Déchets : contenir les coûts

Le budget déchets du Grand Besançon est monté à 23 millions d'euros en 2011. Les investissements devraient être contenus autour d'un million par an, le fonctionnement progressivement passer de 19 millions en 2012 à 20 millions en 2015.

«Le seul risque de l'expérience, c'est l'appropriation du projet par la population, les éventuels comportements hors prévisions». C'est en ces termes que Jean-Pierre Taillard, vice-président de la communauté d'agglomération du Grand Besançon a conclu le débat d'orientation budgétaire sur la gestion des déchets dont il a la charge. Le sujet est aussi aride que sensible dans la perspective de l'introduction, en septembre prochain, de la redevance incitative. Il s'agira de prendre en compte le poids dans le calcul de la redevance d'enlèvement des ordures ménagères, afin d'inciter à leur réduction, que ce soit par le tri, le compost ou moins d'emballages.
Impacté par les investissements (subventionnés par l'ADEME) de bennes et conteneurs à puces en 2010 et 2011, le budget déchets est monté à 23 millions d'euros en 2011. Les investissements devraient être contenus autour d'un million par an, le fonctionnement progressivement passer de 19 millions en 2012 à 20 millions en 2015.
La redevance incitative s'inscrit dans une politique globale de moindre recours à l'incinération pour des raisons sanitaires, mais aussi de meilleure valorisation des déchets tout en réintégrant certaines activités privatisées dans le giron public pour des raisons économiques, par exemple le tri. Les économies générées par le non-remplacement d'un four devraient cependant être en partie annulées par l'augmentation annoncée du traitement des toxiques mâchefers, résidus d'incinération représentant 25% des déchets, 8000 t à Besançon. Jean-Pierre Taillard craint une multiplication par dix de leur traitement qui pourrait atteindre 1.000 euros la tonne. L'impact est évalué à 2 euros par habitant et par an.
Dans ce contexte, Eric Alauzet (EELV) met en avant «les résultats de choix volontaristes», la baisse des quantités de déchets traités, et analyse : «On va éviter la hausse annuelle de 6 euros par habitant qu'on aurait fait en construisant un nouveau four». Christophe Lime (PCF) rappelle quand même qu'«on nous avait annoncé la fin des augmentations des coûts de traitement, or les surcoûts sont décidés ailleurs : que nos députés arrêtent de voter certaines lois. Quand le Sybert a décidé de construire son centre de tri, les prix ont baissé de 25% !»
Jean-Pierre Taillard souligne qu'à 75 euros, la redevance déchets du Grand Besançon est bien située avec des tarifs variant, en France, de 70 à 170 euros. Elle devrait augmenter à 77,6 euros en 2012 (+3,9%). Les projections sont ensuite de +0,3% en 2013, +0,7% en 2014, +1,6% en 2015, +1% en 2016.
Jean-Louis Fousseret assure qu'il sera «vigilant» quant au coût de la redevance incitative pour les immeubles collectifs. Mme Genin signale des «conteneurs partagés» dans certains lotissements.
Reste le «risque de l'expérience», évoqué plus haut. Jezan-Louis Fousseret y répond par l'hypothèse d'«agents assermentés pouvant ouvrir les poubelles pour identifier» les auteurs de sauvages.

 

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