Vesoul : bataille politique autour du collège Gérôme

Nous complétons l'article paru le 18 avril avec l'explication des conseillers municipaux PS de leur non participation au vote d'une motion, et le lien vers une lettre des élus de l'opposition UMP-DVD du conseil général au président Yves Krattinger.

La décision du Conseil général de la Haute-Saône de fermer le collège Gérôme de Vesoul a, on s'en souvient, provoqué une manifestation d'hostilité le 28 mars dernier dont le maire Alain Chrétien (UMP) a pris la tête. Elle a aussi entraîné le vote par le conseil municipal de la ville, le 5 avril, d'une motion demandant au Conseil général d'annuler sa décision de fermeture, les élus PS ne prenant pas part au vote.

Président du groupe PS du conseil municipal, Ramazan Kaymak «considère que la polémique sur le déplacement de Gérôme est un faux débat à but purement politique. Le dossier n'était même pas à l'ordre du jour du conseil ni de la commission municipale de l'éducation ! Pourtant la motion, les cartes postales, les pin's, les banderoles concernant le dossier étaient eux  murement et depuis longtemps préparés et commandés. A quoi bon participer à une mascarade de vote validant une communication politique bien huilée (...) Le devenir de Gérôme est pris en otage par le Maire en vue des prochaines municipales (...) Nous devrions endosser le rôle des méchants, ceux qui veulent "fermer" Gérôme et qui collaborent, que dis-je conspirent avec les autres méchants du conseil général et qui manquerions de courage politique en ne prenant pas part au vote de sa motion. Tandis que lui preux et valeureux chevalier blanc (oubliant qu'il a lui même fermés 4 écoles maternelles sur 9 en début de mandat) mène la juste lutte contre les méchants socialistes à coup de lancer d’œufs...avec un courage inégalé. Un peu comme dans un film pour adolescent contrarié ?»

Les élus vésuliens estiment que cette fermeture décidée «contre l'avis des parents d'élèves et de la communauté éducative» est «déstructurante pour l'équilibre global de la ville» . Ils reprochent au président du Conseil général, Yves Krattinger (PS), d'avoir «orienté le débat» départemental en «présentant le dossier sous un angle uniquement économique, sans tenir compte de la position des usagers et sans vision d'ensemble des coûts indirects : transfert de l'IUMF, construction de nouveaux équipements sportifs, réhabilitation du bâtiment historique du collège Gérôme, transport des élèves». En outre le conseil municipal souligne «une charge nouvelle pour la ville sans compensation financière», et regrette de n'avoir «jamais été consulté».
La ville a lancé une pétition pour appuyer sa position. 641 personnes l'avaient approuvée en ligne ce jeudi à 15h20, mais on peut aussi la signer à la mairie.
De son côté, le PS de Haute-Saône a beau jeu d'invoquer les «curieux débordements» du débat sur le collège, fustigeant «le député-maire qui lance des œufs sur la façade d’une institution de la République». Le PS considère qu'il s'agit là d'une «excentricité» de la part d'un élu faisant preuve d'une «fébrilité préoccupante à chacune de ses sorties publiques. A Frétigney, au CFA de Vesoul ou encore à Pesmes, il s’est fait remarquer devant de nombreux témoins par un comportement digne d’un collégien contrarié».
Sur le dossier lui-même, le PS estime que «l'installation dans les locaux rénovés de l’IUFM est destinée à assurer la sécurité des transports scolaires et améliorer le cadre de vie des collégiens» tout en coûtant «10 millions d’euros de moins qu’une réhabilitation du bâtiment actuel qui n’offrirait pas les mêmes fonctionnalités pédagogiques».
Et le PS de contr'attaquer : «le quartier du Montmarin [jouxtant l'IUFM qui va accueillir le collège], dont une adjointe a dit "c’est New York", n’appartient-il pas à Vesoul ? (...) Qui donc, en dix-ans ans, a laissé la population diminuer de 2000 habitants à Vesoul ? Qui a fermé 30 classes primaires et maternelles ? Qui a transféré l’hôpital à l’extérieur de la ville ? A part des projets en 3D, quel avenir est proposé pour l’ancien hôpital ? Qui a encore vu brûler l’ancienne école des Annonciades, transformée aujourd'hui en squat ? Qui a vu brûler l’ancienne école maternelle du stade aujourd'hui rasée ? Qui a vu brûler le « pôle espoir tennis de table » de la maison des associations tout neuf et non reconstruit ?»
 

Voire aussi la position des élus UMP-DVD au conseil général ici 
 

 

 

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