Jean Rosselot fait feu de tout bois

« Moi maire de Besançon, je réparerai ces discriminations… moi maire de Besançon, je publierai toutes les lettres anonymes ! » Au conseil municipal de jeudi 13 décembre, le chef de file de la droite joue de l'anaphore, comme François Hollande en campagne...

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« Moi maire de Besançon, je réparerai  ces discriminations… moi maire de Besançon, je publierai toutes les lettres anonymes ! » C’est Jean Rosselot, le chef de file de l'UMP, qui tonne et insiste pour faire encore entendre son entrée en campagne pour les municipales de 2014. « Vous êtes même venus avec quelques supporters », remarque Jean-Louis Fousseret qui aura réussi d’emblée à obtenir une réaction vigoureuse de son opposant.
Le maire était d’abord chargé d’une mise au point par M. Perrin Sébastien, secrétaire général de la fédération BTP. Il provoque le courroux de M. Rosselot en lisant le texte que « lui demande de lire M. Perrin ». Celui-ci conteste « solennellement » ce que M. Rosselot avait fait savoir lors du dernier conseil, le 12 novembre : un projet autre que le tram (le Bus à haut niveau de service) aurait eu de biens meilleures répercutions pour l’emploi local. Le maire se désole « du populisme, de la propagation de rumeurs (la dernière étant l’achat de rames rouillées) » et veut affirmer que « la polémique est close, qu’il n’y a pas lieu à débat ». Jean Rosselot fulmine : « C’est lamentable ! Vous avez encore trouvez le moyen d’exploiter cela politiquement. J’irai voir monsieur Perrin. On ne travestit pas des propos pour de la choucroute politique. » Le ton est donné pour une séance à rallonge.
C’est ensuite la critique du tram qui « discriminera » : « certains bisontins auront la Rolls, d’autres non, à Montrapon, Saint Claude. D’autres encore devront garder leur auto ». Le maire ne peut retenir l’annonce de la visite de la maire d’Avignon, « votre amie politique qui viendra le 14 février vanter le tramway de Besançon ».

Une dette par habitant de 938 euros

Il poursuit : « On gère la dette chaque jour. La moyenne de l’endettement pour les villes de 100.000 habitants est de 1.138 euros par personnes. A Besançon, nous sommes à 938 euros. » Le maire défend encore le train de vie modeste de la municipalité, les dépenses élevées de fonctionnement pour assurer un haut niveau de service public. Philippe Gonon  (Modem) reconnait une gestion saine de « la structure de la dette », ce que concède Jean Rosselot qui en accorde le mérite… aux services financiers de M. Baudouin Ruyssen, mais ajoute « par contre nous avons le bonnet d’âne pour les impôts ».

Les correspondants de nuit n’ont pas de mission régaliène

Le marché public des correspondants de nuit arrive à échéance  le 30 avril 2013. Son renouvellement  a été discuté. La majorité veut poursuivre ce dispositif qu’assure l'ADDSEA. La mission des correspondants est la « médiation, l'aide aux personnes, la veille résidentielle et la coordination avec les services de jours ». Ce service installé en 2007, évalué en 2009, est l’objet d’un bilan en 2012. Selon l’opposition UMP et le centre de M. Gonon, ce dernier bilan est insuffisant, notamment sur l’appréciation du niveau de satisfaction de la population. Pour M. Rosselot, « 950.000 euros sur cinq ans, c’est exhorbitant. A Dijon, d’où ce service a été importé, comme bien d’autres, le conseil général en finance la moitié. Il y est d’ailleurs remis en cause. »
MM. Bonnet et Girerd s’étonnent qu’à  l’instar d’autres services celui-ci ne soit pas public et municipal. « Les correspondants de nuit n’ont pas de fonction régaliène, ce n’est pas la police », répond le maire qui cite les chiffres en baisse des troubles nocturnes recensés : 914 en 2008, 925 en 2009, 741 en 2010, 802 en 2011 et 638 pour l’année qui se termine. Les élus de la majorité Mme Poissenot, MM. Lime (qui regrette le désengagement de l’Etat en matière de sécurité et le manque de 40 policiers « non récupérés »), Hakkar, Ghezali et Cypriani (qui au nom des Verts réaffirme son opposition aux caméras de surveillance) interviennent pour soutenir le dispositif, « un des maillons dans la chaîne de la sécurité publique ». Mais l’opposition redit « ne pouvoir se contenter de subjectivité et ne pouvoir se prononcer » alors qu’en commission elle n’avait pas soulever de telles objections. Sept abstentions seront comptées en séance.

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