Mélenchon à Lons-le-Saunier : « Nous ne sommes pas condamnés à tout polluer »

Le candidat de la France insoumise a visité le site de traitement des déchets électriques et électroniques de Juratri. Coopérative d'insertion, l'entreprise spécialisée dans le recyclage, est installée dans la zone industrielle de Lons-le-Saunier.

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Dans la zone industrielle de Lons-le-Saunier, devant l’un des trois sites de l’entreprise d’insertion Juratri, Trivolution, campaient une quarantaine de personnes. Mercredi 19 avril en fin de matinée, journalistes locaux et nationaux, sympathisants et militants de la France insoumise, ainsi qu’une poignée des 140 salariés de la Scop, rebaptisée en mars Groupe coopératif Demain, attendaient l’arrivée du candidat à l’élection présidentielle.

La proposition de visite de la plateforme de recyclage de déchets électroniques faite par Jean-Luc Mélenchon a été acceptée par les 35 associés de la ScopSociété coopérative et participative (elle a pour particularité d’être détenue majoritairement par ses salariés. Juratri compte 35 salariés-associés.), précisait Pierre Grosset, fondateur de l’entreprise jurassienne. « C’est toujours intéressant pour nous que les candidats puissent se positionner », explique l’ancien responsable de la Scop, en précisant que d’autres hommes politiques, comme Martin Hirsh, Dominique Voynet ou encore Benoît Hamon (en 2013), sont déjà venus visiter l’entreprise qui accompagne une centaine de personnes en insertion chaque année. « Aujourd’hui, il y a du travail, mais l’Etat ne donne pas les postes nécessaires pour accueillir de nouveaux salariés. »

Juratri emploie 140 salariés, dont « 60 postes sont en insertion », précise Michel Kernel, responsable des ressources humaines. La plateforme Trivolution, inaugurée en 2012, est un site de revalorisation de déchets d’équipements électriques et électroniques. « La collecte s’effectue sur l’ensemble de la Franche-Comté, auprès de professionnels et dans les déchetteries ; le traitement se fait ici. Ils sont réexpédiés pour créer de nouveaux produits recomposés. »

A l’heure, Jean-Luc Mélenchon s’est vite retrouvé très entouré à la sortie de son véhicule, de caméras, micros, et fidèles venus le rencontrer. Il a ensuite été accueilli par les trois directeurs associés du Groupe coopératif Demain, Emmanuel Troubat, directeur d’exploitation, Matthieu Grosset, directeur général, et Géraldine Aymonier, directrice des ressources humaines, et rejoint par les candidats jurassiens de la France insoumise aux élections législativesJulie Lançon, et Bruno Ragot son suppléant ; Gabriel Amard, et sa suppléante Géraldine Revy ; et Jean-Bernard Marcuzzi et sa suppléante Claudine Roueff. Les élections législatives auront lieu les 11 et 18 juin.. Tous les participants ont dû se munir de gilets fluo pour pouvoir suivre la visite.

« Il y a de l’or dans les produits électriques »

Au pied des montagnes de déchets électriques et électroniques, une question est revenue dans la bouche du candidat : « Qu’allez vous en faire ? ». Chacun des matériaux suit en effet une filière spécifique de traitement, a indiqué Emmanuel Troubat. « Ce sont des produits riches ! Il y a de l’or dans les produits électriques mais aussi des polluants. Là est toute la difficulté. »

« Mais on sait le faire », a relevé alors le candidat de la France insoumise, attentif. Le traitement des déchets passe par une déconstruction, un broyage, qui permet d’isoler les différents matériaux. Chacun suit ensuite une filière de traitement spécifique. Sur les piles, par exemple, après séparation des différents composants et dépollution, suivent une valorisation énergétique et le recyclage du métal. Les câbles électriques, eux, sont broyés. Cette étape permet de séparer les métaux des plastiques, avec lesquels pourront être fabriquées de nouvelles matières premières.

« Ce qui est rassurant c’est qu’on sait faire »

« Notre premier métier c’est la revalorisation. Je ne vois pas un fer à repasser : je vois du plastique, du métal, des polluants », précise le directeur d’exploitation. « Ce sont des mines urbaines ! Plutôt que d’aller creuser en Australie, il faut chercher d’autres produits à recycler », lance t-il au candidat, déjà convaincu Les déchets font l’objet d’un des 40 livrets de la France insoumise, rédigés par des groupes de travail, composés de volontaires, professionnels... Ils complètent le programme de la France insoumise (L’Avenir en commun). C’est sur la base de ces livrets que des ateliers législatifs ont été mis en place pour étudier comment ce programme pouvait « se mettre en lois ». Ils s’inscrivent dans la réflexion collective autour du programme du candidat de la France insoumise.. « On a du savoir-faire dans le Jura. »

A la fin de la visite, Jean-Luc Mélenchon a répondu aux questions des journalistes. « Ce que je viens de voir est très rassurant (…) Si je dois gouverner ce pays, ce sont une dizaine de sites comme celui-là qui seront créés. Ce qui est rassurant c’est qu’on sait faire. Nous ne sommes pas condamnés à tout polluer comme on le fait aujourd’hui, de manière irresponsable. »

 

 

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