Mélenchon veut faire de Besançon une «capitale de la résistance à l’austérité»

Jean-Luc Mélenchon est venu soutenir la liste «A Gauche toute, place au peuple» lors d'un meeting mercredi 12 mars devant 600 personnes. Les tenants de «l'opposition de gauche», membres d'un Front de Gauche localement divisé, ont présenté leur programme. Les «solfériniens», Pierre Moscovici en tête, sont dans le collimateur.

Emmanuel Girod, Jean-Lus Mélechon, municipale Besançon

« Non à la réforme Peillon sur les rythmes scolaires ! Non à la publicité - oui à l'expression culturelle ! Réhabilitation des logements HLM sans augmentation de loyer ! Gratuité des transports publics ! Gratuité de l'abonnement et des premiers mètres cube d'eau ! » Les slogans, têtes de chapitre du programme, se succèdent à l'écran avant l'entrée en scène des colistiers et de leur soutien national. «Ceci est une élection politique ! La santé, l'éducation sont loin d'être seulement des problèmes locaux», insiste Jean-Luc Mélenchon. 

Claire Arnoux de la Gauche Anticapitaliste critique d'abord le bilan de l'équipe de Jean-Louis Fousseret concernant les transports publics : « les deux augmentations tarifaires de 2011 et 2012 ont eu pour résultat une baisse de la fréquentation alors qu'il est impératif de réduire la pollution atmosphérique provoquée par l'automobile ». Pour défendre la promesse d'une gratuité des transports publics, elle prend en exemple la ville d'Aubagne qui a remunicipalisé ce service en 2009 : « la gratuité n'est pas une douce utopie, à Aubagne on est passé de 1,9 million de trajets à 4,7 millions et les comptes municipaux sont bons ». Et à l'attention de la majorité sortante à Besançon : « on nous parle de démocratie participative mais une consultation pour choisir la couleur du tram c'est notoirement insuffisant ». La militante, deuxième de liste, aborde encore la question de l'agriculture paysanne péri-urbaine et avance : « nous mènerons la transition écologique sur l'ensemble de la ville et de l'agglomération et pas seulement par la constitution de deux éco-quartiers ».

Emmanuel Girod, tête de liste et membre du bureau national du Parti de Gauche, dénonce les « notables locaux piliers du système central » et lance : « nous somme prêts à diriger cette ville » en précisant : « si nous ne sommes pas en tête cette fois-ci nous le serons la prochaine fois ». Après avoir raillé la droite de Jacques Grosperrin, qui « veut faire de la ville une sorte de Dubai, favoriser le "tout-voiture" et mettre en cause les services publics », Emmanuel Girod s'en prend aux listes « dites de gauche et dont le programme n'est guère de gauche mais qui sont surtout constituées de mécontents qui n'ont pas trouvé place sur la liste Fousseret ». Ce dernier qui « pique un peu à gauche et un peu à droite » est également mis à l'index pour « avoir appliqué la réforme des rythmes scolaires comme un coup de force, cédé au tout-sécuritaire en mettant en place la vidéo-surveillance et encouragé le partenariat public-privé dont le secteur privé tire l'essentiel des bénéfices ».

Jean-Luc Mélenchon sait également que la majorité municipale est loin d'être à portée de main. La bataille en cours vise « à améliorer le rapport de forces en vue des événements considérables qui s'annoncent ». C'est la révolution citoyenne qu'il appelle de ses voeux, la résistance dès aujourd'hui. Les élections sont « un moment d'éducation populaire ». 

Il tonne : « vous avez un drôle de client dans le Doubs ! C'est Moscovici l'ami des patrons. Vous avez à lui donner la leçon. Pierre Moscovici c'est encore dix milliards d'euros pour le Medef, sans contrepartie, sans possibilité de vérifier l'usage qui en sera fait ». Tour à tour solennel, sarcastique, nostalgique de son séjour bisontin au temps des LIP et de la Rodhia, il met les rieurs de son côté, les rieurs déjà convaincus, quand il ose : « Fousseret commence sa campagne avec sa peau de mouton sur le dos. Puis il met une peau de tigre et avance en reprenant les thèmes qui sont les nôtres ». Et puis plus grave, il s'engage à mener campagne « en élevant les consciences, en prenant les gens au sérieux, en parlant avec eux des grandes questions. Même avec un gouvernement Front de Gauche, vous ne pourrez pas retourner à la maison, il faut changer les choses en profondeur. Il n'existe pas de manuel du socialisme qu'il suffirait d'appliquer ».

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !