Besançon prépare la « fête à Macron »

La campagne victorieuse d'il y a un an est une histoire ancienne. Quatre vingt personnes ont constitué un comité local pour gâcher l'anniversaire de l'élection du locataire de l'Elysée en projetant plusieurs initiatives d'ici le 5 mai pour préparer un événement local festif tout en cherchant à cultiver le lien avec les mouvements sociaux.

campagnemacron

Ils et elles étaient un peu plus de quatre vingt, jeudi 12 avril, à s'être rendu au rendez-vous initié lors du festival du Tourmentin et relayé par Vélocampus, des militants de certains groupes d'appui bisontins de La France insoumise, de la Gauche alternative ,sur le square du parc Micaud pour préparer le Fête à Macron. Cette initiative ironique et politique du député François Ruffin (LFI) vise à dire « stop » ou « ça suffit » au président élu « par effraction » il y a bientôt un an. Il y a aussi des militants d'Alternatiba, des associatifs, des syndicalistes, pas mal de gens non encartés. Tous en ont marre des réformes libérales.

Un rapide tour de parole donne le ton. « On nous enfume avec des problèmes qui n'en sont pas », dit l'insoumis Stéphane. « Il faut défendre les services publics », dit Sylvie de Génération.s. « Il faut se regrouper contre les attaques sociales et environnementales », ajoute la trotskyste Rachel. Une retraitée évoque sa fille infirmière et se dit « outrée de voir comment le personnel soignant est traité ». Une jeune femme raconte une anecdote : « Je voulais aller à la Poste à Marnay, j'entre dans la maison des services, c'est un petit bureau et un ordinateur... »

« Relever les impostures chez les beaux parleurs »

Tout le monde étant d'accord sur la critique, même si l'expression « fête à Macron » a induit en erreur un passant croyant qu'il s'agissait de réjouissances au premier degré, on passe à « que faire et comment ? » Un jeune homme qui trouve qu'on « s'ennuie dans les manifs » propose de réfléchir à des « phrases à lancer dans l'espace public ». Un autre suggère de « vulgariser ce qu'on défend ».

Jack, du Réveil franc-comtois, veut « relever les impostures chez les beaux parleurs ». Félicien a une « pensée pour Notre Dame des Landes » et veut se « battre contre la dérive autoritaire ». Eve propose d'y aller à plusieurs « dans les heures qui viennent ». Animateur de Sol-Mi-Ré, Michel annonce que le Bol d'R sera évacué samedi « en fanfare » avant un rassemblement festif de dénonciation sur le pont Battant.

Les militants aguerris font le point sur les quelques rendez-vous jalonnant les jours d'ici le 5 mai. Il s'agit « d'informer tout le monde de toutes initiatives » qui ne doivent pas s'opposer les unes aux autres, mais se compléter. Une délégation à l'assemblée générale des cheminots est suggérée. On craint d'apparaître comme « donneurs de leçon », on veut plutôt « construire » et « combattre toutes les formes de division » afin de ne pas être « dans la concurrence ».

« Pourquoi pas une fausse manif de macronistes ? C'est très drôle à faire »

Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour jeudi 19 avril à 10h30 devant la gare Viotte. La CGT y appelle déjà. Brigitte annonce qu'il y a une intersyndicale à quatre à la SNCF : CGT-SUD-UNSA-CFDT, et parfois FO... L'union tient encore car ils ont été très mauvais au ministère... » Puis le même jour à 19 h à nouveau à Micaud. On songe aussi au 1er mai qui pourrait aussi démarrer de la gare, mais est en attente de « validation par l'intersyndicale ».

Un rapide sondage démontre que des gens sont prêts à aller à Paris le 5 mai, mais que nombreux sont ceux qui veulent faire quelque chose à Besançon. « On fait les deux », tranche Claire Arnoux qui fut candidate LFI aux législatives. Les idées fusent quant à la manière d'annoncer les choses par des happenings les jours précédents. Jean-Claude parle de sérigraphie, de préparer des slogans, de « faire des coups pour poser des banderoles »... Une fille propose d'aller à la rencontre du resto-trottoir du dernier dimanche du mois à Marulaz. Il est question d'une « vélorution », de déguisements, de musique, de spectacles de rue. La proposition de Guillaume d'organiser une « fausse manif de macronistes - c'est très drôle à faire », rencontre un beau succès.

La lecture d'un communiqué en provenance de la ZAD de Notre Dame des Landes clôt dans les applaudissements la constitution du comité bisontin qui se donne quelques outils numériques pour que les informations circulent entre ses fondateurs et vers l'extérieur. 

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