Avec plus d’une quarantaine de cas covid 19 sur tout Teleperformance, le centre de Belfort enregistre son treizième cas depuis le début de la crise sanitaire.
A Belfort, 4 cas covid19 sont survenus les 24 et 29 octobre, et les 3 et 4 novembre, soit 3 cas en 7 jours, sur l’unique plateau téléphonique de LIDL, ce qui fait du plateau LIDL un cluster.
Comme l'explique l’agence santé public France sur CNEWS, un cluster ou « épisode de cas groupés », est défini par « la survenue d’au moins 3 cas confirmés ou probables, dans une période de 7 jours, et qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement de personnes, qu’ils se connaissent ou non ».
Le syndicat SUD demande la mise en place immédiate des mesures du nouveau protocole, mesures décrites page 14 et 15, et plus précisément :
- Le nettoyage et la désinfection des locaux
- Mise à jour du document unique d'évaluation des risques professionnels
- L'information du CSE, de l'inspection du travail et de l'ARS
Après plusieurs avertissements par mail, le syndicat SUD a dénoncé le non-respect des mesures barrière, par tract le 28 octobre 2020, par twitter le 29 octobre, et par voie de presse le 29 octobre 2020. Déjà le 2 octobre 2020, le syndicat avait dénoncé le retour massif des télétravailleurs de LIDL sur le centre, sur ordre de LIDL selon Telepeformance. Le syndicat SUD voit dans cette décision de LIDL un lien évident avec le cluster actuel.
Malgré tous ces avertissements :
- Le 3 novembre 2020, le plateau LIDL continuait à distribuer des bonbons à l’accueil de la vigie, et en libre-service, comme le démontre le post twitter avec la photo des bonbons.
- Le 4 novembre 2020, le plateau LIDL continue toujours avec une organisation d’une personne aidant tous les salariés sur leur poste de travail, toute la journée, à proximité, à moins d’un mètre. Alors que l’organisation de l’aide des conseillers clientèles sur le plateau EDF ne se fait que par téléphone.
- A contrario, le plateau EDF n’a subi aucun cas covid19 dans les dernières semaines, car les mesures barrières y étaient strictement respectés, et le télétravail déployé dans une large mesure. Problème : les salariés de EDF rencontrent les salariés de LIDL dans l’espace de pause déjeuner.
Le syndicat SUD dénonce sur LIDL :
- Des mesures barrières qui n’existent que sur le papier.
- Des positions nominatives pas toujours respectées
- Regroupement de conseillers clientèle à un même endroit
- La distribution de bonbons
- L’absence de dialogue social
Le syndicat SUD demande:
- L’élargissement du télétravail pour les CDD et intérimaires, et pas uniquement pour les CDI, et la généralisation à tous les volontaires sans exceptions.
- L’arrêt de la promiscuité managériale dans l’organisation du travail
- L’ouverture d’une salle de pause déjeuner supplémentaire, car des personnes vont encore manger dehors ou dans leur voiture du fait que Teleperformance se refuse à ouvrir des salles supplémentaires aux heures de pointes. Cf tweet sur le sujet
- L’arrêt de la distribution de bonbons, cf tweet sur le sujet
- La reprise du dialogue social pour faire face à ces événements et conformément au nouveau protocole national qui préconise le travail de réflexion et de mises en œuvre d’actions avec les instances syndicales. Or la direction de Teleperformance ne communique plus avec les délégués syndicaux et les représentants élus au CSE et ne se contente que des réunions mensuelles obligatoires avec les uniques représentants de proximité.
Le 4 novembre 2020, l’inspecteur du travail est intervenu pour demander à l’employeur de fournir dans les plus brefs délais le nombre de salariés détectés comme étant des cas avérés de Covid 19 au sein de l’établissement, ainsi que la temporalité connue de ces différentes contaminations, en précisant également le poste de travail de ces salariés. Il a également demandé de lui faire parvenir le cas échéant les mesures d’isolement et les mesures de prévention renforcées prises suite à la survenance de ces différents cas.
Le dialogue social selon le nouveau protocole
"La définition et la mise en œuvre des mesures de prévention nécessitent un travail de réflexion préalable, conduit dans un cadre concerté, afin de garantir leur faisabilité, leur effectivité et leur appropriation la plus large par tous les acteurs participant à la lutte contre la propagation du virus. A cet égard, le dialogue social est un élément essentiel pour la mise en œuvre des mesures prévues par ce protocole. L’association des représentants du personnel et des représentants syndicaux facilite la déclinaison de ces mesures dans l'entreprise en tenant compte de la réalité de son activité, de sa situation géographique et de la situation épidémiologique, et des missions confiées à chacun. Elle permet également d’anticiper les difficultés concrètes liées à leur mise en œuvre."
Le télétravail selon le nouveau protocole :
« Le télétravail est un mode d’organisation de l’entreprise qui participe activement à la démarche de prévention du risque d’infection au SARS-CoV-2 et permet de limiter les interactions sociales aux abords des lieux de travail et sur les trajets domicile travail. Dans les circonstances exceptionnelles actuelles, liées à la menace de l’épidémie, il doit être la règle pour l’ensemble des activités qui le permettent. Dans ce cadre, le temps de travail effectué en télétravail est porté à 100% pour les salariés qui peuvent effectuer l’ensemble de leurs tâches à distance. Dans les autres cas, l'organisation du travail doit permettre de réduire les déplacements domicile-travail et d’aménager le temps de présence en entreprise pour l'exécution des tâches qui ne peuvent être réalisées en télétravail, pour réduire les interactions sociales. Les employeurs fixent les règles applicables dans le cadre du dialogue social de proximité, en veillant au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l’isolement des salariés en télétravail. Pour les activités qui ne peuvent être réalisées en télétravail, l’employeur organise systématiquement un lissage des horaires de départ et d’arrivée du salarié afin de limiter l’affluence aux heures de pointe. La continuité de l’activité dans un contexte de circulation du virus est assurée par le respect de l’ensemble des règles d’hygiène et de distanciation physique rappelées en conclusion du présent chapitre ».