Très belle soirée-débat sur l’agriculture à Besançon

Public nombreux salle Battant à Besançon pour la soirée-débat sur l'agriculture écologique et paysanne

« Besançon l’insoumise » qui fédère les groupes d’appui bisontins à la candidature de Jean Luc Mélenchon, avait prévu de présenter le livret programmatique consacré à l’agriculture. Une soirée a donc été organisée. Pendant les 10 jours qui ont précédé, les militantEs de diverses sensibilités se sont engagéEs pour faire connaitre l’initiative, en collant les affiches et en diffusant le flyer d’annonce. Bon accueil en général, en particulier de nombreux jeunes, même si parfois les réactions étaient plus mitigées (« ce n’est pas mon candidat »). Le thème choisi en tout cas semblait intéresser.

Vendredi 3 février 2017 la réunion débat s’est tenue devant plus de 85 personnes. Un public nombreux donc, et très attentif aux propos tenus. A la tribune Claire Arnoux a présenté les 3 intervenantEs et a ensuite animé le débat. Laurence Lyonnais, militante politique, co-auteurE de 2 bouquins consacré à l’antiproductivisme et à l’agriculture écologique et sociale, a brossé un tableau général des enjeux du moment, pour l’agriculture et l’alimentation, soulignant la contradiction entre la doctrine libérale et un avenir humain. Puis Dominique Henry paysanne en retraite, lanceuse d’alerte pour les « fermes de 1000 vaches » et Paul Henri Perrot, agriculteur biologique, ont présenté quelques points du programme de la France Insoumise.

Le débat a ensuite débuté par un témoignage de Jean Chey, agriculteur du Jura, qui dès novembre 2016 avait signé un appel à soutenir la candidature de Jean Luc Mélenchon. Soulignant les points d’accord qu’il avait avec le constat et les propositions faites, il a aussi noté quelques manques à ses yeux et proposé quelques pistes de réflexion. Sa prise de parole chaleureuse faisait écho à certains éléments déjà soulignés par la tribune.

De nombreux témoignages et réflexions sont ensuite venus de la salle où se côtoyaient toutes les générations avec la présence remarquée de nombreux/ses militantEs, dont Charles Piaget. Le rouleau compresseur de l’industrialisation, du productivisme était rappelé. L’emprise de la finance, des réglementations commerciales, du libéralisme, était dénoncée. La destruction des terres agricoles, la disparition, semblant inéluctable, des surfaces cultivables, remplacées par des espaces urbanisés, bétonnés, étaient mentionnées. La nécessité d’une alimentation de qualité était mentionnée, respectueuse des saisons, indemne de produits toxiques, en circuit court. Allusion aussi à des questions très diverses : qualité de l’eau, consommation, protection des zones de captage, maraichage péri-urbain, prix. Les difficultés des paysans, les problèmes de couverture sociale y compris pour les conjoints, de retraite, étaient cités.

Egalement discutés le rôle de l’Union Européenne, des réglementations et du système des aides, le poids de l’agro-industrie, des multinationales, le libre-échange et les traités commerciaux néfastes, l’usage « conseillé » par les firmes, de produits phytosanitaires. Avec le corollaire sous forme de maladies professionnelles, de problèmes de santé divers, de dépression et chez les paysans, un nombre de suicides extrêmement important.

Tout a été mis en discussion y compris la diminution de la consommation carnée, la qualité des produits « bio » ou en production vertueuse sans avoir le label. Les efforts faits par de nombreux paysans, qui sont parfois la cible de critiques virulentes alors qu’ils sont prisonniers d’un système inhumain et alors que leur changement de pratique mettra parfois plusieurs années pour porter ses fruits. A plusieurs reprises on a senti dans la salle une véritable émotion.

Il y eu des moments forts, et parfois une certaine tension psychologique était perceptible. Tout s’est déroulé dans le plus grand respect, avec une vraie attention pour ce qui était dit. Le public était divers regroupant des militantEs aguerriEs et des jeunes dont l’engagement est plus récent. Des militantEs de toutes les causes, et des paysans en nombre significatif, certains membres de la Confédération paysanne, d’autres du MODEF. Des citoyenNES non encartéEs et des membres de France insoumise, du Parti de Gauche, d’Ensemble ! et du Parti Communiste.

La soirée s’est terminée autour d’un pot et de quelques petits trucs à grignoter, dont du Comté bio, ce qui a permis aux conversations et aux échanges de se poursuivre.

Bref, une très belle soirée-débat, chaleureuse, et porteuse d’un avenir prometteur à condition de faire converger les énergies, de fédérer les projets. Avec peut-être la possibilité d’organiser la même initiative ailleurs dans la région, ou de renouveler ce type de réunion pluraliste mais sur d’autres thèmes.

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