Il paraît que les élus doivent donner l'exemple. Encore faut-il qu'ils soient exemplaires. En lançant jeudi soir le premier d'une demi-douzaine d'oeufs bombardés par des collégiens sur la façade du Conseil général de Haute-Saône, Alain Chrétien a donné de sa personne en montrant jusqu'où allait son engagement : dans l'excès. Il a récidivé ce vendredi matin en perturbant la session du Conseil général à la tête d'une délégation d'une cinquantaine de Vésuliens dont les raisons d'être mécontents sont certainement légitimes.
Ce petit monde entendait protester contre la fermeture de l'emblématique collège Gérôme, établissement de centre-ville, un temps lycée classique après avoir été un collège de jésuites au 17e siècle. La bourgeoisie vésulienne y a fait ses classes tandis que les enfants d'ouvriers et de paysans allaient plus souvent au collège Jean-Macé. Est-ce le transfert de Gérôme à l'IUFM qui jouxte le quartier populaire et longtemps relégué du Montmarin qui provoque tant de colère ? Le motif est inavouable, alors on parle de « mort de Vesoul ». Encore l'excès.
On est en tout cas bien loin du caractère aimable et affable auquel Alain Chrétien nous avait habitués. Tout juste si l'on avait relevé son plaisir à prononcer les mots de « député-maire » avec une délectation ressemblant à celle de Nicolas Sarkozy rappelant sans cesse qu'il était président. Alain Chrétien ajoute souvent dans la foulée qu'il est au service des autres, et que pour cela il faut « aimer les gens ».
On peut comprendre sa contrariété, car en outre sa ville va se retrouver avec un grand et bel ensemble immobilier de valeur sur les bras qu'il faudra entretenir, mais l'hypothèse était sur la table depuis 2007, on est donc loin de la surprise. D'ailleurs Alain Chrétien avait déjà interpellé sur le sujet le président du Conseil général quand il siégeait dans son opposition.
Ce que l'on comprend moins, c'est la forme de l'expression de cette contrariété. Aux confins de l'adolescence et de la sédition anti républicaine. Ce faisant, soit il commet une faute, soit il a délibérément choisi la violence et la radicalité.
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