Une histoire de borne.

L'entrée de certaines rues de "La Boucle" est soumise à l'autorisation d'en passer, ou de ne pas en passer les bornes qui en limitent l'accès. Je vais vous raconter ce que cela signifie pour les riverains de la rue des Granges, à la hauteur de le rue de la Bibliothèque.

Deux bornes. Une pour les bus (pas toujours à l'heure si j'en crois Daniel Bordur). Pas de problème, ils ont le déclencheur d'ouverture. L'autre pour les riverains autorisés à passer et qui ont, eux aussi, le déclencheur d'ouverture. Pas de problème non plus.

L'affaire se gâte avec les automobilistes, qui, pour une raison ou pour une autre, veulent passer ces fameuses bornes. Ils s'arrêtent donc, moteur en marche, gaz d'échappement en envol, et parfois, auto radio à fond, devant la borne et se dirigent vers le haut-parleur qui leur permettra d'exposer les motifs de leur requête. En ce qui concerne la musique "à fond", je dois reconnaitre que c'est rarement de la musique douce, ou classique... c'est plutôt du rap ou de la techno. Tard le soir ou tôt le matin, c'est violent.

Donc : Moteur tournant (quand il s'agit d'un camion frigorifique, c'est vraiment violent...), gaz d'échappement (ça pue !) et musique à fond. En matière de nuisances (olfactives et sonores), ce n'est pas terminé. - Allo ! Je suis monsieur Duchmol ! hurle monsieur Duchmol. J'vais faire une livraison chez Truc-bidule ! ... Ben, bordel ! J'vous dis qu'si !

Claquement de portière, démarrage, nouvelles pollutions sonores et olfactives. Très rapidement, une autre demande. Voiture qui s'arrête, moteur tournant, gaz d'échappement en envol, musique ou pas musique. - Bonjour ! C'est madame Michu ! C'est pour le déménagement de ma fille ! ... Comment ?... LE DEMENAGEMENT DE MA FILLE !!

Suivent des explications, à ...haute voix. Claquement de portière, démarrage, nouvelles pollutions sonores et olfactives. Plus tard. une voix furieuse et avinée. Il y a généralement, en plus, la musique à fond. - Connard ! Tu vas me l'ouvrir, cette borne ! Ou je viens te péter la gueule !

Claquement de portière, démarrage rageur...

Nous en venons à rêver que la météo soit pourrie, nous évitant l'envie de vivre fenêtres ouvertes. Danièle, me direz-vous, ne soit pas bornée ! Il doit y avoir de bonnes raisons à l'installation de tout ce matériel ! La limitation des voitures en ville, par exemple ! Que nenni ! Que nenni ! Il m'est arrivé de compter plus de 40 véhicules garés... sur les trottoirs, entre l'entrée de la rue des Granges et la Place de la Révolution ! Avec pour conséquences que les piétons doivent marcher sur la route, au risque de se faire renverser par les automobilistes qui ont réussi à passer la borne (ils sont nombreux à réussir à le faire) et qui les engueulent. Les trottoirs sont donc transformés en places de parking apparemment gratuites. (Et je ne parle pas des crachats et merdes de chiens qui les jonchent).

Ils servent aussi parfois de piste cyclable. Mieux même. Récemment, un dimanche en fin de matinée, je conversais paisiblement avec une amie, sur le trottoir en face de la rue Berçot. Nous évoquions les derniers événements. Charlie, l'épicerie casher... Arrive un automobiliste d'un autre département, qui avait donc réussi le passage de la borne grâce à on ne sait quelle excuse. Il se gare sur le trottoir, un peu avant l'endroit où mon amie et moi nous conversons paisiblement de Charlie...

Visiblement, l'indélicat attend que nous nous poussions de quelques mètres afin de se garer là, très précisément où nous nous tenons. Il descend même de sa voiture pour nous enjoindre de dégager. Ce que nous refusons de faire en lui rétorquant, paraphrasant Magritte, que ceci est un trottoir et pas une place de parking. Dans son regard, nous lisons que nous échappons de peu à la qualification de ... péripatéticiennes.

Forcément ! Deux femmes sur un trottoir !

Il est rejoint par deux élégants à sa manière. Devant notre détermination à ne pas bouger et le mordant de nos commentaires polis, ils dégagent le terrain de leur présence grossière, non sans nous avoir expliqué que nous n'avons pas à discuter sur le trottoir sur lequel lui, le conducteur a obtenu de la mairie, le droit de se garer.

Alors voilà. Je m'interroge, je m'interroge ! A quoi servent ces bornes ? Un marché juteux ? Si quelqu'un ou quelqu'une peut apporter une réponse à cette question (mineure, j'en conviens, au regard, par exemple, des problèmes que j'évoquais avec mon amie, sur un trottoir transformé en parking), j'étudierai la réponse avec une attention on ne peut plus soutenue !

Commentaires

    • Danièle Secrétant

      Oui, cela serait créateur d

      Oui, cela serait créateur d'emploi et favoriserait le … dialogue social, sans interphone. Mais quand même, cette histoire de bornes pour favoriser le stationnement des véhicules sur les trottoirs est totalement surréaliste. Indépendemment de la question des nuisances pour une ville réputée verte, écolo… D'habitude, j'évite de me lancer dans des diatribes contre d'éventuels technocrates qui ne connaissent rien à rien du réel de la vie, mais là… je me pose des questions, je me pose des questions. Et la prochaine fois que j'aurai envie de râler un peu, j'aborderai la question des … pistes cyclables. Je me demande si un psychopathe désireux de nuire auxcycliste ne sévit pas dans le service "compétent".

  • Le problème, c’est qu’en

    Le problème, c'est qu'en théorie, la boucle est interdite aux voitures. Mais beaucoup s'y engouffrent au mépris des panneaux rue de la République notamment. Les voitures stationnent n'importe où, sur les trottoirs, les pistes cyclables… sans jamais être sanctionnées. Je ne vous parle même pas de l'avenue de la Gare d'Eau, juste entre la préfecture et le commissariat. Les trottoirs se sont transformés en parking, contraignant les piétons à marcher sur la chaussée, manquant parfois de se faire renverser par les voitures qui y roulent… On est très très loin d'un usage partagé et respectueux des espaces publics…


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