Transport aérien : on ne peut plus « continuer comme avant »

Transport aérien : on ne peut plus « continuer comme avant »

L’Assemblée Nationale examine actuellement le projet de loi “Climat et résilience”. Ce projet, en l’état, est hélas bien loin de répondre à l’urgence environnementale, les propositions de la Convention citoyenne pour le climat qui devaient en être le socle, ayant été considérablement amoindries.

Pour l’écologiste Pascal Blain, tête de liste pour le Jura aux prochaines élections régionales avec Stéphanie Modde, « Face à la crise climatique, il est nécessaire de réguler et réduire le trafic aérien pour qu’il soit compatible avec l’accord de Paris, tout en anticipant la reconversion de ce secteur et les conséquences sociales pour l’ensemble des personnes qui y travaillent ».

Un coup de peinture verte ne suffira pas !

Plusieurs études récentes le démontrent, l’avion vert n’est pas pour demain et les innovations technologiques tant vantées par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ne suffiront pas à endiguer la crise climatique. « La régulation et la réduction du trafic aérien sont incontournables. » affirme le chef de fil écologiste pour qui les mesures proposées dans le projet de loi sur ce sujet sont loin d’être à la hauteur. En France, plus d’une dizaine de projets d’extensions d’aéroports sont prévus et ne seraient pas remis en cause par le projet de loi par exemple. « Pour un réel bénéfice pour le climat, les vols pour lesquels une alternative en train de 6h maximum existe doivent être supprimés » rappellent les écologistes alors que le projet de loi n’envisage de supprimer les vols courts seulement en présence d’une alternative en train de 2h30 maximum ... Pascal Blain revendique « la relance de l’offre ferroviaire, pour que le train soit une alternative solide et accessible à toutes et tous » et ne trouve tout simplement rien de nouveau sur ce sujet dans le projet de loi ! Les enjeux de fiscalité du secteur aérien semblent également négligés : « on fait la part belle à la compensation carbone, exonérant encore une fois le secteur aérien, alors que tous les secteurs doivent contribuer ».

La Région doit réviser sa stratégie aéroportuaire

Le budget 2020 prévoit des autorisations d’engagement à concurrence de 3 395 268 €. Le Conseil régional a fixé le 30 juin 2017 sa stratégie aéroportuaire et soutient depuis financièrement 9 plateformes aéroportuaires : les aérodromes d’Auxerre-Branches, Besançon-La Vèze, Chalon-Champforgeuil, Dijon-Darois, Dijon-Longvic, Montbéliard-Courcelles, Nevers-Fourchambault, Saint-Yan (qui accueille l’École nationale de l’aviation civile) et Dole Tavaux, seul aéroport commercial de la région. Pour ce dernier, géré par le département du Jura, la Région a voté en novembre 2020, malgré les avions cloués au sol par la crise sanitaire, une subvention de 729 212 € afin de couvrir en particulier une partie du déficit d’exploitation estimé à 968 340 €. La compagnie Irlandaise à bas coûts Ryanair, qui ne paye aucun impôt en France, sait gérer ses intérêts ! « Social, santé, éducation et environnement, sont autant de secteurs qui doivent désormais être considérés comme prioritaires et sur lesquels il faudra flécher les crédits qui contribuent aujourd’hui à aggraver les changements climatiques et l’épuisement des ressources de notre planète » conclu Pascal Blain qui relaie l’appel de la jeunesse en grève pour le climat vendredi 19 Mars. Les jeunes restent mobilisés, derrière Greta Thunberg, pour que cesse l'inaction climatique et qu'émerge un autre système, respectueux du vivant, alliant justice sociale et justice climatique.

Pour en savoir plus, lire la note de Greenpeace : verdir les avions ne suffira pas.

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