Besançon : 73% des rapports approuvés à l’unanimité du conseil municipal

Les élus de droite et du centre s'abstiennent sur les dossiers financiers. Ceux du FN votent contre le compte administratif, les subventions aux syndicats, les FJT et le CRIJ, et s'abstiennent sur le soutien aux radios associatives, la Maison du peuple ou l'accueil loisirs géré par les Francas...

Soixante quatorze rapports dont cinquante quatre adoptés à l'unanimité, ça fait un ratio de 73% de propositions approuvées par le conseil municipal de Besançon, tous groupes confondus. Et cela n'a rien d'exceptionnel, aussi bien dans le chef-lieu du Doubs que dans de nombreuses communes ou conseils départementaux ou régionaux. Certes, quelques rapports n'appelaient pas de vote, étant seulement présentés pour information, comme celui sur l'analyse des besoins sociaux qui montre par exemple qu'un tiers des moins de 30 ans sont sous le seuil de pauvreté... 

D'autres, comme l'expérimentation du télétravail dans l'administration communale ou le recrutement d'un chargé de communication événementielle passent comme une lettre à la poste : à l'unanimité et sans débat. C'est également le cas de la convention entre la ville et la CAF qui autorise l'accès à son extranet pour que les services éducation, petite enfance et vie des quartiers puissent consulter les comptes des allocataires dans le cadre de la tarification variant avec le quotient familial : on sait seulement que deux commissions municipales ont été favorables à l'unanimité, mais on ne sait rien des éventuels débats qu'elles ont pu avoir... ou pas.

« Une baisse inédite des recettes de fonctionnement »

Ce n'est pas le cas du compte administratif 2016, autrement dit le budget de l'an dernier réalisé. Soulignant que la ville avait 10 millions de dotations d'État en moins depuis 2013, ce qui représente « une baisse inédite des recettes de fonctionnement », l'adjoint Michel Loyat a expliqué en quoi les ratios financiers sont au vert malgré les difficultés, confirmant « le dynamisme de la ville, sa sécurité financière et la tenue de cap du plan de mandat ». 

Jacques Grosperrin (LR)  n'a pas eu de réponse à son interpellation du maire : « comment anticipez vous la baisse des dotations à venir ? Quelles sont les conséquences pour la fonction publique territoriale ? En avez-vous parlé avec les organisations syndicales ? » Il note aussi le faible taux de réalisation de 56% des investissements prévus. Philippe Gonon (UDI) estime que « la chute de l'épargne brute met en péril les investissements » futurs tout en signalant que le département, dont il est vice-président, va pour sa part bénéficier d'un fonds d'urgence pour régler une part de ses obligations sociales. « Nous nous interrogeons sur les politiques, le niveau des services aux citoyens, nous sommes dans la révolution financière... »

Le FN n'aime pas beaucoup les syndicats, les Francas ou le CRIJ...

Jean-Louis Fousseret ne lui donne pas tort mais évoque « le programme qui voulait réduire deux à trois fois plus » les dotations... Anne Vignot (EELV) dit sa « fierté » d'être dans une municipalité « maintenant des emplois pour assurer les services... ». Fousseret en rajoute : « il faut beaucoup de personnes sur le terrain », et donne l'exemple d'une ville toute propre au lendemain de la Fête de la musique... Le compte administratif est approuvé par la majorité toute entière, le FN votant contre, les groupes LR-UDI et MoDem s'abstenant.

A bien y regarder, LR-UDI et MoDem approuvent tous les dossiers sauf quatre rapports financiers contre lesquels ils ne votent pas mais s'abstiennent. Les votes du FN vont plus loin : les élus du parti d'extrême-droite s'abstiennent sur une garantie d'emprunt apportée à l'association des Amis de la Maison du peuple, animée par la CGT et plus modestement par FO, pour des travaux. Ils font de même pour la création de deux postes d'adjoints de gestion administrative, un avenant au contrat de délégation de service public que la ville passe avec les Francas pour l'accueil de loisirs au fort de Bregille ; pour un appel à projets de solidarité internationale ; sur le rapport politique de la ville ; les subventions aux radios associatives, aux syndicats de salariés...

Les élus FN votent également contre le plan de rénovation urbaine des Clairs-Soleils, les subventions aux foyers de jeunes travailleurs des Oiseaux et de la Cassotte ainsi qu'au centre régional information jeunesse... Ils approuvent en revanche les subventions au Refuge, l'association accueillant les jeunes homosexuels rejetés par leurs familles...

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