Axel Fricke est l'un des organisateurs du quatrième Forum social de Dole qui se tient les 5 et 6 avril. La finance alternative et solidaire, avec notamment les Cigales, est au programme d'un événement festif où seize associations tiendront un stand ou des animations.
Pourquoi organiser à Dole un forum social dont l'origine vient de Porto Allegre, au Brésil, où s'est tenu le premier Forum social mondial en 2001 ?
On s'est dit en 2008 qu'on pouvait le faire à Dole. On en fait un tous les deux ans. En 2012, on l'a organisé en même temps qu'un forum de l'eau pour le retour à une régie publique dont le principe a été voté en décembre dernier par la municipalité...
Elle vient de passer à droite. Cela va-t-il changer quelque chose ?
La nouvelle équipe veut faire une SEM (société d'économie mixte), autrement dit un partenariat public privé, avec 51% au public, 49% au privé, mais surtout une gestion privée. Nous étions pour intégrer des citoyens dans la gestion, ce n'est plus garanti par une SEM. Le collectif qui s'est créé en 2012 existe toujours. Nous étions au dernier conseil municipal, où Jean-Marie Sermier a été élu maire. Nous lui avons donné une lettre ouverte demandant de poursuivre le projet de régie publique. Il n'y a pas répondu, mais la SEM est dans son programme...
Quels étaient les objectifs de votre premier forum social ?
Faire un lieu d'échange d'idées au niveau politique pour trouver une autre vie, une autre organisation de la société, plus solidaire.
Avec qui ?
La base de ce forum social est un collectif d'associations à l'origine duquel il y a ATTAC, la Ligue des droits de l'homme et le Réseau pour une paix juste au Proche Orient. Il y a aussi eu le Cercle Condorcet... Des associations sont plus ou moins actives, Condorcet est en sommeil, Interface n'était pas là en 2012 mais là cette année...
La ville est justement dans le conseil d'administration d'Interface qui est mandatée par elle, la CAF et l'Etat pour porter le développement du Centre social des Mesnils-Pasteur...
C'est vrai qu'elle a été créée avec la municipalité. Elle a vu ses subventions augmenter en 2008. Aujourd'hui, on se pose des questions.
Il y a aussi l'association Le Serpolet dont la présidente est l'épouse de l'ancien maire socialiste...
Elle favorise les structures telles que les AMAP, défend une alimentation et une agriculture différentes. Elle est sur un projet de coopérative de consommateurs et de producteurs sur le Grand Dole. Elle a peur, comme d'autres associations telle que Dole à vélo...
Parce qu'ils vivent de subventions ?
Oui. Le Forum social n'a pas de subvention et n'en demande pas. La ville met du matériel à disposition, mais nous payons les salles...
La défaite municipale de la gauche va-t-elle entraîner une démobilisation pour le forum social ?
Je ne sais pas. C'est aussi une fête. Comme le forum social est orienté à gauche, il est possible que des gens viennent pour discuter des raisons de la défaite... Mais on n'invite pas les partis, seulement des citoyens.
Vous projetez le film Se Battre ce jeudi (cinéma Studio, 20 h 30) en avant première. Pourquoi ?
C'est vrai qu'il n'est pas sur le thème principal du forum de cette année qui est consacré à la finance alternative et solidaire. Mais ce film est intéressant car il montre l'exemple de personnes sans emploi, sans logement, en difficulté, qui, en s'intégrant dans un système solidairee, arrivent à s'en sortir.
Vous faites venir Jean Ganzhorn. Qui est-ce ?
Un ingénieur en génie thermique recontré par des Jurassiens l'été dernier à Notre Dame des Landes. Il donnera une conférence gesticulée, théâtralisée, dans le style agit-prop...
Il y a aussi l'économiste Jacques Rigaudiat, conseiller à la Cour des Comptes...
Il ne vient pas à ce titre... Il a été au PS, a conseillé Michel Rocard et Lionel Jospin, est passé au Parti de gauche qu'il a aussi quitté. Il est maintenant à la Fondation Corpernic. Il va analyser la situation, la crise, l'Europe...