Un sens du devoir qui met au supplice

Les communistes bisontins se tâtent, s'interrogent, posent des jalons, constatent une « situation anormale où un maire rompt avec les électeurs de gauche en changeant de bord... »

« Le soutien du maire de Besançon au gouvernement crée des tensions évidentes au sein de la majorité municipale », peut-on lire sous la plume du secrétaire départemental du PCF, Thibaut Bize, dans Le Fil rouge, le journal des communistes du Grand-Besançon, distribué notamment dans les manifs. Evoquant les « limites » de l'action des cinq conseillers municipaux PCF, notamment « liées aux contraintes imposées par le gouvernement », celui qui est aussi président du groupe communiste au conseil municipal affirme en même temps que le programme de 2014 « a été respecté jusqu'à présent » et que « l'attitude nationale et locale à l'égard des migrants n'est pas conforme » à ses valeurs.

Bref, les communistes se tâtent, s'interrogent, posent des jalons, constatent une « situation anormale où un maire rompt avec les électeurs de gauche en changeant de bord » qui les met au supplice : « devons nous rester dans la majorité ou en sortir ? » Le devoir semble les pousser à rester : « si nous sortons, qu'adviendrait-il des dossiers que nous avons portés ? Qu'en serait-il du contrat passé avec les Bisontins ? »

Le devoir et, peut-être, le sens du sacrifice : « Jusqu'à présent, comme nos collègues élus restés fidèles à la gauche, nous pensons être plus utiles en assumant nos responsabilité. » C'est beau comme de l'antique. Mais le sens du sacrifice a ses limites car Thibaut Bize répète, avec des points de suspension : « Jusqu'à présent... »

Il n'en dit pas plus pour ne pas insulter l'avenir. Reste que le prochain jalon se rapproche... Un peu comme le gars qui tombe d'une tour et se dit à chaque étage : « jusque là, ça va... »

C'est pratique les points de suspension. Ils ne doivent pas empêcher de se demander avec Raymond Devos : « est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même, que nous l'éviterons ? »

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