Dans la zone industrielle de Lons-le-Saunier, devant l’un des trois sites de l’entreprise d’insertion Juratri, Trivolution, campaient une quarantaine de personnes. Mercredi 19 avril en fin de matinée, journalistes locaux et nationaux, sympathisants et militants de la France insoumise, ainsi qu’une poignée des 140 salariés de la Scop, rebaptisée en mars Groupe coopératif Demain, attendaient l’arrivée du candidat à l’élection présidentielle.
La proposition de visite de la plateforme de recyclage de déchets électroniques faite par Jean-Luc Mélenchon a été acceptée par les 35 associés de la Scop
Juratri emploie 140 salariés, dont « 60 postes sont en insertion », précise Michel Kernel, responsable des ressources humaines. La plateforme Trivolution, inaugurée en 2012, est un site de revalorisation de déchets d’équipements électriques et électroniques. « La collecte s’effectue sur l’ensemble de la Franche-Comté, auprès de professionnels et dans les déchetteries ; le traitement se fait ici. Ils sont réexpédiés pour créer de nouveaux produits recomposés. »
A l’heure, Jean-Luc Mélenchon s’est vite retrouvé très entouré à la sortie de son véhicule, de caméras, micros, et fidèles venus le rencontrer. Il a ensuite été accueilli par les trois directeurs associés du Groupe coopératif Demain, Emmanuel Troubat, directeur d’exploitation, Matthieu Grosset, directeur général, et Géraldine Aymonier, directrice des ressources humaines, et rejoint par les candidats jurassiens de la France insoumise aux élections législatives
« Il y a de l’or dans les produits électriques »
Au pied des montagnes de déchets électriques et électroniques, une question est revenue dans la bouche du candidat : « Qu’allez vous en faire ? ». Chacun des matériaux suit en effet une filière spécifique de traitement, a indiqué Emmanuel Troubat. « Ce sont des produits riches ! Il y a de l’or dans les produits électriques mais aussi des polluants. Là est toute la difficulté. »
« Mais on sait le faire », a relevé alors le candidat de la France insoumise, attentif. Le traitement des déchets passe par une déconstruction, un broyage, qui permet d’isoler les différents matériaux. Chacun suit ensuite une filière de traitement spécifique. Sur les piles, par exemple, après séparation des différents composants et dépollution, suivent une valorisation énergétique et le recyclage du métal. Les câbles électriques, eux, sont broyés. Cette étape permet de séparer les métaux des plastiques, avec lesquels pourront être fabriquées de nouvelles matières premières.
« Ce qui est rassurant c’est qu’on sait faire »
« Notre premier métier c’est la revalorisation. Je ne vois pas un fer à repasser : je vois du plastique, du métal, des polluants », précise le directeur d’exploitation. « Ce sont des mines urbaines ! Plutôt que d’aller creuser en Australie, il faut chercher d’autres produits à recycler », lance t-il au candidat, déjà convaincu
A la fin de la visite, Jean-Luc Mélenchon a répondu aux questions des journalistes. « Ce que je viens de voir est très rassurant (…) Si je dois gouverner ce pays, ce sont une dizaine de sites comme celui-là qui seront créés. Ce qui est rassurant c’est qu’on sait faire. Nous ne sommes pas condamnés à tout polluer comme on le fait aujourd’hui, de manière irresponsable. »