En réponse aux mobilisations importantes des salariés de filiale Steam de General Electric contre le plan de suppressions d’emplois qui les touche, le ministre de l’économie Bruno Le Maire s’est exprimé dans un long entretien accordé à l’Est Républicain dont la version complète est disponible en ligne.
Nous sommes stupéfaits de constater qu’une fois de plus, le gouvernement français se fait le relai complaisant des arguments fallacieux de la direction de GE pour justifier son désengagement français, et même européen, de l’industrie des énergies conventionnelles.
Il n’y a pas de compétences charbon à Belfort, mais des compétences transversales, utiles pour la production, la maintenance, et la diversification de tous types de centrales à vapeur : nucléaire, mais également à condensation solaire, à biomasse, à géothermie.
Le PSE conduit même à arrêter des activités liées à la captation du dioxyde de carbone, qui sont utiles pour améliorer l'impact écologique des centrales à combustibles fossiles qui continuent de fonctionner.
Quels que soient les grands choix que notre pays et l’Europe ont à faire pour tendre vers un mix énergétique décarboné garantissant notamment une électricité accessible à tous, sur lesquels les avis peuvent différer, c’est à partir des compétences actuelles que pourra se construire la transition énergétique Pour cela, il faut impulser de nouvelles logiques de cohérence, d’investissement, de recherche et développement, de coopérations.
Or GE découpe, segmente, délocalise en Inde ou aux Etats-Unis, achète et vend au gré des fluctuations de marché et des subventionnements publics pour garantir les revenus des actionnaires et le niveau de sa trésorerie, sans aucune stratégie industrielle globale de moyen et de long terme.
GE ne saurait être un partenaire en France comme en Europe, comme l’ensemble des représentants européens au comité de groupe européen de la branche Power l’affirment dans une déclaration récente. Il est donc particulièrement irresponsable de s’en remettre une nouvelle fois à la firme américaine pour le développement de l’hydrogène dans notre pays, comme le fait Bruno Le Maire.
Puisque que le projet de rachat des établissements français de Steam est confirmé, l’État français doit exiger que le périmètre actuel des activités industrielles et des emplois soit garanti : turbine Arabelle mais également alternateurs, construction, et diversifications.
Il doit en outre travailler à une sortie coordonnée de toute la branche énergie de General Electric, pour recouvrer sa souveraineté en matière de choix énergétiques avec une stratégie publique élaborée démocratiquement.
Nous disons donc à Bruno Le Maire que « le compte n’y est pas », et affirmons notre soutien aux actions des salariés pour préserver leurs emplois et appelons la population belfortaine à se joindre massivement aux mobilisations en cours.
L’histoire récente a montré qu’unis, nous pouvons faire reculer General Electric dans ses projets destructeurs.
N'oublions pas de signer la pétition : http://chng.it/Q9Rt4WyLHp
Les organisations signataires : EELV, En commun pour Belfort, GRS, LFI, PCF