37 demandeurs d’asile à la rue hébergés in-extremis au diocèse de Besançon

demandeurs d'asile

Neuf familles dont 18 enfants et trois jeunes ont trouvé refuge à 21h lundi à l'espace chrétien d'accueil et de rencontres l'Escale. La solution pour la nuit a été trouvée par le prêtre Christophe Bazin confronté au désarroi des adultes et des enfants avec leurs quelques sacs d'affaires personnelles, place Pasteur au centre de la ville. Auparavant le Samu s'était déplacé pour assister deux fillettes malades, le directeur général adjoint de la ville Gildas Manchec et la députée Barbara Romagnan s'étaient aussi rendus sur place à l'appel des militants du Réseau Education Sans Frontières, du CDDLE et de l'association A la rue. Ces derniers ont alerté d'abord sur la situation de quatre familles détentrices de récépissés de la préfecture pour une demande d'asile dont trois ont été invitées à quitter l'hôtel Foch le matin sans avoir de solution d'hébergement. Parmi ces quatre familles originaires d'Albanie et d'Arménie, il y a sept enfants. D'autre familles arrivées depuis une quinzaine de jours ou plus récemment se trouvaient également place Pasteur à la tombée de la nuit sans savoir où dormir. M. Manchec a obtenu ensuite leur hébergement et celui de leur famille pour la nuit. Les 37 autres personnes ont été accompagnées et accueillies dans les locaux du diocèse. Leur soulagement pour quelques heures allait sans dire. Enfin attablés, les enfants ont pu boire des chocolats chauds, les adultes de la tisane et du café, servis par les jeunes et les responsables de l'Escale qui ont ensuite aménagé plusieurs chambres. 

L'association A la rue avait organisé un rassemblement devant la préfecture à 17h30 puis un resto trottoir place Pasteur. La promesse du candidat François Hollande d'améliorer les conditions d'accueil des demandeurs d'asile a été rappelée. Les militants dénoncent : « la situation qui frappe les "invisibles" de notre société, les étrangers (ères) privés (ées) des droits humains les plus élémentaires… atteintes à la dignité qui préfigurent les atteintes encore plus rudes qui seront portées aux catégories les plus faibles des Français » et attirent l'attention sur les situations locales concernant le droit aux soins médicaux, le droit à la scolarisation des enfants, le droit à un hébergement décent, le droit à la nourriture, le droit au travail, le droit aux prestations sociales et le droit à l'accueil des demandeurs d'asile. Ainsi, « une mère récemment accouchée, et son bébé, après les trois jours "règlementaires" d'hospitalisation pour mettre son enfant au monde, est mise à la rue sans prise en charge médicale, si elle ne peut justifier de trois mois de résidence en France ». S'agissant de l'hébergement d'urgence, l'enveloppe consacrée aux nuits d'hôtel est désormais vide, l'ensemble du dispositif est saturé.
En soirée, un rendez-vous a été obtenu avec M. Mathurin, le secrétaire général de la préfecture, pour examiner la situation avec les personnes impliquées, ce jour à 14h.

Dans une interview au journal Le Monde de dimanche, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls expliquait qu'il « faut réformer un système d'asile à bout de souffle ». Il confirme l'annonce de la création de 9.000 places d'hébergement dont 4.000 pour les Centres d'Accueil de Demandeurs d'Asile (2.000 à partir du 1er juillet) après avoir reconnu que « les CADA qui devraient être la norme, sont saturés et proposés à seulement 30% des demandeurs ». Une concertation avec les associations et les élus locaux, annoncée dans un premier temps pour le printemps, devrait, selon le ministre, commencer en juillet.

 

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