François Sauvadet veut faire de l’aéroport de Dole-Tavaux une vitrine du low-cost

Ouvrant sa campagne régionale mardi 29 septembre à Dole, le champion de l'union UDI-LR propose aussi de confier au député européen Arnaud Danjean le pôle Europe qu'il créerait pour « ne plus laisser partir 200 millions de crédits non utilisés ». Devant 300 personnes, ses colistiers ont cogné sur les socialistes et les écologistes et exhorté les électeurs de droite à la mobilisation.

François Sauvadet, Hélène Pélissard, Jean-Philippe Lefèvre et Jean-Marie Sermier... Photos DB

L'heure est à la mobilisation à droite. Elle exhorte ses soutiens, ses militants, ses élus locaux à relayer le message. C'est la conclusion de Jean-Marie Sermier, ouvrant mardi 29 septembre à Dole, devant 300 personnes réunies au manège de Brack, le meeting de lancement de la campagne LR-UDI des élections régionales : « je vous appelle à la mobilisation générale ». Mobiliser commence manifestement par cogner sur l'adversaire. Le député-maire (LR) de Dole démarre en pilonant Marie-Guite Dufay, « prisonnière des Verts, ces spécialistes de l'écologie punitive ». Ce faisant, il reprend une expression popularisée par Ségolène Royal après le renoncement à l'éco-taxe poids-lourd au printemps 2014. Formule assez voisine, sur le fond, de l'annonce du renoncement aux avancées du Grenelle de Nicolas Sarkozy au salon de l'Agriculture 2010 : « l'environnement, ça commence à bien faire »... L'adversaire, c'est aussi le gouvernement à qui « il est urgent d'adresser un carton rouge ».

Jean-Philippe Lefevre, adjoint à la culture à Dole et numéro deux sur la liste jurassienne, cogne lui aussi avec une formule puisée dans ses références de prof d'histoire : « On disait que le soleil ne se couchait jamais sur l'empire de Charles Quint, cela fait longtemps qu'il ne s'est pas levé sur la Bourgogne-Franche-Comté ». Il use de rhétorique pour tordre le coup aux « vieilles habitudes du vieux XXe siècle et des vieilles idéologies » car il est « temps de changer d'époque et d'équipe ». Il fait une promesse : « le budget de la culture sera sanctuarisé » avec notamment des « résidences de jeunes artistes ».

« Marie-Guite Dufay, au soir du premier tour, ne pourra pas gouverner »

Hélène Pélissard, tête de la liste jurassienne, ajoute un troisième argument, celui de « l'union de la droite et du centre ». « Ce n'est pas facile », insiste-t-elle, « regardez à gauche, plus à gauche, voire au centre ». Elle n'en dit pas davantage sur le centre, mais tout le monde pense à l'absence du MoDem de la liste conduite par François Sauvadet. Interrogé après la réunion, ce dernier confirme avoir proposé quatre places aux amis de François Bayrou. Tout en reconnaissant les difficultés, insurmontables à ses yeux, que sont l'inimitié Grudler-Meslot à Belfort et l'alliance municipale entre le MoDem et le PS à Dijon.

Conseillère régionale sortante, première vice-présidente du Département du Jura, Hélène Pélissard, secrétaire LR du Jura, entre dans le détail des politiques régionales à changer. Au risque de laisser penser qu'un axe PS-LR pourrait exister, elle insiste sur le secours apporté par la droite aux socialistesLe PS et ses alliés ont 20 sièges sur 43, les Verts 7, la droite 12, le FN 4 sur le TGV-Est ou le volet routes du plan de soutien de la région au BTP contre lesquels les Verts ont voté : « voilà la majorité de Marie-Guite Dufay : au soir du premier tour, elle ne pourra pas gouverner ». Elle critique la présidente sortante et son « plan très haut débit où certains sont mieux servis que d'autres ». Elle taille en pièces les « fiches procédures de Marie-Guite Dufay si compliquées que les entreprises ne peuvent avoir de fonds européens ». François Sauvadet estimera que « laisser partir 200 millions d'euros de crédits européens non utilisés n'est pas acceptable : on créera un pôle Europe qui sera confié à Arnaud Danjean ». Député européen, celui-ci connaît suffisamment les arcanes de l'Union européenne pour dépatouiller les dossiers les plus compliqués.

« Ma campagne n'est pas populiste, mais populaire »

Quant au dossier du village de vacances de Lamoura, Hélène Pélissard accuse l'exécutif d'amateurisme : « annoncer à l'avance une enchère de 1,5 million d'euros » l'aurait exposé à une surenchère. Conclusion : « si nous sommes élus, nous serons des candidats crédibles ! » François Sauvadet dit « ne pas comprendre » qu'on se mette sous la menace de se faire doubler... Au risque de passer pour indélicat, il a pour sa part décidé de ne pas prononcer le nom de Marie-Guite Dufay qu'il appelle « la présidente socialiste sortante de la région Franche-Comté » ou la « candidate socialiste ». Il s'en explique ainsi : « quand je l'entends dire que je fais une campagne populiste, je ne veux pas dire son nom... Ma campagne n'est pas populiste, mais populaire... Mais si être populiste, c'est accompagner les entreprises ou parler de formation, je veux bien l'être ».

Puis il décline quelques uns de ses projets au premier rang desquels il place l'aéroport de Dole-Tavaux qui a « vocation à être celui de la grande région qui s'engagera à le porter, à en faire une porte d'entrée, une vitrine ». Il en salue l'augmentation de fréquentation, sans en attribuer la paternité à l'ancien président PS du Jura Christophe Perny, alors que Dijon-Longvic est « un aéroport sans avion ni voyageurs ».  Il promet de développer l'équipement aéroportuaire jurassien en construisant à côté une « plateforme multimodale avec une vraie gare routière du low-cost » qui sera alimentée en énergie par du biogaz issu de la méthanisation.

« Je ne veux pas d'une région petits bras »

Plan « usine du futur », soutien aux AOC connues dans le monde entier, études climatiques et de ressources en eau prospectives, il colle au discours de la FNSEA : « à tous ceux qui nous disent qu'il faut produire moins, je réponds qu'il faut produire mieux, ne pas renoncer à la production, ne pas aller vers la déprise agricole. Car nous serons 9 milliards d'habitants en 2050 : voyez le défi alimentaire ».

Il annonce ne pas vouloir « faire la fusion comme disent les socialistes, mais la réussir, pour l'avenir, pour l'activité, pour faire du business ». Ce faisant, ce sont de nouvelles mutualisations auxquelles il faudrait s'attendre dans la fonction publique territoriale : « Nous allons gérer 1,3 milliard, les huit départements 3,5 milliards. Pour faire des économies d'échelle, nous avons réuni six des huit présidents de département. Krattinger n'est pas venu, il viendra sûrement le 13 décembre... Nos copains de la Nièvre, une terre de mission, ont hésité puis sont venus... Nous ferons une société publique locale pour la la fibre optique que les fournisseurs d'accès loueront, ce qui financera un fonds d'amorçage : Saône-et-Loire, Yonne, Côte d'Or, Jura, Doubs et Nièvre vont délibérer. Je ne veux pas d'une région petits bras ».

 

 

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