Communiqué._ Les filières fromages AOP du massif du Jura, dans cette crise économique mondiale, font face à une baisse des ventes (fromages à la coupe, restauration, export) et à un manque de personnel dans les Coopératives et les chaînes logistiques. Le Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté a su réagir en urgence pour tenter de limiter l’impact économique de la crise liée au COVID-19.
Dès le 20 mars, le Bureau du Comité interprofessionnel de gestion du Comté (CIGC) lançait un appel à modération de la production de lait, sans toutefois préciser de chiffre. La Confédération paysanne a porté la nécessité d’une décision urgente, forte et équitable, lors des discussions au sein du CIGC : baisse de production de lait sur toutes les fermes, baisse de production de fromage dans tous les ateliers, implication des affineurs dans la gestion de la crise (transparence sur les stocks et solidarité).
Le 1er avril 2020, le plan des filières AOP Comté, Bleu de Gex, Morbier et Mont d’Or était finalement adopté, demandant une baisse de 8% de lait et de fromage sur le trimestre avril-juin (en comparaison à la production du même trimestre en 2019), ainsi que la mise en place d'une plate-forme d'échange de fromages entre les maisons d'affinages.
La Confédération paysanne se félicite des mesures de prudence qui ont été prises par le CIGC, donnant à tous une vision à moyen terme dans la gestion de la crise. Elle demande aujourd’hui au CIGC et à l’ensemble des acteurs d’être très vigilants pour assurer une véritable solidarité sur le long terme et une parfaite équité au sein de la filière.
➔ Une mesure suivie et assumée dans la durée :
Les mesures prises par le CIGC d’une baisse de 8% sur le trimestre doivent être respectées et ne pas être modifiées jusqu’à fin juin. En effet, la majorité des éleveurs ont fait preuve de responsabilité et ont tout de suite pris des mesures pour réduire leur production de lait, pouvant aller jusqu’à la vente d’une partie du troupeau. Tout changement de règle sur le trimestre risquerait de les pénaliser alors qu’il faut saluer l’effort qu’ils ont immédiatement consenti dans l’intérêt général de la filière.
➔Mais ce qui n’a pas été produit ne le sera pas plus tard :
La baisse des 8 % sur trois mois doit s’inscrire dans une baisse des références annuelles 2020-2021 d’au moins 2.5% pour tous.
➔ La crise peut durer, la prudence doit rester de mise :
L’évolution de la crise reste imprévisible et la filière doit se prémunir de trop produire pour subir ensuite une chute des prix qui pourrait s’avérer bien plus impactante que les mesures prises. Le terrain attend du CIGC qu’il prenne des décisions qui garantissent une stabilité de la filière sur le long terme, et non pas qu’il réagisse aux soubresauts des marchés à court terme.