Franche-Comté : sept députés LREM, quatre LR, un UDI

Tandis que 448.998 électeurs franc-comtois s'abstenaient, 384.048 votaient pour le second tour des législatives dont 42.068 pour aucun candidat. Quatre des douze députés ont été élus avec moins de 50% des voix des votants... La mieux élue, Annie Genevard, l'a été avec 26,6% des inscrits... La 5e république est mal en point. La région n'a plus qu'un seul parlementaire de gauche, le sénateur PS Martial Bourquin...

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Les résultats des candidats élus sont en vert.

L'histoire retiendra que le 18 juin 2017 sept candidats se revendiquant de la majorité présidentielle ont été élus députés en Franche-Comté, tandis que l'opposition de droite LR-UDI emportait cinq circonscriptions alors qu'elle en avait huit dans la précédente législature. Les socialistes et leur allié EELV qui avaient quatre députés n'en ont plus, mais deux d'entre eux ont été réélus...

On peut en effet prendre ce second tour des élections législatives par ce bout là. Six députés sortants ont été réélus dont quatre de droite : Annie Genevard (Haut-Doubs), Marie-Christine Dalloz (Haut-Jura), Jean-Marie Sermier (Dole) et Michel Zumkeller (Valdoie) ; et deux de gauche devenus macronistes : Eric Alauzet (Besançon-sud-est) et Frédéric Barbier (Audincourt). On peut leur adjoindre un septième homme, Damien Meslot (LR), en position de suppléant de son ex-attaché parlementaire à Belfort...

La seule députée battue est la socialiste Barbara Romagnan, figure de la contestation de l'orientation libérale du quinquennat Hollande. On peut la faire accompagner par Alain Chrétien, sorti dès le premier tour en position de suppléant après une primaire interne à la droite à Vesoul-Gray.

L'abstention entre 50,04% et 57,62%

On peut surtout souligner l'abstention record dans la région (53,9%) avec un maximum dans la première circonscription du Doubs (57,6%) et un minimum dans la première de Haute-Saône (50,04%). On doit ajouter le fort taux de votes blancs et nuls (10,95% des votants) : un électeur sur neuf, un inscrit sur vingt ! Est-ce la conséquence de l'absence de choix acceptable pour de nombreux électeurs de gauche, sans candidat dans plusieurs circonscriptions ?

Autre conséquence, celle-là, certaine parce que mesurable : les candidats sont tous beaucoup moins bien élus qu'il y a cinq ans. Le record est toujours détenu par Annie Genevard, élue en 2012 avec 34,5% des inscrits et 26.651 voix, mais seulement 26,6% des inscrits cette année où elle chute de près de 5000 voix !

Eric Alauzet, élu de justesse il y a cinq ans avec plus de 23.000 suffrages et 30,4% des inscrits, passe la rampe haut la main cette année avec 62,2% des exprimés, mais seulement 25,1% des inscrits et 3500 voix de moins ! Barbara Romagnan l'avait emporté en 2012 avec 31,4% des inscrits et près de 23.000 voix, elle en perd près de 10.000. Sa concurrente victorieuse de 2017, Fannette Charvier, est élue avec près de 8.000 voix de moins que ce qu'avait obtenu Romagnan en 2012, et tout juste 20,1% des inscrits...

Elue en 2017 avec 3700 voix de moins
que quand elle avait perdu en 2012...

Réélu, Jean-Marie Sermier perd plus de 4.600 voix par rapport à 2012, passant de 32,6% des inscrits à 25,4%. Marie-Christine Dalloz perd près de 4000 voix, passant de 30,8% des inscrits à 23,6%. Danièle Brûlebois (LREM) est élue cette année à Lons avec près de 3700 voix de moins que ce qu'elle avait obtenu il y a cinq ans quand elle avait été battue par Jacques Pélissard qui ne se représentait pas : elle passe de 29,5% à 23,7% des inscrits...

On pourrait évidemment continuer pour tous les députés du cru 2017 : ils sont élus par un électeur sur quatre ou cinq... Quatre sont élus avec une majorité relative de votants : Fannette Charvier à Besançon (47,5%), Denis Sommer à Montbéliard (44,6%), Ian Boucard (44,5%) et Michel Zumkeller (46,8%) dans le Territoire-de-Belfort. Partout en Franche-Comté, sauf dans la première circonscription de Haute-Saône, les abstentionnistes sont plus de deux fois plus nombreux, et jusqu'à trois fois fois, que le nombre de voix obtenues par le vainqueur...

Le phénomène est un peu moins accentué qu'en France où l'abstention atteint 57,4%, mais les blancs et nuls y sont à peine moins fréquents. Il va sans dire que la légitimité des députés est sérieusement entamée. Comme ils sont censés appliquer un programme qui est loin d'avoir séduit jusqu'aux électeurs du président de la république, ils sont, comme lui, les représentants d'institutions politiques qui n'ont jamais été aussi faibles...

 

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