Jean-Louis Fousseret et Nicolas Bodin : haro sur Barbara Romagnan

Ils fustigent son refus de voter la prolongation de l'état d'urgence

Le torchon brûle entre la députée Barbara Romagnan et le premier secrétaire du PS du Doubs, Nicolas Bodin. Après qu'elle a voté non à la prolongation de l'état d'urgence, il exprime dans un communiqué sa « totale incompréhension » pour un vote qu'il estime « déconnecté des sentiments de la très grande majorité de nos concitoyens extrêmement choqués par cet événement». Ce faisant, il emboîte le pas à Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon, qui avait dit sa « consternation ».

Pour Nicolas Bodin, ce vote « rompt l'unité nationale ». Jean-Louis Fousseret avait indiqué à L'Est Républicain : « C’est vraiment vivre dans un autre monde. L’état d’urgence a justement permis de mettre hors d’état de nuire ceux qui étaient à Saint-Denis ». Tous deux abondent un peu vite dans le sens du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui avait assuré que l'état d'urgence avait permis l'opération de Saint-Denis. Barbara Romagnan s'est inscrite en faux contre cette assertion, soulignant, après de nombreux juristes, que les perquisitions de Saint-Denis étaient inscrites dans le cadre des dispositions juridiques existantes, notamment l'article 706-24-1 du code procédure pénale.

 Selon le Canard enchaîné de mercredi 25 novembre, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, envisage de refuser l'investiture du parti aux députés qui ont voté contre la prolongation de l'état d'urgence : « quand la nation est en guerre, on ne refuse pas l'état d'urgence », dit-il. Les fautifs ont en tout cas été convoqués devant les instances nationales pour s'expliquer... après les élections régionales. (Ajout du 25 novembre à 19 h)

Nicolas Bodin poursuit : « La question posée peut légitimement être considérée comme morale ou philosophique mais il s'agit avant tout, dans les circonstances actuelles d'un débat politique (...) On peut légitimement penser que les membres actuels du gouvernement sont suffisamment responsables afin d'éviter toute dérive. On peut d'ailleurs saluer l'action du président de la République et de son gouvernement en ces circonstances particulièrement tragiques pour notre pays.Nous ne sommes pas, dans ce cas là, face à une action isolée mais face à un système terroriste international organisé que nous ne sommes pas - semble t'il - en mesure d'anéantir rapidement ».

Si ce n'est pas « silence dans les rangs », ça y ressemble. Comme dirait François Bayrou, « si nous pensons tous la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien... »

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