Jacques Pélissard : un cinquième mandat si…

Le maire de Lons-le-Saunier, député UMP et président de l'Association des maires de France, se représentera en mars 2104 si la loi sur le cumul des mandats le lui permet. Son probable challenger, de 40 ans son cadet, Marc-Henri Duvernet (PS), se prépare quant à lui depuis 5 ans...

J-Pélisard

Élu en 1989 maire RPR du chef-lieu du Jura au second tour d'une triangulaire qui l'avait vu l'emporter avec 50,5% sur le maire sortant, Henri Auger (PCF), handicapé par une primaire avec le PS et une liste écologiste qui s'était maintenue, Jacques Pélissard sera sans doute candidat à sa propre succession. Il aura alors 67 ans. « Je le serai si la loi sur le cumul des mandats me le permet, sinon, je garderai le mandat de député », a-t-il indiqué après son discours de la cérémonie des voeux aux associations. Il met en avant son bilan : « endettement ayant diminué de 40% durant le mandat, pression fiscale baissée cinq fois, investissements supérieurs aux villes de même taille : la ville est bien gérée, il faut maintenir le cap que j'ai mis en oeuvre avec volonté ».
Reste qu'on n'est pas réélu sur un bilan et il le sait. Il a des projets culturels, une « école de la deuxième chance », le développement de l'hôpital, « aller plus loin pour les déchets ou la restauration bio... » Il mentionne aussi la mise en travaux à l'automne des canalisations d'un réseau de chaleur bois. 
Devant un parterre de militants et bénévoles associatifs, il avait insisté sur son bilan, évoquant l'ouverture récente du Centre culturel communautaire des Cordeliers réunissant une médiathèque, une bibliothèque et une salle de cinéma d'art et essai. Il avait annoncé pour septembre le début des travaux de rénovation du complexe culturel du Boeuf sur le toit. Il a aussi lâché quelques formules de campagne sans en avoir l'air : « Quand la ville s'engage, elle tient parole ». Il a tenu des propos plus humblement et pragmatiquement politiques : « il faut un respect et une confiance mutuels, que la ville prenne les associations comme des acteurs et non des leviers de communication ». Il a conclu sur la transformation de la traditionnelle fête du sport en un premier forum des association, les 28 et 29 septembre. 

« Prendre le pouls de la société »

Son probable challenger, le conseiller général Marc-Henri Duvernet (PS), 26 ans, n'est pas à prendre à la légère. Il arpente méthodiquement le terrain depuis plusieurs années. Il se targue d'avoir battu - certes de 44 voix - un adjoint du maire aux cantonales de 2010 « dans un canton de droite ». Il a des réflexes de professionnel. Quand on lui fait remarquer que ce sont des électeurs de gauche qui ont défilé jeudi, et qu'il a accompagnés un temps, il élude : « Ah bon ? Je ne sais pas... Je suis surtout attentif à leurs revendications, leurs inquiétudes. Il faut aller prendre le pouls de la société, un élu ne peut pas rester dans son bureau. Les élus ne sont pas des experts de tout, l'essentiel, c'est qu'ils tracent un cap... »
Le soir, il sera à l'Amuserie, une petite salle de théâtre pleine comme un oeuf pour Léon, la première d'un jeune comédien passé professionnel il y a peu. Il salut chacun, sourit. La directrice du Centre information jeunesse qu'il préside, trouve que Jacques Pélissard est un « bon maire », et que Marc-Henri Duvernet est « efficace ». Un fin connaisseur de la vie politique lédonienne, pas vraiment à gauche, est épaté par le travail de terrain du jeune socialiste qu'il voit bien bousculer le maire actuel dont l'équipe, hormis de rares adjoints est « coupée des gens ». La droite locale serait-elle à bout de souffle ? « Il y a une envie d'alternance, on ne gère pas une collectivité pour son camp, il faut libérer les énergies », dit Marc-Henri Duvernet. Il lâche des bribes de programme sur des critiques : « il faut créer des jardins ouvriers, il y en a mais on en supprime pour agrandir le parc... Pour le Boeuf sur le toit, les acteurs culturels avaient proposé un projet, mais le conseil a créé une autre association pour gérer le lieu... »
Jacques Pélissard n'est-il pas un trop gros morceau pour le jeune socialiste ? « J'adore les gros morceaux », répond-t-il en souriant, « mais je m'adresse au suffrage universel, je ne m'attaque pas à la personne ». Il se souvient en tout cas de leur première rencontre lors du mouvement lycéen contre le CPE, le contrat première embauche qu'avait proposé Dominique de Villepin, alors premier ministre de Jacques Chirac : « J'ai beaucoup appris de ce mouvement, j'avais interpellé Jacques Pélissard à la mairie en lui demandant son avis d'avocat... »
Pour l'heure, Duvernet annonce être soutenu par le président du Conseil général, Christophe Perny, dont il a dirigé la campagne en 2008, de Danièle Brulebois, la première vice-présidente, des écologistes... Patrick Elvezi (UDI), l'adjoint qu'il a vaincu aux cantonales, ne dit pas encore s'il soutiendra le maire sortant... 

 

 

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