Besançon : l’union de la gauche en tête avec 11,76% des inscrits

La liste conduite par Anne Vignot (EELV) est la seule à dépasser 10% des inscrits. Avec une participation de 38,8%, de 15 points inférieure à celle de 2014, les résultats sont faméliques : 8,9% pour Ludovic Fagaut (LR), 7,1% pour Eric Alauzet (LREM), 3,1% pour Claure Arnoux (LFI), 2,7% pour Jacques Ricciardetti (RN)… Plusieurs bureaux, dont la majorité de ceux de Planoise, affichent une participation inférieure à 25%.

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Bien sûr, on peut retenir que la liste d'union de la gauche conduite par Anne Vignot (EELV) est arrivée en tête avec 31,2% des voix à Besançon. Qu'elle a devancé Ludovic Fagaut (LR) qui s'en sort honorablement avec 23,6% et Eric Alauzet (LREM) qui réalise un décevant 18,9% alors qu'il faisait figure de favori après les élections présidentielle et législative de 2017.

On doit cependant ne pas s'arrêter là dans l'analyse des résultats. Nous avons choisi quelques chiffres qui disent tout bonnement la catastrophe qu'a été ce premier tour des élections municipales à Besançon.

  • 2435. C'est le nombre d'électeurs inscrits en moins par rapport à l'élection de 2014 alors que la ville n'a perdu que 224 habitants entre 2014 et 2019. Il y avait 69.143 inscrits sur la liste électorale de 2014, on en compte 66.708 cette année. On peut se demander ce qu'il en est de l'inscription automatique des jeunes atteignant 18 ans, de l'inscription des personnes changeant d'adresse. D'autant qu'il n'y a plus de campagne incitant à l'inscription.
  • 11.520. C'est le nombre de votants en moins par rapport au premier tour de l'élection de 2014. Ils étaient 37.405 à s'être déplacés il y a six ans, un peu plus pour le second tour avec 39.538 votants. Ils n'ont été que 25.129 à avoir voté dimanche dernier, soit un taux de participation global de 38,76%. Ceux qui ont voté blanc ou nul sont nettement moins nombreux : 726 au lieu de 1157.
  • 4347. C'est la différence de suffrages entre la liste Fousseret arrivée en tête en 2014 avec 12.191 voix, et la liste Vignot qui se contente de 7844 voix.
  • 11.042. C'est la différence de suffrages entre la liste Fousseret de 2014 et la liste Cordier où le maire sortant figurait cette année et qui a obtenu 1148 voix. A lui seul, ce chiffre souligne à tout le moins le désaccord des électeurs avec la volte-face de celui qu'ils ont élu trois fois lors qu'il a tourné casaque.
  • 51. C'est le nombre de bureaux de vote où la liste Vignot arrive en tête. La liste Fagaut arrive en tête dans 16 bureaux dont 4 à Planoise. Elles sont à égalité dans un bureau. La liste Alauzet est seconde dans 8 bureaux, la liste Arnoux dans les 2 bureaux de Battant, la liste Ricciardetti dans un seul, à Planoise.
  • 18,5. C'est le plus faible pourcentage de participation qu'on trouve dans le bureau 601 de Planoise (groupe scolaire Ile-de-France) où 156 des 845 inscrits ont voté. Ils on placé en tête la liste Fagaut avec 45 voix, soit 5,3% des inscrits et 30,6% des exprimés. Avec 18,6% de participation, le bureau 602 (maternelle Picardie), ne fait pas mieux. On enregistre des taux de participation très bas à Planoise : 22% à Durer, 23,2% à Bouloche, 24,2% à Bourgogne et Fourrier (bureau 607), 34,4% et 34,6% dans les deux bureaux Fourrier (605 et 610). Le quartier Brûlard n'est pas en reste avec 24,2% à l'école maternelle de la Grette. Palente fait à peine mieux avec, par exemple, 31,2% à Herriot (bureau 408). Tout comme Montrapon avec 31 et 32,5% dans les deux bureaux Kennedy (303 et 309) ou encore Saint-Ferjeux avec 32,5% (maison de quartier, bureau 210).
  • 52,8. C'est le record de participation, enregistré dans le bureau 105 (école Rivotte) qui devance avec 50,6% le bureau 203 des Vieilles-Perrières : ce sont les deux seuls où les votants ont été plus nombreux que les abstentionnistes. Suivent les bureaux Helvétie (élémentaire, 505) avec 48%, Bersot (104) et Kursaal (101) avec 48,6%...

Total gauche inférieur au total droite + centre

Au-delà de ces constats, les quelques enseignements qu'on peut tenter de tirer du scrutin sont très hasardeux. Le total des voix des quatre listes de gauche (Vignot, Arnoux, Bouhassoun, Friess) atteint 10.946 voix, soit 43,56%. C'est loin des 18.799 voix et 51,86% de 2014, quand Jean-Louis Fousseret et Eric Alauzet se positionnaient, certes modérément, à gauche.

La droite et le centre sont en pleine recomposition, puisque la liste Grosperrin qui avait obtenu 11.470 voix (31,6%) en 2014 a des candidats dans trois listes cette année. Son héritière principale, celle de Ludovic Fagaut, réalise 5928 voix (23,6%). Ses anciens partenaires ont rejoint les deux listes LREM, l'officielle d'Alauzet avec Laurent Croizier, ou la dissidente d'Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret avec Philippe Gonon. Additionner ces trois listes paraît aujourd'hui comme une sorte de fiction politique tant les divergences programmatiques ou personnelles sont évidentes. Cela fait quand même 11.822 voix, soit 47%, donc davantage que le total gauche.

Reste que si l'on en croit un sondage IFOP, les électeurs s'étant le plus abstenus, manifestement en raison de la pandémie, dans le pays, sont ceux d'EELV, de LFI et du RN, ceux s'étant le plus rendu aux urnes étant ceux de LREM et LR...

Un dernier mot sur l'extrême-droite. Avec 1812 voix (7,2%), Jacques Ricciardetti fait moins de deux fois moins de suffrages que Philippe Mougin il y a six ans : 4263 voix (11,8%).

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