Un peu plus de 800 personnes - 900 selon les organisateurs - ont défilé ce samedi après-midi à Besançon contre le projet de loi de « mariage pour tous ». Une bonne centaine d'enfants avaient accompagné leur famille. Une quarantaine d'élus, pour la plupart UMP, dont des maires ceints de leur écharpe tricolore, avançaient en tête. « Je suis très heureux, les élus sont nombreux, ce sont eux qui seront confrontés au mariage, s'il le faut on reviendra », jubilait Michel Vienet, le secrétaire départemental de l'UMP. « Je défends les valeurs de la famille, je suis là comme médecin, femme, mère et militante », expliquait Marie-Laure Dalphin, ancienne candidate UMP aux élections cantonales à Besançon. On remarquait également la présence de l'ancien député Jean-Marie Binetruy, du conseiller général et maire d'Ornans Jean-François Longeot, des maires d'Etrape et de Belvoir, des élus bisontins d'opposition Martine Jeannin et Michel Omouri, de l'ancien conseiller régional Vert Serge Grass. « Je suis opposé à ce mariage, favorable à une union homosexuelle sans adoption », disait ce dernier. Gabriel Jacquot, ancien adjoint au maire de Pontarlier défendait sa position : « J'ai élevé des enfants de la Ddass qui passent leur temps à chercher d'où ils sortent... Ce projet, c'est la porte ouverte à tout, aux gamins marchandises... »
Chemin faisant, le cortège passe devant un groupe de libertaires portant un drapeau arc-en-ciel, contenu par un cordon policier. Devant la mairie, un autre cordon isole quelques contradicteurs du discours des manifestants. L'un d'eux lit le discours de Bruno Azzero, député de gauche opposé à la loi et fièvreusement applaudi : « L'homosexualité est dans la sphère privée, ce qui entraîne des droits et une protection. Le mariage est dans la sphère publique, ce qui renouvelle les normes sociales de la famille et la filiation... » Un contre-manifestant réagit : « La norme, c'est l'égalité ».
Place Pasteur, le défilé croise l'ancien député socialiste (1981-1986) Joseph Pinard qui salue un manifestant un peu vertement : « Je disais déjà ça aux instits quand ils mettaient en avant les enfants dans les manifestations. C'est une honte ».
