Belfort : un second tour qui fleure bon le bipartisme à l’américaine…

Le sortant LR invalidé pour coup tordu, Ian Boucard, arrivé largement en tête du premier tour, sera opposé au macroniste Christophe Grudler qui a perdu plus de la moitié de ses électeurs de juin 2017 !

C'est entendu, les élections partielles font rarement recette. L'élection législative de la première circonscription du Territoire de Belfort en est l'illustration. Moins de 30% de participation, cela dit deux ou trois choses sur l'état des citoyens vis-à-vis des institutions. Celui-ci n'était déjà pas fameux aux législatives de juin 2017 où moins de la moitié des inscrits avaient voté.

Ce dimanche 28 janvier aura quand même montré que l'électorat de l'opposition de droite reste le plus mobilisé. Ian Boucard, le sortant LR invalidé pour coup tordu, récupère 96% des 5493 voix obtenues il y a sept mois. Son challenger Christophe Grudler, MoDem en juin 2017 où il était en tête du premier tour avec 7379, MoDem-LREM cette foi, en perd plus de la moitié. On a du mal à y voir autre chose qu'un désaveu cinglant pour le camp macroniste. La partielle simultanée du Val d'Oise va dans le même sens...

Le FN perd les trois quarts de ses 4057 électeurs de juin 2017. Cela s'explique en partie par le schisme qu'il a connu avec le départ des Patriotes faisant suite à la décrédibilisation de Marine Le Pen. Pour Sophie Montel, qui avait fait trembler la Hollandie lors de la partielle d'Audincourt de février 2015, la chute est brutale : en tête du premier tour il y a trois ans avec 8382 voix, elle n'en obtient que 268 et n'atteint pas 2%...

Du coup, l'insoumise Anaïs Beltran, qui, avec 1568 bulletins, ne perd « que » 45% de ses 2821 voix de juin 2017, avec cette fois le soutien du MRC et du PCF, prend la troisième place avec un pourcentage proche de la dernière fois : 11,62% contre 12,17%... Elle est largement en tête de la gauche, mais il n'y a pas de quoi pavoiser. D'autant que si l'on ajoute aux voix insoumises, les 601 écolos et les 351 socialistes, cela ne fait bel et bien qu'un total de 18,67% pour la gauche... Mais peut-on faire cette addition quand la candidate insoumise estime EELV et PS macron-compatibles ?

Enfin, beaucoup d'électeurs potentiels ont dû se demander quel intérêt il pouvait y avoir à se déplacer pour un scrutin dont le résultat, quel qu'il soit, ne changera rien aux rapports de forces de l'actuelle l'Assemblée nationale.

Ah oui, il y a un second tour dimanche 4 février entre Ian Boucard et Christophe Grudler. Un duel LR-LREM qui fleure bon le bipartisme à l'américaine.

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