« Parce qu’il fut et demeurera l’une des figures les plus éminentes du théâtre et de la culture dans notre région, je veux dire toute ma tristesse à l’annonce de la disparition de Jacques Fornier, décédé samedi à l’âge de 94 ans.
Arrivé à Pernand-Vergelesses dans les années 1950, sur les traces de Jacques Copeau, Jacques Fornier était à la fois comédien, metteur en scène et chef de troupe. De Copeau, il avait gardé l’esprit d’aventure et le goût de la simplicité, de la vérité du texte et du geste théâtral. A Beaune, il avait fondé le Théâtre de Bourgogne, qui allait donner naissance au centre dramatique de Dijon. Le Théâtre Dijon-Bourgogne joue d’ailleurs toujours, aujourd’hui, dans une salle qui porte son nom.
Après avoir dirigé le Théâtre National de Strasbourg pendant plusieurs années, Jacques Fornier allait fonder à Besançon le centre de rencontres. Avec Jacques Vingler, ils ont animé avec passion ce lieu de formation précieux où se croisaient professionnels et amateurs, dans une confluence féconde.
Tout à la fois militant du théâtre, directeur d’institutions, passeur et transmetteur, Jacques Fornier était aussi un « découvreur », toujours à l’affût des jeunes talents. Curieux, attentif, il savait les accompagner de sa bienveillance critique, à l’image de Jean-Luc Lagarce, qu’il avait contribué à faire connaître.
Ouvert au monde, mais aussi pétri de spiritualités orientales, Jacques Fornier a embrassé d’un geste de vie tout le théâtre contemporain.
Je veux aujourd’hui saluer sa mémoire, et transmettre à sa famille et à ses proches mes très sincères
et profondes condoléances. »