SSR du CHRU de Besançon : Chronique d’une mort annoncée …

Ce 21 septembre, la Direction du CHRU a annoncé aux personnels du SSR (Soins de Suite et de Réadaptation), la fermeture de leur service (28 lits), à compter de ce 16 octobre.

Il y a 2 ans, pour cause de travaux sur Minjoz, le SSR était contraint de “descendre“ sur St Jacques, perdant au passage 2 lits d’hospitalisation (de 30 à 28 lits) Isolé, logé dans des locaux mal adaptés, loin de tout plateau technique, l’obligation de “quitter“ St Jacques pour 2024, et aucun projet médical clair et satisfaisant en vue, nombre de médecins spécialisés MPR (Médecine Physique et de Réadaptation) décidèrent les uns après les autres, de “quitter le navire“ …

Le 12 mai dernier, alertée, la Direction promettait de tout faire pour obtenir le retour de 3 médecins MPR (formées au CHRU) et favoriser l’arrivée de 2 médecins étrangers…

Depuis ce 21 septembre, nous le savons, c'est peine perdue, promesses vaines. Ce 16 octobre prochain, date du premier Conseil de surveillance de notre nouvelle Maire, marquera la fin d’une longue agonie, celle de notre SSR, service extrêmement utile aux malades (aide à la réadaptation, à la rééducation après des pathologies handicapantes -
post Covid par exemple), à l’institution du CHRU (soupape de “désembolisation“ des services) et à notre
territoire (manque de lits dit d’aval avec la perte de 70 lits de SSR dans les dernières années).

Face au discours de la Direction d’une logique implacable (pénurie médicale), la trentaine d'agentEs du SSR en est réduitE … à “accuser le coup“, fatalement. Les actuels malades du SSR seront déplacés évidemment … et tous les personnels “recasés“ … en un temps record.

Les tableaux Excel désormais largement à la mode dans la gestion des Ressources Humaines hospitalières, vont pouvoir et devoir … “exceller“. Nul doute que les personnels seront un minimum écoutéEs pour une mutation de toute façon “forcée“ … Quand on connaît les besoins et la réalité des services, on est en droit de s’interroger sur les capacités à satisfaire les agentEs.

Pour SUD Santé Sociaux, défendre le service public de la Santé, c’est s’opposer à ces logiques implacables et infaillibles, inévitables et certaines, déclinées par tous les gouvernements successifs, défendant un numerus clausus inadapté aux réalités.

La pénurie médicale, pourtant largement prévisible mais jamais anticipée, permet à moindre coût et à moindre contestation, la perte de compétences que nous ne retrouverons plus jamais.

Notre ministre Olivier Veran, a beau dire et répéter que plus aucun lit ne fermera sur notre territoire, la réalité du terrain (et les nombreux exemples) nous démontre qu’il n’en à jamais rien été et qu’il n’en sera jamais.

Les territoires “ruraux“ et les villes “périphériques“ de Franche-Comté (Lons Le Saunier, Dole, St Claude, Gray, Lure, Luxeuil, Pontarlier, Morteau, etc) ont eu à subir, en leur temps, la même “logique implacable“ qui a permis la fonte de l’Offre de soins en supprimant quid des maternités, lits de médecine, services de chirurgie, lignes de SMUR, service d’urgences ...

Aujourd'hui, les conséquences de la pénurie médicale touchent aussi les CHRU (à Besançon, déjà la chirurgie thoracique, la dermatologie, maintenant le SSR … et ensuite ?)

Nous, SUD Santé Sociaux, ne pouvons nous résoudre à accepter la destruction “logique“ et “systémique“ de notre modèle de santé !

“Parce que le monde d’après sera ce que nous en ferons“, nous appelons la population à réagir pour ne pas subir la fonte de son système de santé !

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