La Franche Comté est une région riche à bien des égards. Son agriculture arbore un fleuron des AOC français : le Comté. Une filière agricole désormais de renommée mondiale.
Forts de cet exemple, les propriétaires forestiers viennent de se doter d'une AOC "Bois du Jura".
Il est vrai que la qualité des épicéas et des sapins du Haut Jura, leur exploitation en futaie jardinée, sont depuis longtemps reconnus dans le monde de la sylviculture. Lors de la rédaction du PRFB, il était fréquemment fait référence à ce terroir forestier préservé, géré en futaie irrégulière en opposition avec la sylviculture intensive et les coupes rases pratiquées dans le Morvan.
On ne peut que se féliciter de voir toute une filière (puisque propriétaires forestiers et scieurs sont concernés) se battre pour obtenir un label de qualité. Un label international qui plus est, puisque nos voisins Suisses sont de la partie.
Les Jurassiens doivent-ils donc se réjouir de la mise en avant de cette qualité ?
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Les jurassiens ont déjà l'expérience de l'AOC Comté, de son succès économique... et de son impact sur l'eau, les paysages et la biodiversité...
Etant jurassienne et ayant l'expérience de l'AOC Comté, j'ai eu la curiosité de jeter un oeil sur le Cahier des Charges de l'AOC Bois du Jura...
Pas de doute : l'objectif c'est la qualité du bois (comme ailleurs la qualité du fromage) avec comme ailleurs "le même souci de la gestion durable de la ressource (...)" (VdJ 28-04-2019) La ressource étant le bois et non l'arbre et encore moins la forêt.
Du reste, le mot "forêt" n'apparaît pour ainsi dire jamais dans les document de gestion forestière. Et pour le mot "arbre", c'est pire encore.
Est-il anodin qu'on mette en avant l'idée de "futaies irrégulières", alors que le cahier des charges cautionne la futaie régulière et les plantations ?... Non OGM il est vrai.
Quant aux pesticides, ils sont autorisés sur les grumes en bord de route : ne vous approchez pas des arbres coupés ! Et méfiez-vous des champignons qui survivraient à proximité de l'une de ces belles plates-formes aménagées pour "valoriser" la forêt.
Le cahier des charges précise que seront concernés les épicéas et sapins poussant dès 500m d'altitude, or à ces altitudes, ce sont les feuillus qui sont à leur place naturelle. Et dans le cadre du changement climatique déjà à l'œuvre, les forestiers avisés n'envisagent plus de mettre de l'épicéa avant 800m.
Quoi de plus tentant pourtant pour un propriétaire, que de raser ses feuillus (non AOC donc avec coupe rase autorisée) pour planter des sapins ou des épicéas AOC ?
Et quoi de plus tentant pour le scolyte qu'une belle futaie trop spécialisée ?
En y regardant de près, il est donc bien dommage que le label AOC s'applique au bois et non aux forêts : on aurait bien aimé que ce soient les paysages, la biodiversité et l'attractivité de notre Région qui soient labellisés.
jean-marie vieille
Bonsoir,
Bonsoir,
Il est aisé de constater que même en altitude les épicéas dépérissant se comptent par centaines, voir par milliers peut être d’ici la fin de l’été.
Les canicules de ces trois dernières années, ajoutées au manque chronique d’eau font que l’épicéa est en cours de disparition en dessous de 400 mètres et très bientôt en dessous de 500.
Les arbres sont affaiblis par la catastrophe climatique et sont de ce fait plus sensibles aux parasites, ce qui les rend plus sensibles aux contions climatique… etc. Et nous sommes installés aujourd’hui dans une spirale infernale…ce n’est que le début, soyez en sur.
La seule interrogation que l’on doit se poser ce n’est pas à quelle altitude planter de l’épicéa ou du sapin, mais à quelle vitesse il va disparaitre de nos paysage et s’il faut encore en planter… alors la filière productiviste et son aoc, me font doucement sourire…
C’est trop tard m’dam .