Besançon : gilets jaunes et marcheurs pour le climat convergent

Un millier de manifestants se sont rencontrés à Besançon samedi 25 mai pour un défilé commun, émaillé une nouvelle fois de tension avec les forces de l'ordre.

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Ils étaient jusqu’à 1.000 manifestants ce samedi à Besançon, dans un cortège unitaire inédit entre gilets jaunes et marcheurs pour le climat. L’occasion pour beaucoup d’afficher une complémentarité entre les combats de justice sociale et de protection environnementale, ou comment fin du mois et fin du monde s’accordent à « renverser un même système. » Après un bout de chemin ensemble dans les rues du centre, l’acte XXVIII s’est poursuivit en plus petit contingent avant quelques heurts avec les gendarmes mobiles aux abords de la Préfecture.

« Températures et inégalités augmentent »

Dans le cadre d’un week-end de mobilisation fourni, la marche pour le climat se poursuivait à Besançon : associations, collectifs, groupes lycéens, s’étaient à nouveau retrouvés pour défiler et sensibiliser à ce sujet. Départ du parc Micaud à 14h15, en direction de Révolution ; les gilets jaunes s’y étaient donné rendez-vous, comme d’habitude à partir de 14h. Sur la route les quelques 500 défenseurs de la Planète affichent le ton via des slogans ainsi que des dizaines de pancartes et banderoles : « justice climatique et sociale », « accueil des Migrants », « rétablissement du réseau ferroviaire », ou « températures et inégalités augmentent », pouvait-on par exemple observer.

À 14h45, les retrouvailles s’effectuent sous les applaudissements et vivats mutuels. Le brassage s’orchestre parfaitement, « meneurs » et militants de la première heure de chaque « bord » parvenant à se mêler et se synchroniser sans fausses notes. La déambulation prend forme dans les vieilles rues de la Boucle, le cordon commun rassemblant quelque 1.000 participants cheminant « bruyamment et joyeusement » par les principales artères du secteur. Devant le Palais de Justice rue Laurent Mégevand, fermé le samedi, un sit-in et des prises de parole s’effectuent à partir de 15h15, afin de rendre compte des actualités judiciaires « de toutes les contestations. »

C’est d’abord le « décrochage » des portraits du président Macron qui anime les orateurs. Une vague d’actions nationales du genre avaient en effet défrayé la chronique, plusieurs Mairies ayant été l’objet de « réquisitions symbolique » dans le but de « protester contre l’inaction climatique des institutions ». Ainsi des renvois en correctionnelle ont été actés pour vol en réunion, notamment fin juin concernant sept activistes de Haute-Savoie. La répression du mouvement social est également détaillée, en particulier par Fred Vuillaume qui remercie du soutien porté au cas de son beau-fils, mais rappelle « que beaucoup sont encore en prison y compris à la maison d’arrêt de la Butte. »

De l’effet de serre aux lacrymos

Après un crochet sur Révolution, les gilets jaunes continuent leur périple en emportant la plupart des participants du début bien que les rangs se dégarnissent. La banderole de tête, inaugurée la semaine passée, reste de circonstance : « nous luttons contre l’injustice sociale, économique, et écologique. » Le tunnel de la citadelle est gagné peu avant 16h dans la bonne humeur et les chants déterminés tels « à bas, l’État, les flics, et les fachos. » Mais la situation commence à se tendre quinze minutes plus tard, à l’approche de la préfecture. Manifestants et gendarmes mobiles se font face, passant d’une confrontation glaciale et distante à une prise physique frontale.

Une première bousculade sans gravité a lieu dés 16h20, seul un « assaillant » passant sans violence le cordon l’exemptant de suites pénales ultérieures. Mais c’est l’utilisation d’un vuvuzela qui met le feu aux poudres à 16h45, lorsque qu’un gradé agacé par le bruit se jette pour tenter de le saisir... entraînant immédiatement des réactions de charges générales entre les deux fronts, les uniformes manquant d’être submergés devant alors abondamment utiliser les bombes lacrymogènes à main pour éviter la déroute. S’en suit une laborieuse poussée des manifestants entamant « un flic, une balle, justice sociale », certains groggy n’étant pas mieux ménagés par les coups de boucliers.

Eux-mêmes sonnés par les gaz, les militaires parviendront à repousser manu-militari la foule jusqu’au carrefour Nodier/Chifflet/Porteau. Une fois les positions fixes reprises et les esprits plus calmes, affichant des yeux rouges gonflés et parfois en pleurs, les forces de l’ordre se font insulter et littéralement cracher dessus pour cet enchaînement. Un des gilets jaunes, bien que « comprenant le fond », se saisira de mouchoirs pour essuyer une protection souillée. 17h, les quelques 200 téméraires font un passage par le commissariat central pendant vingt minutes, avant de prendre la place Saint-Jacques et d’entamer une lente dispersion achevée vers 18h.

 

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