%).

Seul le CCAS devrait voir maintenir la sienne, mais la pauvreté gagnant du terrain, cela peut s'interpréter comme une baisse du soutien aux populations les plus faibles. Le CCAS avait perdu une dizaine d'emplois l'an dernier, il ne devrait pas en perdre cette année alors que la vingtaine de suppressions de postes que la Ville avait connues l'an dernier devrait se répéter en 2015.

« Pas impossible qu'on prenne des mesures radicales »

Interrogé sur l'autre levier d'action, l'emprunt, Jean-Louis Fousseret n'a rien voulu dévoiler, se contentant d'indiquer que la capacité de désendettement de la ville se situait à 4,5 à 5 millions par an et que la zone de danger était vers 8 à 9 millions. Est-ce à dire qu'il y a là quelques marges ? Réponse lors des prochaines séances du conseil.

Qu'a donné l'entrevue que le maire de Besançon a eue récemment à Bercy, avec les représentants de différentes associations d'élus locaux ? Rien : « les dés sont joués pour cette année, mais je pense que notre message commence à passer ». Quel message ? « C'est le budget le plus compliqué depuis que je suis élu. La baisse des dotations est trop dure, il faut l'étaler dans le temps... Sinon on va vers une situation à la grecque ». N'en prend-on pas le chemin quand il admet que la baisse des moyens des collectivités coûte 0,5 point de croissance et dit s'attendre à un budget 2016 encore plus serré ?

Jean-Louis Fousseret ne veut pas entrer dans un « débat politique ». Reste qu'il « n'est pas impossible qu'on prenne des mesures radicales ». Lesquelles ? « On ne fermera pas une piscine, mais je n'exclue rien. Je ne suis ni magicien, ni faux-monnayeur ! » A-t-il calculé l'impact sur l'emploi de la baisse des investissements ? Pas dans le détail, il dit seulement : « ça fait de l'argent en moins dans l'économie... »

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !