Besançon : faits divers et rythmes scolaires

Minute de silence après les tragédies, violences faites aux femmes, trois bulletins pour la consultation du 10 décembre sur les rythmes scolaires proposée par l'adjoint à l'éducation (photo ci-contre)... Les conseil municipal demande aussi son retrait de la compétence « gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations », ce qui augure d'un débat prochain sur le financement...

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Il y a longtemps que les faits divers ont fait irruption dans l'espace public. Le monde institutionnel les invite désormais dans ses débats, sinon dans leur introduction. Des départements aux régions en passant par les conseils municipaux, les assemblées commencent quasiment toutes par une minute de silence. Ce lundi 6 novembre, le conseil départemental du Doubs et le conseil municipal de Besançon débutent en effet par ces quelques secondes où chacun se lève en silence à l'invitation, le matin à la Gare d'eau de Christine Bouquin, en fin d'après-midi place du 8 Septembre de Jean-Louis Fousseret.

Tous deux invoquent des tragédies. L'émotion provoquée par le meurtre d'Alexia Daval, près de Gray, qui travaillait à Besançon, s'est traduite ces derniers jours par des courses à pied - la passion de la jeune femme - réunissant des centaines de Francs-Comtois. C'est un effroi presque habituel qui a fait écho à la tuerie et à l'attentat américains. Cette attitude de soutien ou de solidarité muette envers les proches des victimes fait consensus. Un consensus qui disparaît dès lors que d'autres tragédies font des victimes qui meurent noyées en fuyant leurs pays dévastés, ou des rescapés qu'on accueille avec parcimonie ou au prix d'autres drames parmi lesquels des expulsions. Telle est l'époque que nous vivons, ici et maintenant...

« Osons dire stop, ça suffit »

Au conseil municipal de Besançon, la tragédie de Gray est cependant entrée en résonance avec la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes du 25 novembre. Ilva Sugny, l'élue déléguée aux droits des femmes, a appuyé le petit coup de pouce de 850 euros donné à l'association Solidarité-Femmes qui programme une conférence de l'historienne Brigitte Rochelandet au titre sans ambiguïté : du droit de corriger sa femme à l'interdiction législative. « Certains hommes considèrent que leur femme est leur propriété, osons dire stop, ça suffit », a soulignée l'élue. Personne n'a évidemment osé voter contre.

Auparavant, une fois encore, le propos introductif de Jean-Louis Fousseret ressemble fort à celui du conseil précédent où il évoquait le projet de commissariat de quartier de Planoise. Mais, ajoute-t-il, « il ne faut pas stigmatiser Planoise qui n'est pas abandonné, a une présence publique forte, des investissements lourds avec le tram et les collèges. Nous avons un projet global pour le quartier à moyen et long termes, même s'il y a urgence. Il ne se résume pas au sécuritaire... » Jacques Grosperrin (LR) lui répond : « Michel Omouri avait demandé un commissariat il y a quatre ans, je suis ravi que vous ayez changé d'avis... »

« trois bulletins, c'est du bonneteau »

A part ça, le conseil a accouché d'une nouvelle formulation pour la consultation des Bisontins sur les rythmes scolaires adoptée au conseil du mois d'octobre. Il n'y aura pas deux bulletins (semaine de quatre jours ; semaine de quatre jours et demi avec choix de la demi-journée le mercredi ou le samedi), mais trois : 1) « favorable à la semaine de quatre jours : lundi, mardi, jeudi, vendredi », 2) « favorable à la semaine de quatre jours et demi : lundi, mardi, jeudi, vendredi et mercredi matin », 3) « favorable à la semaine de quatre jours et demi : lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi matin ».

Cette solution résulte, dit l'adjoint Yves-Michel Dahoui, « d'une réunion avec 120 délégués des parents d'élèves ». En effet, « certains sont pour quatre et demi dont le samedi matin, mais préfèrent quatre jours à quatre jours et demi dont le mercredi matin... » On n'a pas voulu refaire le débat, mais on l'a quand même un peu refait : « la démarche est louable, mais arrive un peu tard », estime Ludovic Fagaut en demandant si le plan éducatif territorial est remis en cause. « Non », répondra Dahoui.

Frédéric Allemann (majorité, non inscrit) est le seul à se prononcer contre : « trois bulletins, c'est du bonneteau », s'exclame-t-il. Anne Vignot (EELV) « soutient la modification » car elle « donne toute sa place au samedi matin ». Thibaut Bize (PCF) regrette que trois bulletins « divisent les voix de ceux qui sont favorables à neuf demi-journées de classe ». Laurent Croizier (MoDem) trouve « pertinentes les remarques des parents » qui « mettent à égalité les différentes positions ». Jacques Grosperrin, qui est favorable aux quatre jours, craint que des professeurs d'école demandent leur mutation vers les communes périphériques qui les ont adoptées...

Résultat du vote : adopté par 40 voix, 14 abstentions (LR, UDI, MoDem, LP), une contre.

 

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