Transports urbains : tout fout le camp à Besançon

Il m’arrive bien souvent d’engager la conversation avec un certain nombre de personnes usager(e)s… pardon, client(e)s du réseau Ginko[1]. Ce loisir nous est d’autant plus facilité pour au moins deux raisons : les délais d’attente dus à la fréquence de passage des bus et le retard de ces derniers aux heures de pointe notamment. Et de quoi parlons nous, hein ? Ben justement et c’est bien là un sérieux problème, nous parlons de la qualité des transports urbains bisontins ? Ça vous étonne ? Si c’est le cas, je parie que vous n’êtes pas ou plus client(e)s Ginko et sur ce point,  je suis sûr de gagner. C’est dire le degré de satisfaction de la clientèle.

 

À chaque fois les échanges sont égayés d’une phrase récurrente : « Depuis qu’il y a le tram (septembre 2014), c’est le bor..l ! » avec à l’appui des arguments tout aussi récurrents : fréquences de passage insuffisantes, horaires de passage aléatoires en sus des retards ou carrément pas de passage du tout etc…

 

Du coup, je me transforme en paneliste[2] indépendant. Je suis sûr ainsi que l’information passera. Alors pourquoi cette réaction courroucée aujourd’hui seulement. La réponse est très simple, je n’ai pas de temps à perdre chaque jour à faire part de ma colère par correspondance ou par téléphone à une subordonnée qui n’est pour strictement rien quant à la gestion du réseau Ginko et qui pour seule réponse me répondra invariablement : « je vais faire un signalement » qui finira immanquablement, s’il est écrit, au fond d’une poubelle.

 

Deux exemples récents pour comprendre. Je suis « client » de la ligne 21 (Chaffanjon Velotte/Port-Douvot arrêt Polygone, direction Velotte pour l’arrêt Journaux) desservie par les corbeaux où il vaut mieux être plutôt en avance (à cause des correspondances) pour ne pas rater son bus, à moins qu’il ne soit en retard, sous peine d’être alors parfaitement armé de patience :

 

  • Ex n°1 : Vendredi 12 Août, j’attends le bus de 17 h 04 depuis ¼ d’heure, il n’est jamais passé. J’ai pris le suivant à 17 h 32. Bilan ¾ d’heure perdue.

 

  • Ex n°2 : La palme. Mercredi 17 Août, j’attends le bus de 16 h 30 et l’impensable se produit. Alors que le bus se trouve à une centaine de mètres de l’arrêt, je me lève et en élève bête et discipliné je tends le bras comme cela est  recommandé à tous les « clients ». Je crois rêver car le bus passe devant moi sans s’arrêter et ne s’arrête qu’aux feux tricolores 150 mètres plus loin. Mon fils qui se trouve dans ledit bus et m’a vu, s’adresse aussitôt à la conductrice sur les raisons pour lesquelles, elle ne s’est pas arrêter et s’entend dire : « que je ne m’étais pas levé du banc assez vite » (sic). Il descend à l’arrêt suivant pour venir m’en informer alors que dans le même temps, par téléphone, j’expose de façon musclée mais polie, la situation à la subordonnée m’ayant déclarée qu’elle allait « faire un signalement ». Bilan 1 h d’attente, le bus suivant de 17 h 04 ayant pratiquement 10 mn de retard.

 

J’ignorais que les préposé(e)s à la conduite des bus disposaient du droit d’accepter ou non certains clients potentiels sur des critères parfaitement subjectifs, en tout cas, ce n’est pas un bon point à mettre au crédit des gestionnaires actuels plus soucieux apparemment de gérer la rentabilité de l’entreprise que du bien être des "client(e)s" qui pour le coup ne sont plus rois ou reines. De quoi s’inquiéter, non ?

 

Allez les bestiaux, prenez patience et ne vous inquiétez pas, il se dit que des bétaillères seraient en commande. Besançon mobilités filiale de Transdev les mettront bientôt à votre disposition à moins que vous ne préfériez le Tram et la marche à pied.

 

Dernière minute : Cela se passe ce jour 26 août 2016.

 

Comme pour chacun de mes déplacements, j’étudie (eh oui, on en est à ce stade) les horaires afin d’éviter de perdre le minimum de mon temps. Déplacement prévu Planoise. Pour l’aller pas de problème. J’ai le temps de régler mon problème et de prendre au retour le tram qui me déposera à Polygone à 12 h 54. Juste le temps de traverser les voies pour récupérer mon bus 21 annoncé à 12 h 57. Manque de pot pour moi, le tram arrive avec 1 mn de retard soit 12 h 55 et le conducteur(trice) du bus sans doute  dopé à l’eau claire et fraîche, vu la canicule, passe à l’arrêt au même moment. Pas le temps de sauter dedans. J’ai pris le suivant à 13 h 35. Encore 40 mn d’attente.

 



[1] Pour mémoire et pour rire, le réseau bisontin porte le nom Ginko en référence et par analogie à  un arbuste (Ginkgo Biloba) du sud-est de  la Chine et dont les vertus seraient sensées améliorer la circulation et la fluidité .sanguine. Non, vous n’êtes pas obligé de rire !!

 
[2] Pour comprendre, voir : Donnez nous votre avis ! Devenez paneliste du réseau Ginko. Tant pis, moi j’aurai pas de cadeaux

 

 

 

Commentaires

  • Jean-Pierre Cattelain

    Habitant moi aussi le

    Habitant moi aussi le quartier de Velotte, je confirme les observations de Bernard S.: « disparitions » de bus, irrégularité de la desserte, parfois manque manifeste de formation des conducteurs.

    Beaucoup d’occasions, donc, de râler. Reste à prendre de la hauteur, se poser les questions politiques, et commencer par distinguer les niveaux: ce qui ressort de la politique de la CAGB qui a confié la gestion du réseau à une entreprise privée, Transdev; ensuite la politique, notamment au niveau des embauches, de Transdev (il semble qu’il manque des chauffeurs formés pour répondre au cahier des charges accepté par l’entreprise); et encore, la responsabilité des syndicats qui ces dernières années ont mené des grèves et des perturbations sans daigner expliquer leurs revendications aux usagers; et puis, parfois, le niveau individuel.

    Il ne sert à rien, me semble-t-il, de téléphoner au service réclamations de Ginko. Ce qui est plus constructif est de laisser des traces, précises et argumentées, par écrit sur le site de l’entreprise. Celle-ci assure avoir réglementairement 3 semaines pour répondre aux réclamations (ah bon?). La question suivante est: la CAGB a-t-elle communication des réclamations, peut-elle mesurer au fil des mois l’évolution de la satisfaction des usagers, de quels moyens (et surtout volonté politique) dispose-t-elle pour s’assurer que les services promis par Transdev sont effectivement assurés?

    JP Cattelain


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