Près de 200 personnes se sont rassemblées ce samedi 6 octobre à Lons-le-Saunier pour soutenir le sauvetage en mer et réclamer un pavillon de navigation français pour l'Aquarius, le navire d'SOS Méditerranée bloqué dans le port de Marseille. Le chef lieu jurassien constitue, avec Belfort, l'une des deux villes de Franche-Comté à avoir relayé un appel international suivi dans une soixantaine de villes de France.
L'initiative jurassienne a été lancée par Jean Auvillain, qui fut journaliste à la Voix du Jura puis directeur de cabinet de Marie-Guite Dufay quand elle présidait la région Franche-Comté. Il se sent particulièrement impliqué, l'une de ses filles, Mathilde, également journaliste, travaille depuis quelques mois pour SOS Méditerranée. « Elle a été sur l'Aquarius, elle a vu des gens se noyer », a expliqué Jean Auvillain dans un bref et digne discours très applaudi.
« Le sauvetage est une obligation »
Lui qui pensait qu'une vingtaine de personnes répondraient à son appel, n'avait pas prévu de micro. S'il a évoqué l'ignoble occupation des locaux marseillais de l'association humanitaire par une vingtaine de militants d'extrême-droite l'accusant de trafic d'êtres humains, c'est pour dire que le rassemblement a un tout autre objectif : le respect du droit international et du droit maritime : « le sauvetage est une obligation. Des cargos, des gardes-côtes en font, ils sont dans leur droit. C'est comme nous, si on voit un accident de la route, on ne demande pas aux blessés s'ils ont bu ou s'ils dormaient : on leur porte secours ! »
Pour Jean Auvillain et ceux qui l'écoutent, « le problème, ce n'est pas l'immigration, c'est le sauvetage en mer... » Il propose de fonder un comité local SOS-Méditerranée qui viendra s'ajouter à la quinzaine déjà existants. Une réunion publique de témoignage pourra être organisée à Lons, sans doute en mars, avec Mathilde.
Les participants au rassemblement restent un moment discuter sur la place de la Liberté. Beaucoup s'inscrivent pour faire partie du comité, recevoir les informations, proposent de les relayer. Parmi la petite foule, surprise d'être aussi dense alors que l'appel n'a que trois jours, on croise quelques élus de gauche, des militants associatifs et syndicaux, mais il n'y a aucune pancarte, aucun signe ostentatoire. Et si l'orange domine, cela n'a rien à voir avec la CFDT ou le MoDem dont c'est la couleur, car c'est surtout celle des gilets de sauvetage...
Venue de Saint-Claude, la mère d'une collègue de Mathilde Auvillain, vient se présenter : « ma fille qui travaillait dans le spectacle, participe à la sensibilisation... » Jamil Aldoubis, architecte syrien, réfugié depuis six mois à Lons, est ravi. Il n'a qu'un mot : « merci ! »
- On peut contacter Jean Auvillain via Facebook.