La chaine américaine CNN a révélé lundi 14 juin 2021 l'existence d'une situation d'urgence dans le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Taïshan (Chine), composée de deux réacteurs EPR français.
Il n'est pas encore possible de mesurer l'ampleur exacte du problème - une fuite radioactive dans le circuit primaire, celui qui contient le combustible nucléaire - et la gravité de la situation, mais les écologistes d’Europe Écologie Les Verts du Jura lancent l’alerte : nous sommes à l’aube d’une nouvelle catastrophe nucléaire ! Si ce n’est pas à Taïshan, le risque d’accident majeur n’a jamais été aussi grand dans nos centrales françaises en fin de vie …
La fin des projets d'EDF de construction de nouveaux EPR ?
Alors que les chantiers EPR organisés par les Français - en Finlande, à Flamanville dans la Manche et en Grande-Bretagne - sont de véritables désastres industriels et financiers, les promoteurs du réacteur EPR se raccrochaient au "bon exemple" chinois. Les deux EPR de Taïshan ont été construits et mis en service récemment (décembre 2018 et septembre 2019) avec "seulement" quelques années de retard et des surcoûts officiellement limités à quelques milliards. La situation actuelle en Chine montre que, malgré la maestria des nucléocrates chinois, les EPR de Taïshan ne se portent pas mieux que ceux que les français tentent désespérément de construire. Après avoir cherché à obtenir une dérogation lui permettant de bénéficier « urgemment » d’une assistance technique étasunienne en Chine, la société française Framatome, filiale d’EDF, aurait actuellement dépêché une cinquantaine d’ingénieurs sur place pour assurer que l’exploitation du réacteur EPR de Taïshan reste bien dans "son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé".
Que faire sous un nuage radioactif ?
Les écologistes d'Europe Écologie-Les Verts du Jura diffusent une plaquette expliquant que faire en cas d’accident nucléaire. Mais surtout, rappelant la nécessité de réduire drastiquement notre consommation énergétique et d’accélérer le recours aux énergies renouvelables, ils insistent : « Cet évènement doit amener les dirigeants politiques à prendre enfin leurs responsabilités et à stopper définitivement les chantiers EPR d'Olkiluoto (Finlande), Flamanville (Manche, France) et d'Hinkley Point (Grande-Bretagne), et à cesser d'annoncer de futurs chantiers d'EPR en Inde ou ailleurs ».