Faire-part de naissance : RN + 5,7°, pour une autre mobilité

Le projet de mise en 2x2 voies de la RN 57, dans sa section entre les boulevards de Besançon et l’échangeur de Beurre, refait surface, en partie en raison du plan France-Relance. Nous sommes face à un choix historique : continuer sur la voie suivie depuis une soixantaine d’année qui consiste à dédier toujours plus d’espace à la voiture en prétextant, chaque fois et comme partout, des particularismes locaux, ou préparer notre territoire à l’indispensable transition vers un nouveau modèle de mobilité.

Nous, associations, et citoyens, conscients de la nécessité d’un changement structurel dans nos politiques de mobilités, réagissons à cette actualité en formant un nouveau collectif bien décidé à ne plus laisser passer des évidences d’un autre âge. C’est dans cet esprit que nous avons décidé de baptiser ce nouveau collectif RN + 5,7°, pour une autre mobilité.

Si  nous nous acharnons dans une fuite en avant vers toujours plus de trafic, le thermomètre continuera à grimper nous menant vers un monde infernal. Nous avons besoin d’un monde d’après, de voir enfin se dessiner de nouveaux projets ayant dès leur conception jusque dans leur réalisation le souci impérieux de réduire notre empreinte écologique.

L’usage de la voiture individuelle doit diminuer si nous voulons respecter les trajectoires de diminution de GES sur lesquelles la France et l’Europe se sont engagés.

Nous ne voulons pas d’une autoroute urbaine à Besançon.

L’actuel communication d’un certain nombre d’élus autour d’une justification écologiste de cet élargissement nous apparaît comme un contresens usurpateur. Quelques centaines de mètres de voie verte et la création d’une petite portion de voie dédiée au TEC ne cachent pas l’amas de béton, gaz, bruits etc... contenues dans ce projet.

Il est évident que cet élargissement induira dans les années à venir une augmentation du trafic qui ne sera ainsi fluidifié que temporairement. Ce phénomène, parfaitement décrit par des urbanistes et géographes s’appelle le trafic induit. De plus, durant les années de travaux, les embouteillages vont être accentués mettant plus à mal les nerfs des automobilistes. Ce temps et l’argent, 120 Millions d’Euros d’estimation actuelle, seraient bien mieux utilisés à construire des alternatives. Cet aménagement contient  aussi, en creux, un étalement urbain dans la périphérie bisontine, une artificalisation des sols, un mouvement pendulaire accentué, autant de phénomènes négatifs auxquels il nous faut résolument tourner le dos.

Pour que cesse cette fuite en avant, cette erreur mille fois répétée et qui a mené notre monde vers l’impasse environnementale dans lequel il se trouve, il faut faire place à l’imagination, mettre un pied dans ce que pourrait être la mobilité de demain, modérée, sobre, douce, intelligente. Il existe de nombreuses alternatives que d’autres territoires accompagnent avec courage. Il faut les faire éclore sur notre territoire, afin que nous devenions un modèle d’intelligence en transition.

Imaginez les kilomètres de pistes cyclables que nous pourrions réaliser avec l’argent de cet aménagement !

Nous, collectif RN +5,7°, pour une autre mobilité, avons envoyé un courrier argumenté à tous les élus de la GBM et sommes décidés à faire entendre une autre voix que celle d’un vieux monde sans imagination et désespérément léger quant aux responsabilités historiques qui lui incombe.

Le collectif est composé de FNE25/90, l’Association Vélo Besançon, Trottoirs Libres, le collectif HopHopHop

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