Un train supplémentaire, financé par la SNCF, pour assurer la desserte du TGV Lyria en Franche-Comté. C'est «l'hypothèse de travail» qu'a présentée Guillaume Pépy à Besançon vendredi 3 mai. «Je ne ferai pas d'annonce aujourd'hui, ce ne serait pas correct pour les élus suisses et les Chemins de Fer Fédéraux». Le président de la SNCF a fait savoir que la concertation sur la desserte du TGV Lyria en Franche-Comté progresse favorablement et qu'une annonce officielle «pourrait être faite au début de l'été». Le nouveau train serait inclus dans le système d'informations de Lyria et le prix du billet intégré. A Besançon pour signer la nouvelle convention 2013-2017 pour l'organisation et le financement des services TER de la région, le président de la SNCF a rassuré Marie-Guite Dufay et les élus présents au Conseil régional. La présidente de région l'avait accueilli au nom de «l'union sacrée mobilisée pour protéger l'écosystème frontalier très performant», en insistant : «la fin de la desserte est inimaginable».
Une soixantaine de cheminots CGT attendait le président Pépy à son arrivée à la gare Viotte. Sébastien Gasc, responsable régional, a exprimé les inquiétudes sur la « dégradation du service public ferroviaire, réforme avant la réforme que la direction SNCF tente de mettre en oeuvre ». Le syndicat a rappelé sa volonté d'intégration de Réseau Ferré de France dans la SNCF. Guillaume Pépy a pris note et précisé que la réforme est à peine en débat, qu'un projet de loi serait présenté fin juin, une loi certainement votée en janvier ou février 2014 qui « servirait de point d'appui pour peser à l'échelle européenne ».
Marie-Guite Dufay avait dit d'emblée : «notre pression pèsera encore pour un maximum d'efficacité», rappelant la «situation catastrophique à l'arrivée du TGV et du nouveau cadencement, la nécessité présente de placer les usagers au centre s'agissant de la ponctualité et de l'information (mise en avant dans la nouvelle convention votée en Assemblée plénière régionale le 22 mars puis par le conseil d'administration de la SNCF le 25 avril), les progrès à faire sur le site internet SNCF, le rattrapage pour la prise en charge paritaire du coût de la navette pour la gare TGV d'Auxon, l'entretien nécessaire du matériel obsolescent de la ligne 4 Paris-Vesoul-Belfort-Bâle et le coût d'exploitation exorbitant (5 millions d'euros par an) revenant à la région pour la réouverture de la ligne Belfort-Delle». Guillaume Pépy a relevé «la liste de courses», comme il avait en milieu de matinée noté les revendications des cheminots CGT à son arrivée (voir encadré). Se félicitant des bons résultats de la convention passée - 25% d'offre de transport en plus et quasiment autant de fréquentation - il a toutefois précisé «qu'elle s'était terminée par une perte pour la SNCF».
A propos de la ligne 4, il a rappelé que «l'actuel gouvernement avait maintenu la décision du précédent de ne pas réduire l'offre en signant la délégation de service public» et qu'il s'en remettrait à L'Etat en «lui soumettant les résultats d'exploitation». Concernant la ligne Belfort-Delle, il a annoncé encore un travail avec les Suisses «pour une offre en coopération et sans mettre en rivalité cheminots suisses et français». Dans ses échanges ensuite avec les élus locaux à propos de Lyria, il a répété, comme pour se soulager de la pression exercée jusque là : «j'engage tous les signataires et protestataires à prendre ce train, faites en sorte quand le train s'arrête en gare pour sept personnes, qu'il y en ait douze, quinze…»