Besançon : sept librairies se déclarent hors TAFTA

Les Mots bleus, Siloé, l'Autodidacte, DB Fugue, Mine de rien, le Marulaz et les Sandales d'Empédocle partagent le combat du collectif stopTAFTA de Besançon qui organise une conférence le 10 février au Kursaal.

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Sept librairies indépendantes de Besançon se sont déclarées hors TAFTA. Autrement dit opposées au projet de Grand marché transatlantique en cours de négociation entre la Commission européenne et les USA. Visant à instaurer une immense zone de libre échange, ce projet envisage d'harmoniser les normes économiques, sociales, environnementales...

Il s'agit aussi de faire traiter les litiges entre les entreprises transnationales et les États, non plus par des tribunaux publics appliquant les lois des pays, mais par des juges privés arbitrant en interprétant le TAFTA, à l'image des mécanismes de règlement des différends existant déjà entre USA et Canada, USA et Mexique, et tranchant toujours en faveur des sociétés US. Et par litige, il faut comprendre que les entreprises attaqueraient les États pour les lois et règlements qu'elles considéreraient « déraisonnables, arbitraires ou discriminatoires ». 

Bref, il s'agit d'organiser le transfert de la souveraineté de la puissance publique vers les puissants tout court, analysent les militants des collectifs anti-TAFTA qui se sont constitués dans presque toutes les villes autour des partis de gauche non socialistes, de syndicats et d'associations, mais aussi Debout la France (Dupont-Aignan) et, par opportunisme, le FN. Les tribunaux arbitraux sont également une pomme de discorde bien au-delà de ces champs politiques au point d'englober une partie du PS, du MoDem, de l'UDI.

Que viennent faire les librairies indépendantes dans cette histoire ? Se défendre ! « Ce traité, s'il devait voir le jour, rendrait leur existence bien plus difficile en donnant un poids supplémentaires aux grands groupes comme Amazon qui capte 70% du marché du livre sur internet et réalise à lui seul la moitié du chiffre d'affaires des librairies indépendantes en France. Ce groupe pratique le détournement de recettes fiscales grâce à des accords secrets avec le Luxembourg », explique le collectif bisontin en soutenant que le maintien de la loi Lang serait alors « improbable ». 

Beaucoup d'encre a coulé sur ce sujet, mais c'est une nouveauté de voir des petites entreprises, les librairies indépendantes, faire cause commune avec les plus farouches adversaires du TAFTA. C'est donc avec leur soutien que le collectif StopTAFTA de Besançon demande l'arrêt des négociations. Il organise une conférence mardi 10 février au Grand Kursaal, à 20 h, avec Renaud Lambert (journaliste au Monde diplomatique), Claude Girod (militante de la Confédération paysanne), Eric Petit (maire de Franois et membre de la Ligue des Droits de l'Homme) et Judith Fouillard (enseignante militante à la FSU).

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